Publié le 20 juin 2020
La semaine dernière, au comble de l’ennui, j’ai découvert un programme Netflix qui allait faire beaucoup de mal à mon porte-monnaie et à ma productivité.
Selling Sunset, la série-réalité qui donne envie d’en faire des caisses
Ça s’appelle Selling Sunset, et c’est une sorte de série-réalité qui suit des courtières en immobilier chargées de vendre des baraques valant plusieurs millions de dollars à Hollywood.
Chaque jour, Chrishell, Christine, Heather, Davina et Mary, entre autres courtières féroces, grimpent sur des talons de 14, enfilent des costumes à paillettes, des robes de soirée et des pierres à leurs doigts, simplement pour aller bosser.
Fascinée par la confiance en elles qu’elles portent aussi bien qu’une robe Givenchy, j’ai pris la résolution de plus souvent gravir les deux étages qui mènent aux bureaux de madmoiZelle habillée en tenue de gala…
Se réinventer via les fringues
J’aime profondément le vêtement.
Je l’aime court, long, transparent, opaque, osé ou timoré. Je l’aime rosé, bleu, noir, multicolore ou uni. Je l’aime asymétrique, déchiré, troué ou entier.
Bref, depuis que j’ai l’âge de comprendre que jouer avec les fringues fait du bien au ciboulot, j’ai passé mon temps à traquer des pièces à la mode ou tout à fait ringardes, qui composeraient un dressing immense contenant un peu de tout.
D’ailleurs, oui, c’est un vrai truc : les fringues font du bien au moral ! Dans un article de Psychologies, Catherine Joubert, psychiatre et autrice de Déshabillez-moi, explique :
« Qui, après une journée morose, n’a jamais eu envie d’enfiler une nouvelle tenue pour changer d’humeur ? Ce comportement s’appuie sur l’idée selon laquelle l’humeur imprégnerait nos vêtements, comme s’il y avait une perméabilité entre l’intérieur et l’extérieur. »
Bref, d’après moi, les fringues ont ce pouvoir magique de me faire être qui je veux quand je le veux.
Je peux passer de James Bond Girl moulée dans une robe fourreau longue à mamie des années 50 noyée dans un ensemble à carreaux très stricte, des chaussettes tricotées aux pieds.
Chaque jour, je peux me réinventer et être une femme très différente de la veille car je possède une quantité hallucinante de fringues, shoppées au fil des années.
Dans ma penderie traînent donc une certaine quantité de robes aux longueurs démesurées et aux couleurs vives, qui tantôt pourraient me faire ressembler à une socialite de Miami, tantôt à une patineuse artistique.
Toutefois, je les porte rarement, l’occasion d’enfiler une robe turquoise longue jusqu’aux pieds et fendue sur la cuisse droite ne se présentant pas tous les jeudis soirs !
Ne pas oser être overdressed
Dans ma tête, et probablement dans la tienne aussi, les fringues de soirées sont réservées… aux soirées.
Mais en réalité, dans une société où l’on est libre de porter absolument ce que l’on veut au moment où l’on veut, du moment que l’on respecte les quelques lois de la décence,
pourquoi restreindre le champ des possibles ?
Pourquoi se conformer à l’éternel jean/blouse/sneakers, quand, à l ‘instar de Chrishell et Heather dans l’extravagant Selling Sunset, je pourrais porter un tailleur pantalon à strass et enfiler une perruque blond platine ?
Parce que jusqu’ici je n’OSAIS pas. En tout cas pas souvent.
Et je ne suis pas la seule.
Au fil des années j’ai vu des tonnes de copines qui, face à la robe de leur rêve, rechignent à céder au plaisir de la posséder. Leur raisonnement ?
« J’oserai jamais mettre ce truc. Ou alors une fois pour un mariage et il ira pourrir dans ma penderie. »
En cause ? Une forme trop sexy, une couleur trop claquante, un motif trop audacieux, j’en passe et des meilleurs.
Mais ce qui est sûr, c’est que dans 100% des arguments qui expliquent les « non j’oserai pas » de mes potes, il y a la présence du mot « trop », comme je l’ai écrit plus tôt.
Comme si le « trop » était honteux, pas permis, indécent. Alors qu’il est un élément de différenciation qui une fois assumé a un petit quelque chose d’addictif.
Je le sais pour avoir porté plusieurs fois à l’ISIT, lors de mes études supérieures, des robes de soirée sous des manteaux d’hiver, car j’étais fatiguée de mes tenues sages et si éloignées de ma personnalité.
Une fois enfilée et assumée, la robe de soirée couplée à un chapeau ou à un queue de pie (la passion de mes 20 ans) avait le pouvoir de me faire me sentir puissante.
Car sitôt que l’on assume quelque chose que l’on osait pas avant, il est possible de se sentir totalement grisée par la naissance d’une toute nouvelle confiance en soi.
Je me souviens avoir bavé, pendant mes années collège, devant les tenues extravagantes des héroïnes de Sex and the City et plus tard devant celles de Serena et Blair dans Gossip Girl.
Mon admiration allait bien sûr en partie aux tenues (absolument pas appropriées, normalement, à des heures de cours) mais surtout à la confiance émanant de ces filles qui n’avaient jamais peur d’en faire des caisses.
Alors j’ai tenté l’expérience et en effet, oser un « trop » qui se rapprochait plus de ma personnalité que le « pas assez » a eu vite fait de me donner des ailes.
Dommage alors d’avoir ces dernières années délaissé mon amour pour les fringues très habillées et voyantes, par conformisme et flemme.
S’habiller comme on veut pour être qui l’on veut
Pourtant, j’aime cultiver le trop en permanence et dans toutes les autres facettes de ma vie.
La demi-mesure, que ce soit dans ma manière de m’exprimer, de raconter une histoire, de rire, de vivre une émotion ou de la transmettre, je n’en veux plus, car elle m’ennuie profondément, et diminue la puissance de ma vie.
Alors, j’ai envie d’en faire plus, et de désormais m’habiller 100% comme je le souhaite, sans craindre le regard des gens dans le métro.
Si j’ai envie de porter une robe de gala destinée normalement à une soirée extravagante à Miami pour aller en projection presse et retourner au boulot après, je le ferai.
Si j’ai envie de décrocher mes rideaux flamboyants pour m’en faire une toge et aller ainsi à un rendez-vous pro, je le ferai.
Car rien ni personne ne me l’interdit à part moi-même !
D’ailleurs ce soir, j’ai un petit apéro en terrasse où je compte bien enfin porter mon costume à sequins que je n’ai mis qu’une fois lors d’un festival.
La vie est trop courte pour vivre en t-shirt !
Alors, samedi soir tu dégaines ta combinaison fuchsia en lurex pour ton apéro sur les quais avec tes potes du lycée ?
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Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
Le seul truc où je me restreint vraiment c'est les cheveux, j'ai toujours un peu peur qu'on me dise que c'est pas pro, alors que je vois pas de rapport entre la couleur des cheveux et le professionnalisme mais bon...