Le droit d’auteur est vraiment un concept chelou parfois, surtout aux États-Unis. Et Emily Ratajkowski en a fait les frais, c’est le cas de le dire.
Après avoir posté en story une photo d’elle-même, où son visage est caché par un bouquet de fleurs et où elle aurait écrit par-dessus « Mood forever » que l’on peut traduire par « mon état d’esprit pour toujours » la mannequin, actrice et autrice a dû s’expliquer devant les tribunaux.
Le photographe, Robert O’Neil, a affirmé qu’elle n’avait pas demandé la permission de publier la photo et a poursuivi Emily pour des dommages pouvant aller jusqu’à 150 000 $, réclamant également tous les bénéfices qu’elle aurait pu tirer de son travail.
Emily Ratajkowski attaquée pour avoir partagé une photo d’elle-même
Si l’histoire peut faire grincer des dents et surprendre, ce n’est pas un cas isolé. Les poursuites en matière de droits d’auteur contre des célébrités qui ont partagé des photos d’eux-mêmes prises par des paparazzi sur leur feed Instagram ne sont pas si rares. Le même photographe, Robert O’Neil, avait d’ailleurs déjà attaqué une autre mannequin, Gigi Hadid, pour les mêmes raisons.
Mais ce qui est inédit, c’est que l’on parle ici d’un partage en story, soit une publication qui a une visibilité de 24h, pas plus.
Néanmoins, le photographe a réclamé ses droits d’auteurs et Emily Ratajkowski ne s’est pas laissée faire en allant jusqu’au procès, qu’elle a perdu.
Emily Ratajkowski avait préparé sa défense
Si la mannequin n’a pas voulu baisser les bras, c’est parce qu’elle a affirmé que la photographie ne montrait aucune « qualité artistique » et que la loi sur le droit d’auteur stipule que pour qu’une image puisse être protégée, elle doit posséder une sorte de « mérite artistique ».
C’est pour cette raison que les photos qui montrent simplement quelque chose — ou quelqu’un, « tel qu’il est » et sans fournir au tribunal une raison de croire qu’une étincelle créative était nécessaire pour le produire, peuvent ne pas être approuvées pour la défense.
Et pour une photo où on ne voit pas le visage de la mannequin, mais juste ses jambes nues, un long blazer et un bouquet de fleurs devant sa tête, et dont le photographe n’avait pas shooté de façon encadrée, mais à son insu alors qu’elle se promenait dans la rue, l’image ne devrait pas être éligible par la protection du droit d’auteur.
Emily Ratajkowski a dû s’acquitter des droits d’auteur
Pourtant, le tribunal ne l’a pas entendu de la même façon. La juge Analisa Torres a déclaré qu’en écrivant les mots « Mood forever » en haut de l’image, Emily avait peut-être considérablement modifié la photographie et sa signification originale, ce qui équivalait à une utilisation transformatrice, et qui la protégeait d’une réclamation pour droit d’auteur.
La juge, dans les documents judiciaires déposés devant la Cour fédérale et rapportés par BuzzFeed, déclare qu’« un observateur raisonnable pourrait conclure que la photographie d’Instagram ne fait que présenter les vêtements, l’emplacement et la pose de Ratajkowski à ce moment-là – le même objectif, en fait, que la photographie. »
Emily Ratajkowski se défendue en déclarant :
« J’ai aimé la photo que le paparazzi a prise, mais pas parce que c’était une bonne photo de moi. Je suis complètement méconnaissable dedans ; seuls mes jambes nues et le grand blazer en tweed à l’ancienne que je portais sont visibles. Les fleurs sauvages remplacent ma tête (…) J’ai posté l’image sur Instagram quelques heures plus tard, en y plaçant le texte en majuscules blanches. J’ai aimé ce qu’il disait sur ma relation avec les paparazzi, et maintenant je suis poursuivie pour ça. Je suis plus habituée maintenant à me voir à travers les lentilles des paparazzi qu’à me regarder dans le miroir. »
La juge Torres a clôturé l’affaire, après qu’un règlement a été conclu. Les termes de l’accord et la somme du règlement n’ont pas été divulgués.
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Les Commentaires
Dingue aussi qu'on puisse prétendre qu'au prétexte qu'elle soit une personne publique, c'est limite normal. Je trouverais toujours incroyable qu'on puisse penser qu'une célébrité nous doit son image.