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Humeurs & Humours

Survivre à Papiraciste et Tatiemophobe pendant les fêtes de fin d’année

Les fêtes de fin d’année sont aussi l’occasion de passer quatre heures à table, entre le tonton raciste et la cousine homophobe. Comment survivre à cette épreuve sans commettre un homicide volontaire, ni choper un ulcère ? Suivez le guide.

Article initialement publié le 17 décembre 2014

C’est Noël, la joie dans les chaumières, le rôti qui embaume la cuisine, le sapin qui parfume le salon (ou le diffuseur de parfum d’ambiance senteur « épicéa » si tu fais partie de ces gens censés mais hérétiques qui ont opté pour un sapin en plastique)…

Problème : la belle harmonie de Noël est troublée dans ton foyer par plusieurs facteurs. Certaines pièces rapportées de la famille (petit•e•s ami•e•s) ont l’outrecuidance d’avoir une confession différente de celle de tes grands-mères.

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« Y en a qui font vraiment pas d’efforts  ! »

Comment survivre à ta famille problématique ?

Tel•le autre a l’insolence d’avoir une origine étrangère visible, ou encore une orientation sexuelle que nous qualifierons pudiquement de « différente » (et si c’est de ta moitié dont il est question, il est donc fort probable que tu sois toi-même coupable de cette offense !). Bref, les occasions d’ébranler la belle harmonie familiale au détour d’un sujet de conversation un peu délicat sont nombreuses…

À lire aussi : Votre homophobie me rend « malade »

Sur les réseaux sociaux, c’est facile : il suffit de se désabonner des publications d’un contact indélicat, et on est ainsi préservé d’une propagande nauséabonde. Mais dans la vraie vie, on ne peut pas cliquer en direct sur son cousin facho pour masquer ses propos (malheureusement).

À lire aussi : Lettre ouverte à mes amis Facebook « décomplexés »

On plaisante, on plaisante, mais toi et moi nous savons déjà par avance que les blagues racistes, homophobes et/ou sexistes qui risquent de fuser entre la dinde et la bûche ne vont pas DU TOUT nous faire rire… Alors comment survivre aux repas de famille, sans effluves de sang (ni le tien ni ceux des autres) ? Balisons ensemble nos possibilités.

La fourberie : niveau troll

Tu sais par avance qui sont les personnes qui vont poser problème. Mère-Grand un peu trop traditionnelle, par exemple, qui a raté le virage du XXIème siècle, à qui tu n’arriveras pas à expliquer que non, la vaisselle n’est pas une affaire de femmes, ou que la longueur de ta jupe n’est pas une indication de tes valeurs morales.

Première mesure : contenir le problème. On ne va pas laisser trois relous polluer trois espaces différents pendant la soirée ! Si tu as la main sur le plan de table, arrange-toi pour caler les casse-bonbons identifié•e•s dans le même coin. Au pire, intervertis les étiquettes de placement pendant l’apéro. Ni vu, ni connu, l’hôte ne prendra pas la peine de relever les convives pour jouer aux chaises musicales (et s’il ou elle a compris la manoeuvre, tu seras sans doute remercié•e par une part de dessert supplémentaire).

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Circonscrire la menace au bout de table, et compter sur la patience des voisins pour faire tampon

Une fois la menace contenue, vous pourrez passer un excellent réveillon. Les trolls s’auto-alimenteront, entre petites phrases de Christine Boutin, sorties de Zemmour et commentaires de Nadine Morano. Qu’on déclare leur coin de table comme zone sinistrée et qu’on n’en parle plus !

  • Mesure de précaution : vérifier qu’ils ne manquent pas d’alcool. Leurs propos perdront peu à peu le semblant de cohérence qu’ils pouvaient avoir avant l’apéro, et dans le meilleur des cas, ils seront couchés avant le dessert.
  • Le risque : que leurs voisins de table immédiats ne finissent par se pendre dans les guirlandes, ou empoisonnent leur foie gras.

La diversion : niveau padawan

Ce deuxième niveau de neutralisation demande déjà une implication plus importante, et peut nécessiter la complicité d’un•e ou plusieurs allié•e•s, selon le nombre de relous identifié•e•s.

C’est Noël, l’amour, l’harmonie tout ça, tu ne veux exclure personne des conversations du repas… cela implique alors d’en exclure certains thème. Ta mission si tu l’acceptes sera donc de changer le sujet de discussion à la vitesse de l’éclair. Il s’agit, en gros, de jouer à Pyramide avec des co-équipiers qui s’ignorent !

Je sens que je t’ai perdu•e, alors prenons immédiatement un exemple. Imaginons un oncle dont les opinions politiques ont tendance à heurter la bienséance. Si, entre deux canapés au saumon, tu l’entends commencer…

— Ah mais j’vous le dis, avec Hollande, on n’a pas fini d’en chier !

Tu dois être prête à enchaîner du tac au tac :

— Ah, la Hollande ! J’y étais le week-end dernier ! C’est pas la meilleure saison pour naviguer dans les canaux d’Amsterdam, mais c’était l’occasion de faire tous les musées !

Ton arrière-grand-tante en profitera pour raconter son voyage dans les Canaries pour la 26ème fois cette année, mais ça vaudra toujours mieux que l’analyse politique de ton oncle René.

Si ta tante homophobe comme à lancer :

— Ludo a raison, le mariage homo c’était une connerie, bientôt la PMA et la GPA, et adieu la famille !

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« Je ne fais que dire la vérité ! »

Tu n’auras que quelques secondes pour tuer cette discussion dangereuse dans l’oeuf :

— GTA ou Final Fantasy, j’ai jamais accroché, personnellement je suis restée fidèle à Nintendo, mes premiers amours !

Attention cependant si tu enchaînes sur Mario, car Mario = plombier, plombier = plombier-polonais, et on en revient aux dérives de la concurrence sur le marché unique européen, et au Front National.

  • Mesure de précaution : t’assurer de la complicité d’au moins un•e allié•e prêt•e à rebondir sur les sujets que tu lanceras, sinon tu risques le sur-régime et le claquage des méninges avant la fin de l’apéro.
  • Le risque : que les hôtes finissent par penser que tu monopolises la conversation, tout de même. Laisse un peu tante Jeanine nous raconter les dernières du Club Tricot : au pire, il est encore possible de revenir au plan troll, niveau 1.

La confrontation : niveau militant

Les retrouvailles en famille ne sont pas une occasion de baisser la garde pour toi. Tu es militant•e, et je respecte ton engagement. Je l’admire, même, moi qui suis la première à remplir mon verre plutôt qu’à condamner le slut-shaming éhonté de mon voisin de table. Que veux-tu, je ne suis pas de l’étoffe dont on fait les héroïnes…

À lire aussi : Ce monde sexiste m’épuise

Pour éviter que le repas ne soit gangréné par des propos qui ont le don de te filer la nausée, tu attaques le mal à la racine, tu ne laisses pas la mauvaise graine s’implanter dans la conversation, tu t’interposes à chaque pique, sans concession.

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Tout manque de retenue pourrait partir en pugilat

Au moindre lieu-commun intolérant tout droit sorti d’un bingo des arguments les plus utilisés, tu démarres au quart de tour. Déjà, au premier « vous, les féministes » t’as la répartie enclenchée en pilote automatique.

À lire aussi : « NOULÉFILLES », cet agaçant syndrome de Stockholm

Si tu t’engages dans cette (très noble) voie, prends cinq minutes pour lire l’analyse psycho de Justine, qui t’explique très justement pourquoi tes interlocuteurs risquent de rester hermétiques à la logique la plus élémentaire !

À lire aussi : Le raisonnement motivé : pourquoi le tonton raciste ne retient-il que les arguments qui l’arrangent ?

Si toutefois tu persistes dans cette voie respectable mais éreintante… que la Force soit avec toi.

  • Mesure de précaution : des substances à fort potentiel décontractant, allant de l’encens spécial relaxation « zen » au Xanax, selon la dose nécessaire. Histoire d’éviter l’hospitalisation d’urgence pour ulcère et crise de nerfs.
  • Le risque : que tu ne sois pas invité•e pour la galette des rois, l’hôte préférant éviter un nouvel incident diplomatique.

L’ingénuité ironique : niveau Jedi

Attention jeune padawan, je vais te partager une technique de confrontation passive-agressive qui m’a été enseignée par un maître-jedi à la calvitie prononcée. C’est très simple — à chaque fois qu’une personne prononcera une phrase qui touchera une corde sensible, réponds le plus calmement du monde et de façon tout à fait neutre par la question suivante :

— Pourquoi tu dis ça ?

En cas de blague, on peut jouer la fausse ingénuité en répondant :

— J’ai pas compris la blague ! Qu’est-ce qui est drôle ?

La personne devrait se décomposer progressivement en tentant d’expliquer pourquoi, par exemple, sa blague raciste est drôle, car le racisme, c’est très drôle.

Louis CK Comedy tweet racist joke

« Si quelqu’un fait une blague raciste/sexiste, dites avec le plus grand sérieux « Je ne comprends pas, tu peux m’expliquer ? » et regardez-les s’écraser lamentablement — Le talent de Louis C.K.

Pas question ici d’engager frontalement le débat avec la personne : on se contente de lui répondre par une question. « Mais pourquoi tu dis ça ? » est l’atout ultime. Ce n’est pas une attaque, c’est la question la plus naïve/innocente que l’on puisse poser.

Cette technique demande à la fois patience, ténacité et maîtrise de soi, toutes les qualités requises pour être un maître Jedi. C’est pourquoi elle est également précise, efficace et imparable.

Ton interlocuteur n’aura que deux réactions possibles : interroger son étroitesse d’esprit, prendre conscience de ses préjugés, et évoluer sur le sujet… ou se replier dans un silence qui masquera son incompréhension et/ou sa blessure à l’ego.

Dans les deux cas, l’objectif est atteint de ton côté : le sujet dangereux est abandonné, et le reste des convives dîne en paix !

  • Mesure de précaution : a priori aucune ! Exécutée parfaitement, cette technique est normalement infaillible.
  • Le risque : que des convives détectent une pointe d’ironie dans tes questionnements répétés, et te fassent signe d’arrêter de torturer Paulette, ta grand-tante qui n’a plus toute sa tête.
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Alors, prêt•e à affronter les repas de famille, dans l’entente cordiale et la bonne humeur ? Et toi, quels sont tes trucs et astuces pour survivre aux conversations des fêtes de fin d’année ?

Si tu es végane ou végétarien•ne, tu pars déjà avec un handicap. Prépare-toi en conséquence, à l’aide de ce Guide de survie des végé pendant les fêtes. Que la Force soit avec toi.

— Merci à @stargaza_ qui nous a gentiment laissées utiliser son talent en matière de mots-valises ! ♥


Les Commentaires

47
Avatar de skippy01
1 décembre 2019 à 12h12
skippy01
Autres méthodes:
Le lobbying en amont auprès des parents: On les supplie de ne plus inviter papiraciste et tatiemophobe en se servant des précédents en la matière comme arguments.

Point positif: Si tes parents sont compréhensifs, ça nous débarrasse pour de bon des membres de la famille à problèmes.

Point négatif: Si nos parents sont trop «famille» au point de trouver anormal qu'on ne veuille plus voir des membres de cette dernière, la technique est vouée à l'échec.

La méthode Guillaume Meurice: Pousser tatiemophobe dans ses derniers retranchements en l'incitant à argumenter jusqu'à pouvoir la mettre face à ses contradictions.

Point positif: Si elle a davantage l'habitude des phrases toutes faites que des arguments, elle va être déstabilisée et n'osera plus rien dire.

Point négatif: Elle risque d'avoir le dessus sur toi à coup d'arguments construits, mais fallacieux.
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