Neverwhere, Neil Gaiman
La réputation de Neil Gaiman n’est plus à faire. Plusieurs de ses livres ont bénéficié d’une adaptation au cinéma (Coraline, Stardust), il a scénarisé deux épisodes de Doctor Who parmi les plus populaires de la série et il est également le scénariste de l’impressionnant comics Sandman.
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Au milieu de son œuvre passionnante – Anansi Boys et De Bons présages méritent carrément le détour – j’ai retenu Neverwhere. J’éprouve un attachement particulier pour ce roman qui date tout de même d’une quinzaine d’années.
Déjà, il se déroule à Londres… où plutôt dans les souterrains d’une version alternative de Londres. Pour avoir visité à deux reprises la capitale anglaise, c’est un plaisir de reconnaître les noms des stations de métro ou les endroits décrits dans Neverwhere !
En plus de l’univers captivant de ce roman, les personnages sont tous sympathiques, même MM. Croup et Vandemar, à leur façon. L’évolution du héros au contact de ces drôles d’oiseaux est à la fois logique et parfaitement dosée.
Quant à la fin, c’est à mes yeux la meilleure fin de roman jamais écrite. La conclusion qu’elle apporte aux aventures de Richard Mayhew est juste parfaite !
Mozart en verres miroirs, anthologie dirigée par Bruce Sterling
Dans un genre tout à fait différent, je vais maintenant parler de ma plus grande claque littéraire. Il s’agit d’une nouvelle issue de cette anthologie et intitulée Des yeux de serpent. En lisant ce texte, j’ai découvert qu’il était possible d’écrire des histoires qui commencent avec un héros vautré dans sa cuisine en train de vomir de la nourriture pour chat !
En poursuivant ma lecture, j’ai découvert dans l’anthologie Mozart en verres miroirs une flopée de pépites de science-fiction. Des voyages dans l’espace avec Étoile rouge, orbite gelée ou entre des mondes parallèles pour Mozart en verres miroirs…
Ce livre est à l’origine de mon double coup de cœur pour les textes courts – je suis maintenant une adepte des nouvelles – et pour le courant littéraire cyberpunk !
Sans entrer dans les détails, le cyberpunk est un courant de la science-fiction qui s’est nourri des évolutions technologiques des années 80 pour créer des mondes sombres, urbains et hyper-technologiques. Des films comme Blade Runner, Total Recall ou encore Elysium sont profondément ancrés dans des thématiques cyberpunk.
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Les voies d’Anubis, Tim Powers
Depuis longtemps, j’ai un a priori très négatif sur les romans qui parlent de voyage dans le temps. Entre la gestion aléatoire des paradoxes temporels (le fameux paradoxe du grand-père) et les clichés éculés des années 90, j’ai appris à m’en méfier comme de la peste.
Pourtant, Les voies d’Anubis a réussi à passer outre mes réticences. Auréolé de plusieurs prix prestigieux et du statut de classique de la littérature SF, il a rejoint ma pile-à-lire.
Dès les premiers chapitres, j’ai eu l’impression que l’auteur avait secoué très fort dans un shaker la magie de l’ancienne Égypte, la vie dans une Londres pré-victorienne et une liste des grands auteurs anglais de l’époque.
Tout le talent de Tim Powers consiste à rendre l’ensemble parfaitement cohérent et crédible. Si un milliardaire peut organiser une conférence littéraire dans le passé, alors pourquoi le dieu Anubis ne pourrait-il pas prendre possession du corps d’un être humain… et lui faire pousser des poils ?
Je ne m’étendrai pas sur les trouvailles de l’auteur qui rendent ce roman vraiment palpitant, mais il mérite amplement sa place parmi les étoiles de la science-fiction !
Quadruple assassinat dans la rue de la Morgue, Cécile Duquenne
Ma relation avec ce roman – ou plutôt cette novella – est de loin la plus personnelle que j’ai pu entretenir avec un livre. La raison est en toute simple : j’ai participé à sa correction, c’est-à-dire que je l’ai eu dans les mains avant même qu’il ne soit envoyé à un éditeur !
Je ne vais pas m’étendre sur les longues heures passées à traquer les coquilles, les répétitions et les tics d’écriture… Au final, Quadruple assassinat dans la rue de la Morgue a été accepté par deux éditeurs, Voyel’ pour la version papier et Bragelonne pour la version numérique, et Cécile Duquenne est devenue une amie.
Je voue maintenant un amour profond aux personnages du roman : Népomucène, le narrateur employé de nuit à la morgue, son meilleur ami Bob, le dandy vampire, et le perroquet albinos. La multitude de référence à la pop-culture apporte de la légèreté dans une intrigue plutôt sanglante – quatre meurtres, quand même !
À présent, Cécile écrit la suite des aventures de Bob. Elle tient également le blog SFFF 100% VF, consacré aux livres science-fiction, de fantasy et de fantastique écrits par des auteurs francophones !
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Cristal qui songe, Theodore Sturgeon
Petite séquence nostalgie avec Cristal qui songe, un superbe roman qui date pourtant de 1950. L’auteur nous y parle d’un enfant maltraité, d’un cirque itinérant aux airs de freak show et surtout de grandir en acceptant les différences.
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Quand on sait que Theodore Sturgeon a décrété que : « Rien n’est jamais absolument comme il devrait être », on peut s’attendre à un roman loin des sentiers battus !
Pour moi, c’est surtout LE livre qui a accompagné un après-midi pluvieux alors que j’étais encore au lycée. À peine emprunté à la bibliothèque et aussitôt dévoré (au lieu de faire mes devoirs), Cristal qui songe est lié à mes souvenirs d’adolescence.
J’ai eu peur que cette aura de nostalgie ne résiste pas à une relecture tardive, mais il n’en est rien. À quinze ans comme à vingt-cinq, ce roman garde tout son charme. L’intrigue, que j’ai redécouverte avec plaisir, n’a rien perdu de sa subtilité, tandis que les descriptions de la vie dans les années 50 sont pleines d’une esthétique vintage.
Là encore, ce livre est considéré comme un classique de la science-fiction !
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