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Vis ta vie

Quatre trucs que tu connais si tu as grandi à la campagne

Queen Camille a grandi à la campagne et ses souvenirs d’ado vont sans doute te parler s’il y a plus de moutons que de voisins autour de chez toi.

Aaaaah la campagne ! Les arbres, le bon air…

À la campagne, on… Ben, on se fait chier.

J’ai le droit de le dire, j’y ai passé les 17 premières années de ma vie. 

Maintenant que je vis dans l’un des endroits les moins champêtres du monde (Paris), il y a bien sûr des aspects sympas de la vie rurale qui me manquent.

Grandir à la campagne était même très cool, tant que l’heure de ma puberté n’avait pas encore sonné en gros.

Ensuite, ce fût juste un long tunnel d’isolement et de frustrations vers l’objectif final : se barrer d’ici, vite et loin.

Voilà 4 signes qui montrent que tu as grandi dans un trou paumé.

Personne ne sait où tu habites

Si tu as de la chance, tu parviens peut-être à t’extirper de ton patelin une ou deux fois par an, pour aller en colo ou rendre visite à ta famille.

Pour ma part, mettre un pied hors de mon Ardèche natale me donne toujours l’impression de venir d’une faille spatio-temporelle.

Personne ne sait situer mon lieu de naissance sur une carte, pas même le GPS. Pourtant, certaines âmes volontaires essaient d’y mettre du leur :

« Ah l’Ardèche, c’est là où ya les férias, non ? » « Non ça c’est le Sud Ouest bye.»

D’autres, naïfs, me demandent la ville la plus proche, ahahah ! AUCUNE ville n’est proche, c’est pour ça que c’est la campagne genius.

Ne m’oblige pas à te citer le gros bourg du coin, je SAIS que tu ne SAIS PAS.

Quant à ceux qui tentent une vanne « Ah ouais l’Ardèche profonde ! », je leur rappelle que l’Ardèche, c’est profond partout.

Maintenant je réponds ça

Tu vois la ville comme un eldorado

Après avoir marché jusqu’à l’arrêt de bus (plutôt vite pour pas le rater, le prochain est dans deux heures) et fait une heure de route derrière un tracteur, te voilà dans cette fourmilière surpeuplée où règnent la décadence et le péché :  LA VILLE.

Skate-shop, street food, FNAC, mecs qui sont pas tes cousins : tout ce dont tu as besoin dans la vie à 15 ans est là.

Je fais partie de ces ploucs que la ville fait bander. J’ai cru jusqu’à très tard que les études supérieures se faisaient obligatoirement à Paris et je m’en réjouissais d’avance.

La capitale était alors pour moi un véritable eldorado urbain, dans la mesure où je n’y avais jamais foutu les pieds.

J’avais tout de même une certaine expérience de la ville : une sortie annuelle à Lyon pour se vêtir et tous mes samedis après-midi à zoner dans Valence, le premier endroit aux alentours qui ressemble à une ville.

Ne possédant pas d’amis sur place, y faire la fête était exclu, et je devais me magner de choper le dernier bus, à 19h30. Une adolescence de frustrations.

Adieu mon paradis

Le permis de conduire est ta seule issue

Ma maison de famille est située entre deux villages, au bout d’un chemin en pierres.

Autant te dire qu’une fois que tu es arrivée, tu ne bouges plus car tu dépends alors entièrement de tes parents qui te répètent qu’ils sont pas taxi deux fois par jour minimum.

La plupart de mes amies vivait aussi dans des baraques perdues et se voir après l’école n’était simplement pas en option.

Avant l’arrivée de MSN, nous déterminions une heure où tout le monde se connectait en même temps sur sa BOITE MAIL pour pouvoir s’écrire. Ça a l’air vraiment triste comme ça, et ça l’était.

Outre l’espoir que l’ADSL arrive un jour, l’unique chose qui nous permettait alors de maintenir notre santé mentale était la perspective de passer le permis.

Je n’avais pas le droit d’avoir un scooter, cet accessoire qui fait de n’importe quel collégien un demi-dieu. 

Autant te dire que la veille de mes 16 ans, j’ai dormi devant l’auto-école pour m’inscrire à la conduite accompagnée.

La première fois que tu emmènes tes potes quelque part

Tu sais des trucs qui te serviront jamais

Quels sont les coins à champignons, comment démarrer un feu, différencier une chèvre d’un bouc, ou encore s’occuper avec des cailloux : autant de savoirs et de savoir-faire qui, soyons honnête, me servent peu depuis que je suis journaliste dans le 10ème.

Mais avoir grandi à la campagne m’a aussi permis de mesurer l’importance de toutes ces petites choses que les gens de la ville prennent pour acquises : la 4G, des cinémas qui passent pas des films d’il y a trois mois, acheter du pain sur un coup de tête…

D’un autre côté, j’ai vu mille fois plus d’étoiles que toute les banlieusards réunis, j’ai connu le luxe de pouvoir acheter des clopes, me faire couper les cheveux et faire changer mes freins au même endroit, et j’avais un max de place pour m’amuser, même si le nombre d’amis pour le faire était inversement proportionnel à la surface.

Et même si la moi de 15 ans rêvait plus que tout de se barrer, elle a toujours été contente de retrouver sa cambrousse depuis <3

Hé toi là-bas dans ton patelin, c’est quoi les trucs que t’aimes et ceux qui te soulent à la campagne ? 

À lire aussi : J’arrive dans une nouvelle ville, comment m’adapter ? — Guide pratique


Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.

Les Commentaires

18
Avatar de Bouillotte bouillante
27 octobre 2018 à 21h10
Bouillotte bouillante
Ardéchoise (coeur fidèle) également, j'ai appris à l'aimer... Au collège/lycée je n'avais qu'une envie : me barrer, j'ai réussi avec l'internat, puis j'ai du revenir à Aubenas pour finir mon lycée, et finalement j'ai fini par apprécier cette douce Ardèche, au point de ne plus réussir à la quitter ! J'ai essayé mais je veux toujours revenir...
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