En juin 2012, Orelsan était relaxé. Il était poursuivi pour provocation au crime par le mouvement Ni putes ni soumises pour les paroles de Sale pute, qu’il a écrite et qui est sortie en 2006. Dans cette chanson, il rappait l’histoire d’un mec qui surprend sa copine en train d’embrasser un autre homme et lui envoyait un mail qui disait, par exemple, « Je te déteste, je veux que tu crèves lentement », « T’es juste bonne à te faire péter le rectum » ou encore « Tu l’as pompé t’es juste une sale pute [ad lib] ». Petit exemple du style d’Orelsan avec Saint-Valentin, sortie en 2008, où il parle de « marie-trintigner » une femme, faisant référence à la mort de Marie Trintignant après une violence altercation avec son compagnon de l’époque, Bertrand Cantat :
Cette fois-ci, en revanche, sa défense basée sur la liberté de création n’a pas suffi : plusieurs associations féministes avaient porté plainte contre lui pour des propos tenus lors de son concert du 13 mai 2009 au Bataclan. Le collectif féministe contre le viol, les Chiennes de garde, le Mouvement français pour le planning familial, Femmes Solidaires et la Fédération nationale solidarité femmes se sont insurgés contre le fait qu’il y a chanté certains de ses morceaux aux paroles sexistes (du genre, « les meufs c’est des putes » ou « Si t’es gourmande je te fais la rondelle à la margarine »).
En invoquant la liberté de création à nouveau, il avait expliqué lors de son procès en mars dernier qu’il s’agissait de chansons dans laquelle il ne donnait pas son opinion : « C’est une chanson, je ne suis pas en train de donner mon avis », avait-il alors déclaré, répétant qu’il s’agit de fictions, d’histoires racontées dans chaque morceau. La procureure avait alors plaidé la relaxe, mais ça n’a pas empêché le rappeur d’être condamné à 1000€ d’amende avec sursis aujourd’hui même.
Depuis, et en grossissant un peu le trait, l’Internet se divise plus ou moins en deux. Il y a d’un côté ceux qui fustigent cette condamnation, aussi minime soit-elle, et ont compris l’argument d’Orelsan : pour eux, c’est de la fiction, c’est de l’art, et ce n’est pas répréhensible. De l’autre, il y a ceux qui se réjouissent de cette sanction, voyant dans les paroles d’Orelsan un dénigrement de l’image des femmes et une façon d’aller dans le sens des violences conjugales. (Ah et puis y a aussi ceux qui s’en foutent).
Mais toi, qu’en penses-tu ? Trouves-tu qu’au nom de l’art, de la création, on peut utiliser des idées sexistes ou penses-tu au contraire que fiction ou pas, se servir de ce genre de ressorts, c’est contribuer au sexisme et bafouer l’image de la femme ?
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