La jeune fille est étendue sur le rebord de la route, aucune voiture à l’horizon. Et pourtant, vu son état, elle ne s’est pas fait ça toute seule. Aucun doute, c’est un délit de fuite. Classique.
Nous l’emmenons à l’hôpital avec autant de soins que possible. On sent qu’elle lutte pour rester consciente pendant tout le trajet. Sur place, l’équipe des Urgences la prend immédiatement en charge. Notre travail est terminé.
L’histoire aurait pu en rester là, si nous n’avions pas été à nouveau appelés quatre jours plus tard pour un malaise.
Nous prenons le chemin de la cité universitaire, sans nous douter un instant que nous allons retrouver la même jeune fille. Souffrant d’horribles maux de tête, en sueur et très agitée, elle se débat sur son lit malgré les plâtres qui lui couvrent une partie du corps. À tel point que nous devons la ceinturer pour qu’elle ne se fasse pas mal. Finalement, seules les sangles avec lesquelles nous l’attachons à la coquille nous permettent de l’immobiliser… Mais pas de la calmer.
En entendant ses cris de douleur, ses deux copines sont paniquées. Depuis quelques jours, elles se relaient à son chevet pour l’aider à manger, faire sa toilette, lui donner ses médicaments… Dans son malheur, la jeune fille a des amies dévouées qui l’ont entièrement prise en charge à la sortie de l’hôpital.
L’hôpital, justement, on y retourne. Et encore plus vite que la première fois. Mais notre mission se finit là à nouveau.
Par contre, on connaît bien le personnel des Urgences à force de leur amener des clodos, des mamies et des victimes de la route. Alors souvent on discute entre deux portes, surtout quand un cas comme celui de la jeune fille retient notre attention. C’est donc par une infirmière que j’apprends le fin mot de l’histoire quelques jours plus tard.
Lors de sa première venue à l’hôpital, la victime a subi les examens qu’on a jugés nécessaires de lui faire passer. Elle a été gardée en observation 24 heures comme la procédure le prévoit, ni plus ni moins. Mais maintenant, elle souffre d’un œdème au cerveau, et son bilan vital est engagé. Ce genre de choses arrive parfois.
Épilogue
Alors pourquoi personne n’a détecté cet œdème ? Pourquoi on ne peut pas garder un accidenté de la route suffisamment longtemps pour déceler des blessures plus profondes que des fractures ? Pourquoi personne ne se préoccupe des problèmes de manque de places et de personnels dans les hôpitaux ?
On passe tous par l’hôpital à un moment ou à un autre de notre vie, c’est un sujet qui concerne chacun de nous et pourtant il a été une fois de plus absent des débats de la dernière élection présidentielle. Et ça, je n’arrive pas à en rire.
Les Commentaires
Mercredi dernier ma mère a fait une crise convulsive à la maison malheureusement elle n'a pas voulu que j'appelle les pompiers. J'ai réussi a l'emmener aux urgences le lendemain après midi on y est arrivées a 17h30, on a juste eu le temps de faire les papiers d'admissions et elle a été emmenée dans un box, une heure après elle avait vu le médecin et vers 20h elle passait un scanner qui a révélé un anévrisme! j'ai du quitter l'unité ou elle était a 21h30 et a 23h30 j'avais l'urgentiste qui m'appelait pour me dire qu'ils transféraient ma mère a la grande garde de neurochirurgie de la pitié-salpètriere dans la nuit ! et effectivement a 00h10 elle était transférée!
Du coup je peux dire que les urgences on vraiment assuré le coup cette fois car d'après la salpé ma mère devrait être morte vu l'anévrisme qu'elle a c'est une miraculée quoi !!
Donc il est vrai qu'en fait tout dépend des hopitaux mais y en a certains qui assurent un max !