Live now
Live now
Masquer
Assemblée Nationale // Source : Wikimedia
Politique

IVG dans la Constitution : la commission des lois de l’Assemblée nationale donne son feu vert

Mercredi 17 janvier, les députés de la commission des lois de l’Assemblée ont approuvé l’inscription dans la Constitution de la « liberté » d’avoir recours à l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Mais avant d’être adopté le texte doit encore passer par le Sénat, où la droite et le centre sont majoritaires. 

C’est une date symbolique qui ne doit rien au hasard. Mercredi 17 janvier, quarante-neuf ans jour pour jour après la promulgation de la loi Veil qui dépénalisait l’avortement, le projet de loi sur la constitutionnalisation de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) a connu une avancée majeure. Réunis en commission des lois, les députés ont approuvé l’inscription dans la Constitution de la « liberté garantie » pour une femme d’avoir recours à une IVG. 

À lire aussi : IVG dans la Constitution : que contient le projet de loi présenté en Conseil des ministres ?

Une adoption du texte encore loin d’être acquise

Mais rien n’est encore gagné pour les partisans de cette réforme constitutionnelle majeure pour les droits des femmes. Le texte doit encore être examiné le 24 janvier prochain dans l’hémicycle, où les députés LR et RN ont déjà fait part de leur inquiétude quant à la formulation. « Cette liberté fondamentale (…) n’est pas menacée en France », a ainsi déclaré Pascale Bordes, députée RN. Ce à quoi le rapporteur du texte Guillaume Gouffier lui a répondu qu’elle était, au contraire, remise en cause dans le monde et « en France à travers des attaques contre des associations telles que le Planning familial ».

Le texte fera ensuite la navette jusqu’au Sénat le 26 février, où de nouvelles difficultés l’attendent, puisque la chambre est dominée par la droite et le centre. 

Mardi, le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti s’est félicité de l’adoption d’un texte « équilibré ». « L’objectif de ce projet est d’accorder à cette liberté une protection constitutionnelle sans toutefois figer la législation actuelle », a affirmé le garde des Sceaux, qui a précisé que le texte a pour but d’empêcher « que le législateur puisse un jour interdire tout recours à l’IVG ou en restreindre drastiquement les conditions d’accès »

En cas d’adoption du texte par le Sénat – ce qui est loin d’être acquis -, un Congrès réunissant les parlementaires à Versailles serait convoqué le 5 mars, pour une adoption définitive quelques jours avant la Journée internationale des droits des femmes. L’adoption nécessitera que le texte recueille 3/5e des voix. 

Un droit à l’IVG pas mieux protégé selon les associations 

De leur côté, les associations féministes sont loin d’être satisfaites du texte, qui préfère le terme de « liberté » d’avorter à celui de « droit »

« La liberté, c’est laisser le choix à la loi de décider », nous expliquait ainsi en février dernier Mathilde Philip-Gay, professeure de droit à l’Université Jean Moulin Lyon 3. « La différence entre droit et liberté est donc subtile, car elle signifie que les conditions d’accès à l’IVG pourraient être remises en question par des lois qui viendraient le modifier, dans le cas, par exemple, où nous aurions un nouveau gouvernement plus radical. Le texte qui a été voté par le Sénat a donc une portée symbolique, mais juridiquement, cela ne change rien et, si ces termes sont conservés, le droit à l’IVG ne sera pas mieux protégé. »


Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.

Les Commentaires

Il n'y a pas encore de commentaire sur cet article.

Réagir sur le forum

Plus de contenus Politique

Deux femmes en blouse blanche devant un microscope // Source : Alena Shekhovtsova de corelens
Politique

Être intelligent rendrait de gauche, d’après une étude qui n’étonnera que les gens de droite

23
Mode

Quelle est la meilleure culotte menstruelle ? Notre guide pour bien choisir

Humanoid Native
Source : Aurore Bergé sur Europe 1 - Capture d'écran
Politique

Aurore Bergé aurait empêché le recrutement d’une fonctionnaire pour une raison révoltante

3
Source : Capture vidéo
Politique

IVG : Emmanuel Macron veut inscrire l’avortement dans  la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne

Élisabeth Borne // Source : Capture d'écran Youtube
Politique

Pour Elisabeth Borne le « sexisme insidieux » en politique est encore trop présent

Julien Bayou à l'Assemblée nationale
Société

L’ex-compagne de Julien Bayou porte plainte contre « harcèlement moral » et « abus frauduleux de l’état de faiblesse »

La députée LFI Ersilia Soudais a porté plainte pour viol contre le militant Damien Cassé // Source : Capture d'écran photo de profil Twitter d'Ersilia Soudais
Actualités France

La députée LFI Ersilia Soudais a porté plainte pour viol contre le militant Damien Cassé

Jill Stein // Source : Canva
Politique

Jill Stein : « On voit apparaître un vote de rébellion, soyez prêts ! »

Réforme des retraites // Source : © Sénat - Palais du Luxembourg
Politique

Droit à l’avortement : le Sénat approuve la constitutionnalisation de l’IVG

4
Source : Canva
Politique

Nikki Haley : « Le premier parti à mettre à la retraite son candidat de 80 ans gagnera cette élection »

Source : Canva
Politique

Marianne Williamson : « Vous ne savez pas ce qu’est la misogynie avant d’avoir été candidate à la présidentielle ! » 

La société s'écrit au féminin