Soyons honnêtes : même si ça part du sentiment louable de fêter la culture, de célébrer l’art, de mettre en bas de chez nous des prestations scéniques auxquelles nous n’aurions sans doute pas assisté autrement…
La Fête de la Musique, c’est quand même surtout la fête de la bière et des sandwichs merguez.
Personnellement, je supporte difficilement la foule, donc je reste cloîtrée chez moi. Voici une petit typologie des énergumènes que je suis bien heureuse d’éviter en ce jour fatidique.
Le daron à la Fête de la Musique
Facilement reconnaissable à son pull autour du cou, son teint légèrement rougi par le soleil et son sourire béat, le daron est venu pour accompagner ses enfants, intrigué par ce qu’il se passait dehors.
Flânant en famille, stagnant à un endroit, regardant les scènes de loin d’un air mi-intrigué mi-résigné pendant que sa progéniture s’éclate dans la foule, saluant d’autres darons dans la même situation que lui…
On ne peut pas lui reprocher d’être dérangeant.
Généralement, le daron est dans l’attente. De quoi ? Même lui ne semble pas le savoir. Peut-être l’attente que ses gosses décident que ça y est, on peut rentrer, on a vu l’essentiel.
Peut-être l’attente de la vraie musique, pas de ce « bruit » vulgaire que les jeunes affectionnent de nos jours.
Cependant, il rentrera tôt, n’aura manqué de respect à personne, et aura eu la gentillesse de permettre à ses enfants d’en profiter. Il est de loin le moins pire des protagonistes de la Fête de la Musique.
Le « vrai » musicien de la Fête de la Musique
Il existe depuis bien plus longtemps que les hipsters et, à l’image des orphelins Baudelaire se faisant toujours rattraper par le Comte Olaf, on finit toujours par tomber sur lui.
Cet individu est reconnaissable à son air agacé, comme si une odeur désagréable flottait dans l’air. Sauf que ce qui le dérange est en fait la musique… qu’il est venu écouter.
Quand j’étais plus petite et que j’allais profiter de la Fête de la Musique avec mon daron (cf. plus haut), les « vrais » musiciens m’intriguaient.
D’âges variables, seuls ou en groupes, pas de style vestimentaire particulier… Non, ce ne sont pas forcément des hipsters, mais la finalité est la même : montrer que eux, ils savent.
Le « vrai » musicien vient, il écoute, il regarde, il renifle de façon méprisante, puis il explique que lui il fait bien mieux/que ce qu’il écoute c’est bien mieux fait.
À qui explique-t-il cela ? Qui est le chanceux bénéficiaire de sa science infuse ?
Simplement la personne la plus proche de lui : homme, femme, adulte, ado, enfant, personne âgée, chat errant, le « vrai » musicien ne fait pas de discrimination et partage son savoir avec tout un chacun. Merci mec.
Celui qui a confondu Spring Break et Fête de la Musique
Du bruit, de la bière, des rires gras, des hoquets, de la transpiration : autant d’éléments charmants qui émanent de ce spécimen.
Pour lui, tous les prétextes sont bons pour rappeler que dans Fête de la Musique, le premier mot c’est Fête.
Pour bien le montrer, il donne tout, accompagné (et encouragé) par sa bande de potes : déjà bourrés vers 18h, ils arpentent les rues dansant n’importe comment, et en beuglant.
Parce que C’EST LA FÊTE, même s’il n’y a que 14 personnes réunies en face d’un Franprix pour écouter Dédé jouer « Bella Ciao » à la guitare sèche.
Au moins, on les sent entend arriver de loin, donc on a toujours le temps de se faufiler dans une rue adjacente, de se glisser dans un bar ou de se cacher sous une table.
Ceci est primordial car, pris dans leur euphorie, ils sont persuadés que tout le monde veut faire la fête avec eux (non) et qu’on meurt d’envie de se faire prendre par les épaules pour danser tous ensembles (enlève ta main).
Les zouzous, zonards, et autres trublions de la Fête de la Musique
La question à un million d’euros : pourquoi sont-ils là ?
Parce qu’ils sont toujours là quand il se passe quelque chose.
Dès qu’il y a de l’animation, ils se rejoignent histoire de traîner et de prendre un peu l’air. On les croise souvent : Fête de la Musique, Fête du Quartier, 14 Juillet, Fête de la Courgette et Autres Cucurbitacées…
L’ennui semble être leur principale motivation : moins bruyants que les Spring Breakers, plus relou que les darons, ils cherchent à s’occuper.
Ils ont cet air un peu blasé, en attente de quelque chose qui viendrait les distraire.
Généralement, quand on s’approche d’eux, ils ne sont pas bien méchants.
Certains ont tendance à craindre ces mecs, mais moi je pense qu’au fond, ils sont gentils.
Et toi, quels sont les spécimens que tu es SÛRE de croiser à chaque Fête de la Musique ?
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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