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La pilule abortive interdite dans le Wyoming // Source : Unsplash
Société

L’IVG médicamenteuse est-elle menacée en France ?

Les stocks de misoprostol, la composante à l’origine de 76% des avortements médicamenteux en France, sont sous tension dans les régions lilloise et parisienne. Faut-il s’inquiéter d’une pénurie ?

Vous l’ignoriez peut-être : les États-Unis sont le seul producteur de pilule abortive au monde. Alors que la mifépristone, l’autre composante utilisée pour les avortements chimiques aux US, est en passe d’être suspendue, les stocks de misoprostol sont plus que jamais cruciaux. Pourtant, vendredi, l’association de veille pharmaceutique @OTMeds alertait sur l’épuisement du médicament dans certaines régions françaises. L’accès à l’IVG dans l’hexagone pourrait-il être compromis ?

https://twitter.com/OTMeds/status/1646880003756290049

Une filière fragile

Peu de temps après, la situation à Lille était rétablie. Mais, ce ne serait pas la première fois que la pilule se fait rare. En cause, des délais d’acheminement de plus en plus long, qui mettraient les stocks sous tensions. Au point que le Planning Familial a interpelé le ministre de la Santé sur Twitter, craignant que l’accès à l’avortement ne soit directement affecté par une pénurie potentielle :

https://twitter.com/leplanning/status/1646948513048043522

Le 9 mars dernier, l’Agence nationale de sécurité du médicament soulignait déjà cette situation, indiquant que celle-ci serait récurrente depuis début janvier. Comme le relaient nos confrères de L’Express, l’unique fabricant de la molécule, Nordic Pharma, reconnaît de son côté des « difficultés au niveau des sites de fabrication des produits finis ». Si un retour à la normale est prévu pour fin avril 2023, la filière reste particulièrement fragile.

En 2020, le Haut Conseil à l’égalité tirait déjà la sonnette d’alarme : « La production des médicaments utilisés pour les IVG médicamenteuses est dans les mains d’un seul producteur, le groupe Nordic Pharma, avec des risques de rupture de production et d’approvisionnement et de pression sur les prix ».

De plus, les États-Unis étant le seul producteur, il ne serait pas impossible que la misoprostol se retrouve, elle aussi, au cœur d’une bataille légale sous la pression des militants anti-IVG, comme la mifépristone. En découleraient des ralentissements certains qui pourraient mettre en péril ce droit fondamental pour le reste du monde, dont la France.


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Les Commentaires

6
Avatar de Onaimelesfleurs
19 avril 2023 à 19h04
Onaimelesfleurs
@TheMadTink Mon dieu. C'est dingue à quel point les gens oublient vite. Je me demande combien de temps ça prendra avant que ces gens se rendent compte de ce qu'ils ont fait.
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Voir les 6 commentaires

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