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En Australie, une femme exclue d’une salle d’audience pour avoir allaité son bébé

Cette semaine, un juge australien a exclu une femme allaitante de sa salle d’audience. Le magistrat a considéré que cette pratique pouvait déconcentrer les jurés. Eh oui, en 2023, on en est encore là. Heureusement, face à lui, de nombreuses voix issues du gouvernement, ou de la magistrature s’élèvent pour dénoncer ces inepties.

En 2023, l’allaitement est toujours considéré par certains comme une pratique obscène. La scène se déroule en Australie, dans un tribunal du comté de Melbourne, ce mardi 7 mars. Un juge a exigé qu’une mère, venue assister au procès avec son bébé, sorte de sa salle d’audience pour allaiter. Selon lui, la pratique serait interdite dans le tribunal et constituerait une distraction.

Le comté n’a pas réagi, mais selon The Guardian qui relate l’événement en s’appuyant aussi sur l’Australian Associated Press, le juge a de nouveau abordé l’incident devant des jurés ce vendredi 10 mars. Le magistrat est resté fidèle à ses convictions, estimant son commentaire de départ suffisamment clair :

Voilà ce que j’ai dit [à la mère] : – « Madame, vous n’êtes pas autorisée à allaiter un bébé en salle d’audience. Je suis désolé, je vais devoir vous demander de partir. Cela va déconcentrer le jury, a minima. (…)  » Je vous raconte ça [aux membres du jury] parce que l’événement a attiré les médias et je pense que vous avez besoin de savoir exactement ce que j’ai dit et pourquoi je l’ai dit. Cela dit, ce n’est pas quelque chose qui devrait vous intéresser puisque ça n’a aucun rapport avec votre mission.

Propos publiés dans The Guardian, vendredi 10 mars 2023

Dans le comté de Melbourne, les femmes peuvent allaiter partout dans l’espace public, mais les tribunaux sont des lieux à part. Les règles des salles d’audience sont soumises à la discrétion des juges, même s’il est explicitement indiqué qu’on ne peut ni y boire ni y manger.

De vives réactions qui prouvent que les choses évoluent

Cet événement a entrainé de vive réactions, notamment de la part de la magistrature, des pouvoirs publics et des acteurs privés : en Australie, l’allaitement dans tous les lieux publics est autorisé et encouragé. Emily Creak, conseillère spécialisée au sein d’un cabinet d’avocat local, explique au Guardian que les règles interdisant la consommation de nourriture ne peuvent pas être appliquées à l’allaitement. Cela contreviendrait aux valeurs du comté de Melbourne et de sa communauté.

De son côté, la procureure générale de l’état, Jaclyn Symes a exprimé sa stupéfaction et devrait bientôt saisir la cour pour aborder ce dérapage :

Ces propos inquiétants doivent attirer l’attention de la cour. […] Quoi qu’il en soit, aucune femme ne mérite d’être humiliée et pointée du doigt pour avoir allaité en public.

Porte-parole de Jaclyn Symes, citée par The Guardian, le 10 mars 2023

Ingrid Stitt, la ministre de la petite-enfance, a également condamné l’attitude du juge, lors d’une conférence de presse menée ce vendredi :

En 2023, c’est fou que ça puisse se produire. C’est très décevant […]. Le message à faire passer aux femmes de la région de Victoria, c’est que nous vous soutenons, vous et votre droit de vous occuper de vos enfants, et si cela signifie que vous devez allaiter dans un bâtiment public, ce n’est pas seulement quelque chose que nous devrions tolérer, mais célébrer !

Ingrid Stitt, ministre de la petite-enfance en Australie, citée par The Guardian, le 10 mars 2023

Alors que l’OMS et les pouvoirs publics recommandent vivement l’allaitement, ces propos humiliants entravent son bon déroulement. Ils alimentent la honte et la gêne et peuvent finalement pousser les femmes à s’isoler, plutôt que de prendre la place à laquelle elles ont droit dans l’espace public.


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Les Commentaires

21
Avatar de Jonkille
18 mars 2023 à 00h03
Jonkille
Je ne sais pas comment elle a allaité ce jour là, mais si le juge l'a remarqué c'est que c'était pas tellement discret.
Dans l'article on comprend que les jurés n'étaient pas là vu qu'ils n'ont pas assisté à la scène (le juge leur explique après coup). Ça a dû se passer avant leur arrivée.
Si on lit l'article on comprend que ce type de décision est à la discrétion du juge:
Et si on est tatillon: il est interdit de manger et boire. Certes c'est un bébé, on ne va pas lui demander de patienter. Mais j'en reviens à l'idée qu'il est peu judicieux m'amener un bébé à un procès.
J’entends votre argument se pendant je me permets de préciser que quand une femme emmène sont bébé dans un endroit où se n’est pas forcément judicieux elle le sait généralement très bien. Cette femme n’avait probablement pas d’autre solution que d’emmener son bébé.
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