C’est les yeux dans les yeux qu’Emmanuel Macron nous a parlé d’endométriose, « ce problème de masse que personne n’évoque et qui touche une femme sur dix. »
Ce mardi 11 janvier en fin de journée, une vidéo a été postée sur le compte Twitter présidentiel pour annoncer le lancement d’une stratégie nationale pour lutter contre cette maladie.
Une annonce au goût de réchauffé et sans budget
« C’est un sujet qui me tient à cœur et qui figurait déjà dans mon programme des présidentielles de 2017 » a rappelé Emmanuel Macron.
Pour les personnes touchées, tout est empêché ou rendu plus difficile par la maladie, a-t-il insisté :
« Il était temps que nous donnions à leur combat la visibilité d’une cause nationale, que nous nous engagions à leurs côtés. »
« Au moins un centre de recours et d’expertise par région », c’est par exemple l’une de ses préconisations. Préconisation au goût de réchauffé puisqu’elle faisait déjà partie des annonces faites en 2019, lors du lancement du plan d’actions sur la prise en charge de l’endométriose annoncée par Agnès Buzyn, alors ministre de la Santé.
L’ambition d’Emmanuel Macron, c’est surtout de faire de la France un pays moteur sur la recherche européenne concernant cette maladie.
Une annonce qui ne va pas au-delà… d’une simple annonce : quid d’un budget ? d’un calendrier ? On n’en saura pas plus, Emmanuel Macron laissant le soin à son ministre de la Santé de mener le comité de pilotage en février prochain.
À quand l’ALD pour les personnes atteintes d’endométriose ?
Surtout, Emmanuel Macron élude une mesure qui pourrait faire la différence pour les personnes atteintes d’endométriose, comme l’explique la journaliste Virginie Ballet dans Libération : « l’inscription de l’endométriose sur la liste des affections longue durée exonérantes »
Permettre aux patientes de bénéficier de l’ALD, voilà qui permettrait le remboursement des soins, mais aussi inciterait les patientes à prendre des arrêts maladie, ce qu’elles sont encore peu à faire, alors que l’endométriose est considérablement handicapante au quotidien.
De cette possibilité, Emmanuel Macron ne dit pas un mot. C’est sur la recherche que le Président de la république veut miser.
Après un tweet annonçant des mesures contre le harcèlement de rue et l’insécurité en début de semaines, c’est un peu comme si à trois mois du premier tour de la présidentielle, Emmanuel Macron mettait les bouchées doubles pour tenter de conquérir l’électorat féminin en leur parlant des violences qu’elle subissent : dans l’espace public, dans l’accès à la santé…
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Crédit photo : Cottonbro via Pexels
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