C’est l’heure de la sélection cinéma !
Dans la Brume, la science-fiction à la française
Je l’attendais au tournant. Et j’ai été convaincue.
Dans la Brume a fait doucement parler de lui. Et pour cause, trop rares sont les films français à opter pour une intrigue et un habillage de science-fiction.
En effet, c’est un genre qui peut vite s’avérer périlleux. Mais rassure-toi, Daniel Roby maîtrise plutôt son sujet, et livre un film sensible, centré sur l’humain, et la famille.
Alors de quoi ça parle ?
Paris, un jour de printemps.
Un brouillard mortel envahit la ville, laissant les habitants morts dans les rues. Au bout de quelques heures à patienter, un couple de divorcés affronte la vérité : personne ne viendra à leur secours.
Il leur faut donc sortir de ce bourbier. Ultime problème : leur fille (atteinte d’une maladie rare) est dans une bulle stérile, et ne peut en sortir qu’au péril de sa vie…
Plutôt sympa comme point de départ, non ? Et je t’ai pas dit le meilleur : Romain Duris et Olga Kurylenko tiennent les rôles principaux.
Alors, convaincue ?
Mademoiselle Paradis, les yeux grands ouverts
Inspiré d’une histoire vraie, le nouveau film de Barbara Albert m’a bouleversée.
À Viennes, au XVIIIème siècle, une pianiste aveugle prénommée Maria Theresa von Paradis intègre un centre spécial, aux pratiques scientifiques expérimentales.
Elle y rencontre Franz Anton Mesmer, un médecin controversé, avec lequel elle noue rapidement des liens.
Ses parents, des gens exigeants (pour ne pas dire des gros cons) n’ont qu’un seul espoir : qu’elle recouvre la vue, à l’issue de son séjour…
Mélancolique et délicat, Mademoiselle Paradis montre qu’il vaut parfois mieux croire que voir.
Porté par Maria-Victoria Dragus, Devid Striesow, et Lukas Miko, ce petit bijou lève le voile sur une personnalité historique que je suis désormais ravie de connaitre.
Mobile Homes, en route pour la liberté
Je vais être honnête avec toi. Au sortir de la projection presse de Mobile Homes, il y a plusieurs semaines, j’étais incapable de dire si j’avais été séduite par le produit entier.
Mais aujourd’hui, et après y avoir réfléchi, j’ai les idées claires.
Le premier film de Vladimir de Fontenay décontenance.
Dramatique sans être tire-larmes, libre sans être bordélique, et parfois léger sans être superficiel, Mobile Homes s’émancipe d’un « cinéma qui cartonne ».
Il crée ses propres codes, même si ceux-là dérangent parfois.
Vladimir de Fontenay pose son regard sur des vérités sociales qu’on fait parfois semblant d’ignorer.
Ali et Evan sillonnent des routes américaines et canadiennes dans l’espoir d’un jour avoir un chez eux. Ils se servent de Bone, le fils d’Ali, pour vendre de la drogue.
Mais après une violente dispute, Ali se sépare d’Evan, qu’elle est bien décidée à ne plus jamais laisser entrer dans sa vie.
Celui-ci ne l’entend malheureusement pas de cette oreille…
Abracadabra, aie confiaaaaaaance
Abracadabra, c’est l’histoire de Carmen, pétillante dépressive qui s’ignore, forcée par son macho de mari (pour qui d’ailleurs elle est maintenant invisible) à rester femme au foyer.
Lors d’un mariage, Carlos se prête à un spectacle d’hypnose. Le lendemain, il est transformé, et joue au père comme au mari parfait.
Carmen retrouve le cousin qui l’a hypnotisé, pour percer le mystère. L’intrigue tourne à l’enquête. La mission de Carmen ? Découvrir ce qui habite Carlos…
Le film nous plonge en plein Madrid, avec de nombreuses scènes dans les cafetarias typiques de l’Espagne. Olé, c’est comme si on était !
L’esthétique d’Abracadabra
surfe sur le charme désuet de la culture espagnole et les reliquats kitsch des années 80.
C’est bordélique, c’est coloré. Ce qui appuie le côté loufoque de cette histoire, mêlant réalisme et onirisme.
Dans ce mix and match digne des plus belles pièces Desigual, le scénario offre un mélange des genres qui va de la comédie au thriller en passant par le fantastique.
Le tout est porté par d’excellents acteurs tels que Maribel Verdú, nominée pour le Prix Goya de la meilleure actrice 2018 pour le rôle de Carmen.
Don’t Worry, He Won’t Get Far On Foot, le nouveau Gus Van Sant
Depuis ses débuts au cinéma dans les années 80, le réalisateur, scénariste, musicien et directeur de la photographie Gus Van Sant séduit les foules en abordant des sujets souvent subversifs.
Oscillant entre un cinéma hollywoodien avec des films comme Will Hunting (récompensé aux Oscars) ou Prête à tout, et un cinéma indépendant avec sa « tétralogie de la mort » comprenant Gerry, Elephant, Last Days, et Paranoid Park, le réalisateur surprend toujours.
Dans Don’t Worry, He Won’t Get Far on Foot, Joaquin Phoenix est littéralement méconnaissable, tout comme son compère Jonah Hill, qui lui donne la réplique.
Le pitch ?
Le héros John Callahan, un jeune homme devenu paraplégique à 21 ans, après un violent accident de voiture. Accident suite auquel le cartoonist sombrera dans l’alcoolisme.
Son unique thérapie ? Le dessin…
Ses oeuvres sulfureuses seront publiées par de gros médias comme Penthouse, The New Yorker, ou Playboy.
Ce biopic profond, drôle, et un brin mélancolique ne trahit pas la qualité habituelle des films de Gus Van Sant. Bien au contraire ! Je te le recommande mille fois !
Voilà ma bonne dame, c’est la fin de cette sélection ciné. On se retrouve la semaine prochaine pour encore plus de découvertes !
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Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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