Corinne a beau savoir qu’elle est une fille formidable et pleine de ressources, elle doute.
Ou plus exactement, elle se sent tel un petit caca mou. Il faut dire que c’est le sixième mois de chômage qu’elle passe à poncer le canapé de ses parents. Se faire larguer ne l’a pas beaucoup aidé aussi.
Que celui qui n’a jamais retrouvé un Cheetos dans ses cheveux devant les Marseillais jette la première pierre à Corinne.
C’est ce qui s’appelle poliment un creux de la vague, ou une traversée du désert. Bref, un moment où ta confiance et ton estime de toi semblent t’avoir planté pour aller passer des vacances en Enfer.
Mais Corinne a décidé qu’il était temps de passer à l’action.
Elle va tenter ce truc super flippant dont elle ne se sent absolument pas capable. Il se pourrait bien que ce soit la meilleure chose pour se rendre compte qu’elle l’est, capable.
Cinq madmoiZelles racontent ces expériences qu’elles ont osé tenter et qui les ont révélées à elles-mêmes.
J’ai démissionné et ça m’a donné confiance en moi
Mon premier job ne se passait pas bien.
Je ne me sentais pas à l’aise au sein de l’équipe et je savais que démissionner était la bonne chose à faire mais j’étais en panique totale pour la suite.
Je n’avais pas de plan B, je venais tout juste de finir mes études, j’avais la trouille du chômage et de ne pas être assez compétente. Bref, mon niveau de confiance en moi touchait le sol !
J’ai fini par donner ma démission au bout de quatre mois.
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Grâce à un contact, j’ai eu un entretien pour un autre emploi quelques jours après ma démission mais je paniquais complètement.
Peur de décevoir le contact qui m’avait décroché l’entretien, peur de ne pas être à la hauteur du job… Il fallait au moins deux ans d’expérience. Je n’avais que deux stages de six mois à mon actif.
La veille de mon entretien un ami m’a envoyé cette conférence TED donnée par Amy Cuddy et elle m’a changé la vie.
Elle avait ressenti les mêmes choses que moi. Pourtant, elle donnait une des conférences TED les plus visionnées au monde et avait un parcours tellement impressionnant !
J’ai fini par appliquer les astuces toutes simples d’ajustement de posture dont elle parle dans sa conférence.
J’ai écouté d’autres conférences TED par la suite autour de l’hygiène émotionnelle qui m’ont bouleversée, sur le fait d’arrêter de penser négativement de soi par exemple.
J’ai ressenti physiquement mon coeur battre plus fort lorsque je me mettais en mode « Wonder Woman », je me suis sentie réellement forte.
J’ai identifié la méchante petite voix dans ma tête qui me bashait et j’ai fait au mieux pour l’ignorer le temps de l’entretien.
Pas le time de douter
J’ai fini par décrocher ce job qui a été une expérience fantastique !
Je travaille encore beaucoup sur ma confiance en moi aujourd’hui, la petite voix malveillante ne s’est pas encore tue.
Les doutes reviennent à chaque fois que je me retrouve dans un moment de difficulté mais ça va mieux qu’il y a 4 ans !
Les TED Talks sont un shot de motivation pour moi, au point que je me suis fait une petite note des conférences qui m’ont le plus inspirée. Je les regarde à nouveau en cas de coup de mou.
Je suis partie vivre à l’étranger et ça m’a donné confiance en moi
Arrivée en Master, je n’étais jamais partie à l’étranger seule, et encore moins pour y vivre.
A priori, je ne pouvais pas faire un Erasmus pour des raisons administratives. Mais on m’a proposé en dernière minute de partir trois mois plus tard à Bruxelles où une place venait de se libérer.
Jusque-là, je n’avais jamais vécue seule car j’étais passée de chez mes parents, à une coloc avec mes amies, puis à vivre avec mon mec.
Autant dire que c’était un peu l’inconnu, que j’avais très peur de tout plaquer et que je n’étais pas au top de ma confiance en moi.
Quand j’essaie de pas montrer que j’ai peur
J’ai accepté en me disant que c’était maintenant ou jamais.
J’ai fais mes valises et je suis sortie extrêmement loin de ma zone de confort pour aller vivre dans cette ville inconnue, avec des inconnu•es.
Et c’est une des meilleures décisions que j’ai prises dans ma vie.
Là-bas, je me suis retrouvée seule à gérer ma vie de A à Z et tu sais quoi ? Je m’en suis très bien sortie. J’ai très rapidement rencontré des gens, trouvé ma routine et j’ai passé une des meilleures périodes de ma vie.
Je me suis pris un shoot de confiance en moi car j’ai réussi à assumer toutes les situations et de manière totalement autonome. Aujourd’hui, quand j’ai un doute, je me rappelle toujours que si j’ai réussi avant, je réussirais encore.
Je l’ai quitté et ça m’a donné confiance en moi
J’ai passé trois ans dans un couple très fusionnel. Nous faisions tout ensemble : habiter, travailler, sortir…
Nous avions des habitudes ancrées et très peu de contact avec l’extérieur de notre confortable bulle.
Quand notre relation a commencé à se dégrader et que j’envisagé de le quitter, j’ai eu peur de sortir de cet univers connu et bien réglé.
Moi dans ma zone de confort
Je me demandais si je saurais à nouveau gérer le quotidien et tenir une maison seule, diner en tête à tête avec moi-même, entreprendre des projets sans lui…
J’étais si dépendante de cette relation que j’avais perdu toute confiance en moi en dehors de notre duo.
J’avais également très peur de lui briser le coeur, et aucune envie de le faire souffrir et d’endosser le rôle de la méchante.
Au fil du temps et de mes réflexions, j’ai pourtant compris que je devais avant tout prendre soin de moi. Rester dans cette relation qui ne me faisait plus avancer, c’était signer l’arrêt de mort de mes rêves et de ma joie de vivre.
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J’ai essayé d’être le plus honnête possible avec moi-même et j’ai rassemblé mon courage. Je me suis accroché mentalement à la perspective d’une vie meilleure en solo et je l’ai quitté.
Je me félicite aujourd’hui d’avoir eu les ovaires de le faire, mais aussi de la direction que ma vie a pris depuis.
J’ai changé de ville, de job et j’ai surtout chaque obstacle et géré la transition avec sang-froid. Aujourd’hui, j’ai créé le quotidien qui me faisait rêver, lorsque je me sentais enfermée dans mon couple.
Ayé j’ai plus peur
Je sais maintenant non seulement que je peux m’en sortir sans lui, mais surtout que je peux compter sur moi-même pour me sortir de toutes les situations.
Je suis sortie de cette expérience beaucoup plus déterminée et consciente de mes forces.
J’ai fait une coupe à la garçonne et ça m’a donné confiance en moi
Je me sentais mal dans ma peau à cause d’une lourde déception amoureuse.
J’avais mis deux ans à m’en remettre. Je n’avais plus aucune dignité, aucune estime de moi.
Je me sentais au bout du rouleau, fade, triste et molle. Je ne me reconnaissais plus, je détestais ce que j’étais, physiquement et moralement.
J’avais besoin d’un changement radical, parce que j’avais si peu confiance en moi que je n’arrivais plus à me regarder dans un miroir. Je devais changer de visage, de tête, faire quelque chose.
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Alors j’ai fait ce que beaucoup de filles faisaient à l’époque : la pote de ma pote, une camarade de promo, Emma Watson et Jennifer Lawrence aussi… Je suis allée chez une coiffeuse adorable qui m’a coupé 20 cm de cheveux.
Une semaine après, je revenais pour devenir blonde platine.
Ça ne plaisait pas à tout le monde, ce n’était pas provocant mais pas consensuel non plus. Ça m’a beaucoup plu à moi par contre. Je me suis sentie très belle, j’aimais beaucoup mon nouveau style.
Ça m’a permis d’oser plein d’autres choses ensuite . J’ai repris peu à peu confiance en moi.
Je crois que cette nouvelle coupe a été le premier geste qui m’a poussé à prendre soin de moi et à me respecter plus.
À moi la vie !
J’ai couru un marathon et ça m’a donné confiance en moi
Quand je me suis mise à la course à pieds il y a trois ans, jamais je n’aurai imaginé pouvoir me lancer sur un marathon.
Très sportive depuis toujours, je ne pouvais pourtant pas m’empêcher de penser que la distance était très impressionnante et que cela restait une discipline « pour les champions ».
Au fil des semaines, des mois, des courses officielles (10 km, semi-marathon…), j’étais de plus en plus à l’aise et j’ai rapidement eu envie d’aller plus loin.
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Mon kif à moi, c’est de me lancer dans des projets et à ce moment-là, j’avais achevé pas mal de « travaux » : j’étais fraîchement diplômée, je venais de signer mon premier CDI et côté perso j’avais pas mal de temps libre. L’occasion parfaite pour me décider à préparer mon premier marathon !
La distance m’effrayait mais je comptais sur une préparation rigoureuse, à la fois sur le plan physique que mental.
J’avais choisi le Marathon de New York, certainement le plus prisé du globe. J’ai pris plus d’un an pour me conditionner à courir ces 42 km.
Depuis mon inscription jusqu’à la ligne de départ, je n’ai jamais douté de terminer la course, mais j’appréhendais la souffrance, le « mur » du 30ème kilomètre comme on dit dans le jargon. Mais il était hors de question que je revienne sans la médaille autour du cou !
Pendant quatre mois, je me suis préparée durement… et plus les semaines avançaient, plus j’étais confiante.
Pour me motiver encore plus pendant cette préparation, j’ai lancé un compte Instagram pour partager cette folle aventure.
J’ai échangé avec tant de gens, et j’ai finalement donné envie à d’autres de sauter le pas aussi.
J’ai créé des rencontres running à Paris, ce qui m’a permis de vaincre ma timidité, mais j’ai aussi échangé avec des marques et des athlètes qui m’ont donné beaucoup de conseils en vue du jour J.
Aucun doute possible, préparer et courir un marathon a changé ma vie.
Aujourd’hui, cette expérience me sert indirectement au quotidien ! J’ai accompli ce que je pensais siiiii loin de moi.
Je n’ai jamais été aussi fière, aussi forte, aussi imbrisable qu’au moment où j’ai passé la ligne d’arrivée…
Depuis, je me suis dis que j’allais courir un marathon par an, parce que cette sensation… Elle fait vraiment du bien !
La winnance
Je dis souvent (je suis si sage) que si un challenge ne te fait pas flipper, c’est qu’il n’est pas assez grand. Je dis aussi « Plus le défi est grand, plus la victoire est belle », mais ça je l’ai piqué à Booba.
En fait je n’ai qu’une chose à dire à Corinne : la vie commence en dehors de ta zone de confort. Alors sors-toi les doigts !
Et vous, c’est quoi l’expérience maxi flippante qui vous a le plus donné confiance en vous ?
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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