À la peine dans les sondages (qui lui attribuent 3,5% des intentions de vote), et essuyant les refus de débattre de ses adversaires de La France Insoumise et des Verts dans le cadre de le primaire populaire, Anne Hidalgo s’accroche pour faire entendre sa voix, à trois mois du premier tour. Elle présentait ce matin son programme de candidate à l’élection présidentielle. Petit tour d’horizon.
La suppression de Parcoursup
Une suppression pure et simple de Parcoursup, le dispositif mis en place en 2018 sous Emmanuel Macron pour remplacer Admission Post-Bac afin d’orienter les bacheliers et bachelières et gérer leurs vœux d’affectation, c’est ce que prévoit Anne Hidalgo si elle est élue présidente.
« C’est un logiciel qui décide de la vie de nos enfants, de façon totalement inhumaine, qui met en stress tout le monde et qui gère la pénurie de moyens dans l’enseignement supérieur », a affirmé la candidate PS ce matin sur France Inter.
À gauche, tout le monde, de Fabien Roussel à Yannick Jadot, est globalement sur la même ligne et veut supprimer cette machine à injustice qui a broyé le moral des lycéens et des lycéennes ces dernières années.
La démocratie dans le programme d’Hidalgo
Autre signe que la candidate du PS espère conquérir le vote des jeunes, elle veut aussi abaisser l’âge du droit de vote à 16 ans.
Anne Hidalgo souhaite aussi favoriser la participation des citoyens et évoque la mise en place d’un référendum d’initiative citoyenne, revendication chère au mouvement des Gilets Jaunes, ainsi que la prise en compte du vote blanc.
Enjeu de débat entre elle et le chef du PS Olivier Faure ces derniers mois, Anne Hidalgo intègre finalement dans son programme le droit de vote pour les étrangers résidant en France lors des élections locales. Une « arlésienne » à gauche, toujours présente dans les programmes et jamais mise en application au fil des mandats, rappelle Le Monde.
Hausse des salaires, débat sur le cannabis et fin de vie
D’autres mesures apparaissent, rappelle Libération, comme la revalorisation du Smic de 15%, un maintien des retraites à 62 ans, la parité salariale dans les cinq ans, la création d’un service publique de la petite enfance. En cette journée de grève des enseignants, avec une mobilisation historique, Anne Hidalgo annonce-t-elle toujours le doublement de leur salaire comme en septembre dernier ? C’est loin d’être aussi tranché, la méthode change un peu, mais, assure la candidate, le résultat sera le même :
Sur le sujet de la légalisation du cannabis, Anne Hidalgo reste prudente et veut engager une « conférence de consensus ». Autre enjeu de société sensible, celui de la fin de vie : la candidate entend présenter une loi pour notamment avoir le droit d’accéder à une aide à mourir.
Hidalgo à la peine, mais déterminée
Dénonçant sur France Inter une « complaisance » à l’égard du candidat Éric Zemmour, Anne Hidalgo a jugé qu’« il vaut mieux être un négationniste d’extrême-droite plutôt qu’une femme de gauche social démocrate. »
Et si la désormais candidate Christiane Taubira remporte la primaire populaire dont le vote en ligne doit avoir lieu du 27 au 30 janvier ? Elle l’affirme : elle ira jusqu’au bout et ne se rangera derrière personne.
À lire aussi : Christiane Taubira à la Primaire populaire : une chance de rassembler à gauche ?
Crédit photo : France Inter (capture)
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Les Commentaires
C'est un paralogisme et, encore une fois, il suffit de discuter avec les travailleurs en question pour comprendre le problème.
Ces travailleurs n'ont pas les moyens d'habiter à Paris, c'est un fait et ce problème existait bien avant Hidalgo, je te le concède volontiers. Par conséquent, ces travailleurs habitent en périphérie, parfois à plus de 100 km autour de Paris et y viennent régulièrement, parfois même tous les jours, pour travailler. Parmi ces travailleurs, beaucoup sont dans l'obligation d'utiliser leur véhicule pour transporter du matériel et des outils. J'en ai cité quelques uns plus haut. Par conséquent, pour simplifier la vie de ces travailleurs, il y a deux possibilités:
Sauf qu'elle a largement aggravé ce problème. Les places de stationnement sont supprimées, transformées en places pour véhicules électriques ou pour vélos, la piétonnisation des quartiers est poussée jusqu'à l'absurde avec l'ajout aléatoire de barrières. N'importe quel travailleur explique l'obligation de se lever plus tôt, l'utilisation forcée des places de livraison, la fatigue de tourner une demi-heure, parfois même une heure dans un quartier pour finir par trouver une place. D'ailleurs, niveau pollution et émission de CO2, ça doit donner de sacrés résultats.
Au-delà de la formulation un peu méprisante, je n'appelle pas "politique de gauche", une politique qui avantage ceux qui ont les moyens d'habiter à Paris et qui cause des difficultés concrètes à ceux qui sont dans des situations précaires et ont besoin de travailler à Paris sans pouvoir y vivre. Je ne vois pas en quoi c'est déplacé de le dire. Encore une fois, Anne Hidalgo a suffisamment d'intelligence politique pour avantager ceux qui habitent à Paris - et donc votent à Paris - au détriment de ceux qui y travaillent sans y vivre. Je trouverais intéressant de voir ce que donnerait une élection municipale dans laquelle voteraient tous ceux qui sont directement concernés par la politique de la Mairie de Paris et non pas seulement ceux qui y vivent.
Sinon, pour ajouter une touche de légèreté et d'humour à ce débat: