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Source : Pexels / Rafael Henrique
Poussez Madmoizelle

« Mon corps accouchait tout seul, c’est comme si j’étais spectatrice » : Lléna nous raconte son accouchement

Ah, l’accouchement… Ce moment si incroyable, flippant et transformateur. Parfois rêve, parfois cauchemar, souvent un peu des deux. Une semaine sur deux, dans Poussez Madmoizelle, une personne nous raconte son accouchement. Cette semaine, Lléna qui revient sur son premier accouchement physiologique, durant lequel elle a géré la douleur grâce au chant prénatal.
Rappel

N’oubliez pas, dans les commentaires, que les personnes qui témoignent sont susceptibles de vous lire. Merci de rester bienveillant·e.

Âge au moment de l’accouchement : 23 ans

Bébé attendu à la date : 29 septembre 2021

Bébé arrivé à la date :  12 septembre 2021

Heure d’arrivée à l’hôpital : 22h50

Heure d’accouchement : 1h46

Poids et taille de l’enfant à la naissance : 49 cm – 3,2 kg

Avec mon conjoint, nous avons 25 ans et deux enfants : un petit garçon de bientôt 2 ans né à 38 SA et une petite fille de 2 mois née a 39 SA le 22 mai 2023.

À 14 ans déjà, je regardais des reportages de maman-ado, j’étais fascinée. J’avais déjà des prénoms pour mes futurs enfants. Cette envie de materner ne m’a jamais quittée et quand j’ai rencontré mon conjoint, la discussion est arrivée très vite (au bout de trois mois). Il m’a dit « pour la fin de nos études » alors que nous allions rentrer en Master 1. J’ai enlevé mon stérilet au début du Master 2 et je suis tombée enceinte trois mois après.

Une grossesse sans heurts

Quand j’ai appris que j’étais enceinte, je suis restée un peu scotchée mais mon conjoint lui sautait (littéralement) de joie de partout dans notre appartement, et son premier réflexe a été de faire un comparatif des maternités lyonnaises pour trouver celle qui était le plus porté sur les accouchements « naturel », et il m’a inscrite directement.

J’ai passé une grossesse sans trop de problème, hormis des nausées, une haine pour l’odeur du café et de la menthe et un utérus contractile à 4 mois de grossesse. La seule grosse difficulté a été émotionnelle. Quand j’ai annoncé à mes parents que j’étais enceinte, ils m’ont clairement engueulée et m’ont dit des choses absolument atroces. Ils avaient peur car on était en dernière année d’étude sans travail, mais on avait tellement confiance en nous et dans la vie que l’on savait qu’on s’en sortirait, et nous avons eu raison car mon conjoint a été embauché en CDI en juillet. 

Je ne redoutais pas plus que ça l’accouchement car j’avais lu et écouté énormément de témoignages et je m’étais très bien renseignée. ​​Je me suis globalement préparée en lisant (notamment les BD de Lucile Gomez), en écoutant des podcasts comme Bliss. J’ai aussi suivi 7 cours de préparation : 3 qui étaient plutôt une prépa classique, ainsi que 2 de sophrologie et 2 de chant prénatal. Le chant consiste surtout à s’entraîner pour les positions et à la vocalisation dans la douleur pour que les sonorités graves aident à l’ouverture du col de l’utérus. Ça m’a énormément aidée pour accoucher ! Mon conjoint faisait le « Buuuuu » en même temps que moi, c’était top !

Je souhaitais accoucher sans péridurale, le plus naturellement possible, si possible sans épisiotomie, avec un clampage tardif du cordon, et je souhaitais allaiter. 

Durant toute ma grossesse, j’ai été accompagnée par différentes sage-femmes car nous étions à cheval entre Lyon et Aix-en-Provence. J’ai préféré être suivie par des sages-femmes car j’ai eu de mauvaises expériences avec des gynécologues (absence de demande de consentement, jugement …). 

A lire aussi : « Quand ils ont saisi mon bébé avec les pinces, j’ai eu l’impression d’être écartelée » : Ambre raconte son accouchement

Un accouchement presque sans douleur

Je n’aurai jamais imaginé accoucher presque 3 semaines à l’avance. Mon conjoint par contre m’a dit « avant lundi, tu accouches ». Ça n’a pas manqué : j’ai eu des contractions le samedi 11 septembre.

Ce jour-là, je sens un tout petit mouvement dans mon ventre qui revient souvent. C’est indolore et je suis obligée de m’allonger et me concentrer pour les ressentir. Ça dure jusqu’à 16 heures, ça commence à être légèrement plus fort et surtout régulier sur mon application qui permet d’enregistrer les contractions. Je savais qu’un premier accouchement était long, donc je tenais à partir à la dernière minute. 

Vers 19 heures, j’ai une contraction qui me fait un peu plus mal que les autres, on décide de se faire un gros plat de pâtes à la bolognaise histoire de prendre des forces pour ce qui nous attend. Je prends également une douche pour voir si les contractions s’amenuisent. À 22 heures, on décide finalement de se rendre à la maternité car les contractions sont devenues régulières et très rapprochées. Mais elles ne me font pas très mal et c’est tout à fait soutenable. Quand nous arrivons à la maternité, j’ai l’impression de faire un faux travail, je n’ai quasi pas de contractions dans la salle d’attente. 

On m’ausculte et là, je suis ouverte à 3 ! Pour moi, c’était incroyable car dans énormément de témoignages que j’avais écoutés, beaucoup de parturientes galèrent à passer les centimètres et parfois les contractions peuvent être très douloureuses sans que le col ne s’ouvre pour autant.  Donc savoir que mon col était à 3 cm m’a énormément soulagée et donné un coup de boost, j’avais complètement confiance en mon corps. La sage-femme nous a dit : « Je vous fais pas repartir chez vous car vous habitez loin mais je vais vous installer en chambre »

En chambre, on commence un véritable travail d’équipe avec mon conjoint. Il me masse le bas du dos après chaque contraction, il m’aide pour le chant prénatal (la sonorité « Bu/Bo » aide à ouvrir le col), il m’accompagne dans mes respirations et mes visualisations de sophrologie. À minuit on m’ausculte de nouveau je suis à 4. Je me dis « bon, je vais accoucher dans l’après-midi ». On repart sur nos exercices et à 00h40,  j’ai une contraction qui me fait bien plus mal que les autres, mon conjoint appelle une sage-femme qui m’ausculte et je suis ouverte à 7. Panique à bord, elle court me prendre un siège à roulettes, je m’installe et PAF j’explose la poche des eaux. La sage-femme court avec moi sur le siège et mon conjoint court avec le sac de naissance. On arrive en salle nature, je me mets sur les lianes, puis le ballon et finalement je préfère me mettre en position accroupie sur le lit en mousse et là, arrive l’envie irrépressible de pousser. Je dois bien pousser 4 ou 5 fois de toutes mes forces et c’est très douloureux, ça fait mal mais le corps sait faire. Je l’accompagne et mentalement, c’est comme si j’étais spectatrice. Mon corps sait faire. 

La tête, puis le corps passent. Et là plus aucune douleur, plus de contraction, juste un « je l’ai fait ! »

Un shoot d’hormones

On a mis mon fils directement en peau à peau, mon conjoint à pleuré. J’étais fascinée par ce tout petit être. Une fois les premiers examens faits, le personnel s’est éclipsé pour nous laisser faire, mon conjoint et moi, c’était génial. On est restés 3 heures en salle nature et une sage-femme m’a apporté l’arbre de vie (l’empreinte du placenta sur une feuille). J’étais trop contente car je ne l’avais pas forcément demandé, mais ça m’a touchée. Nous sommes ensuite montés en chambre. Shootés aux hormones, on a été incapables de dormir, on ne faisait que regarder notre bébé. 

Tout le personnel a été super, nos demandes ont été parfaitement respectées. J’avais notamment écrit mon projet de naissance que j’avais donné au dernier rendez-vous à la maternité, et les sages-femmes l’avaient relu avant que j’accouche.

Tout s’est beaucoup mieux passé que ce que j’imaginais. Je ne faisais que me répéter que ça n’était pas grave si ça ne se passait pas comme prévu toute ma grossesse, pour ne pas être déçue. Finalement, la surprise a été que tout se passe si vite et si bien !

Un post-partum plus compliqué

Si mon accouchement a été merveilleux, il a été suivi d’un post-partum très douloureux et stressant. J’ai eu deux déchirures qui m’ont beaucoup fait souffrir car les points étaient trop serrés. Ensuite, mon conjoint se sentait très impuissant quand bébé pleurait, et comme je donnais le sein, j’avais le sentiment d’être l’unique solution. Donc je prenais ma douche en vitesse et je tremblais de stress constamment.

J’ai mis plus d’un mois avant de pouvoir retourner aux toilettes sans pleurer de douleur. Je pensais que c’était normal et que toutes les femmes traversaient ça. J’ai trouvé l’adaptation à cette nouvelle vie très difficile, on a l’impression d’être pris dans une véritable tornade ou machine à broyer les couples. Je devenais de plus en plus exécrable jusqu’à ce que je reprenne le travail aux 6 mois de notre bébé.

Il y a tellement cette image d’Épinal de l’accouchement dans la douleur que lorsque j’ai accouché, je n’y croyais pas et j’étais particulièrement fière de moi. Pour moi les clés de mes deux accouchements ont été la sophrologie et le chant prénatal en guise de préparation, mais aussi des connaissances sur la physiologie (mouvement du bassin pour faire descendre bébé, position des genoux pour ouvrir le bassin …), écouter des témoignages « empouvoirants » et surtout, savoir que mon corps sait faire et si ça ne se passe pas comme prévu, ce n’est pas grave. Je n’ai pas sacralisé l’accouchement sans péridurale, c’était un challenge à moi-même mais si je n’avais pas su gérer les contractions et que j’avais eu trop mal, je n’aurais eu aucun problème à demander la péridurale. Il faut y aller sans être butée, mais avec une totale confiance en soi et en son corps.

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Les Commentaires

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Avatar de narutita
27 juillet 2023 à 06h07
narutita
Rholala ici vous aimez pas accorder les adjectifs: 'il m'a inscritE directement'... pas la première fois que je remarque de telles fautes de syntaxe sur Madmoizelle.
Breeef sinon témoignage super, l'accouchement de rêve!! Le post-partum ressemble au mien: stress permanent le 1er mois, peur de prendre ma douche au cas où bébé se réveille et papa n'arrive pas à gérer les pleurs... si bébé n2 il y a, j'espère que je serai un peu plus relax
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