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"Quand tu as obtenu ta rupture conventionnelle / Photo tirée de la série The Office"
Travail

Démission, rupture conventionnelle, abandon de poste : comment quitter son job

Tu as prévu de quitter ton poste bientôt mais tu ne sais pas vraiment comment t’y prendre ? Voici ce qu’il faut savoir sur la démission, la rupture conventionnelle et l’abandon de poste.

Si tu as envie d’aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte,  tu devras choisir parmi trois options principales pour quitter ton job : la démission, la rupture conventionnelle et l’abandon de poste. Chacune a ses avantages et ses inconvénients, ça sera donc à toi de choisir selon ta situation personnelle.

Précisons tout de suite que cet article est valable pour la France et pour les salariés du secteur privé. Les règles sont un peu différentes dans la fonction publique, et chaque pays a son propre système d’assurance-chômage.

La démission = la base

Si tu es en CDI, tu peux décider unilatéralement de démissionner. Pour cela, il te suffit d’adresser un courrier recommandé à ton employeur ou de lui remettre en main propre une lettre annonçant ta décision (pense à l’imprimer en deux exemplaires, et à lui faire signer avec la date, pour conserver une preuve de ton annonce).

La date est importante puisqu’elle indique à quel moment démarre ton préavis. Eh oui, quand tu démissionnes, tu ne peux pas partir du jour au lendemain. Tu dois continuer à travailler pendant quelques semaines ou mois (cela dépend de ce qui est inscrit dans ton contrat). Tu peux toutefois tenter de te mettre d’accord avec ton employeur·se pour être dispensé·e de tout ou partie de ton préavis. Mais c’est au bon vouloir de ton entreprise.

Le principal problème de la démission, c’est qu’elle n’ouvre pas de droits aux allocations chômage, sauf en cas de motifs légitimes (par exemple, si tu démissionnes pour suivre ton ou ta conjoint·e). Il vaut donc mieux, avant de démissionner, être sûr·e que tu as suffisamment de sous de côté pour vivre le temps de retrouver un job.

Quatre mois après ta démission, Pôle Emploi réexaminera ton dossier. Si tu remplis toutes les autres conditions pour toucher les allocations chômage (hormis la privation involontaire d’emploi, donc), l’organisme te versera des indemnités.

Enfin, sache que si tu es en CDD, tu es censé·e aller jusqu’au terme de ton contrat. Tu ne peux donc pas démissionner, sauf si tu as reçu une proposition d’embauche en CDI ou que tu as obtenu l’accord de ton employeur pour interrompre le contrat plus tôt.

La rupture conventionnelle, intéressante financièrement mais pas automatique

Très prisée des salariés qui en ont ras-le-bol de leur job, mais n’ont pas encore de plan B, la rupture conventionnelle se négocie. Employeur·se et salarié·e se mettent d’accord pour rompre le contrat de travail en CDI, avec une indemnité à la clé pour le salarié.

Cette indemnité spécifique est à négocier avec ton boss, mais sache qu’elle ne peut pas être inférieure à l’indemnité légale de licenciement qui dépend de ton ancienneté et de ta rémunération, mais aussi de ta convention collective. Tu trouveras un simulateur pour calculer cette dernière ici.

 Vous devrez aussi vous mettre d’accord sur une date de départ effective de la société.

Il y a toute une procédure avec des étapes à respecter pour conclure une rupture conventionnelle. Je te préparerai un article plus détaillé sur le sujet bientôt. En attendant, tu peux te renseigner sur le site service-public.fr, ou te faire accompagner dans tes démarches par un·e représentant·e du personnel de ton entreprise.

Le gros avantage de la rupture conventionnelle par rapport à la démission (outre l’indemnité spécifique), c’est qu’elle te donne droit aux allocations chômage (si tu remplis toutes les autres conditions par ailleurs, notamment avoir travaillé un certain nombre de trimestres ou d’heures dans les mois précédents).

Par contre, certaines entreprises refusent par principe d’en accorder, et ce type de rupture n’est pas accessible aux fonctionnaires et contractuel·les de la fonction publique.

L’abandon de poste, un pari parfois risqué

Dernière option si tu veux quitter ton poste rapidement et toucher quand même le chômage : l’abandon de poste. Mais attention, c’est un pari risqué. L’abandon de poste consiste, comme son nom l’indique, à cesser purement et simplement de venir au travail sans prévenir ton employeur·se afin d’être licencié·e.

Toutefois, ton employeur·se peut mettre plusieurs semaines ou mois à te licencier, et dans l’intervalle, tu ne percevras pas ton salaire (bah oui, tu n’es pas au boulot), ni les allocations chômage, puisque tu ne peux pas t’inscrire à Pôle Emploi tant que tu n’as pas été licencié·e. Ensuite, tu pourras toucher les allocations sans problème, puisque tu rentreras dans le cas de la privation involontaire d’emploi.

Si ton entreprise est un peu chonchon que tu les aies laissés tomber du jour au lendemain, elle peut donc faire traîner la procédure pour se « venger ». Si elle estime que ton départ impromptu a mis en danger la pérennité de l’entreprise, elle peut même te réclamer des dommages et intérêts. Enfin, faire un abandon de poste peut jeter un froid entre vous, avec le risque que cela te desserve si une autre boîte les appelle pour en savoir plus sur toi avant de t’embaucher.

Bref, tu l’auras compris, l’abandon de poste peut se retourner contre toi. Reste que certaines entreprises proposent elles-mêmes à leurs salarié·es qui veulent partir de faire un abandon de poste. Ainsi, elles évitent d’avoir à payer les indemnités obligatoires (versées pour une rupture conventionnelle), et les salariés peuvent tout de même toucher les allocations chômage. Ce contournement de la loi implique toutefois que tu aies suffisamment confiance en ton ex-employeur·se pour remplir sa part du contrat rapidement et te licencier.

Pour aller plus loin :

  • Tu peux éplucher le site service-public.fr, à la rubrique démission, rupture conventionnelle, abandon de poste.
  • Tu peux relire ton contrat et ta convention collective pour savoir quels sont tes droits et tes obligations.
  • N’hésite pas non plus à te rapprocher des syndicats ou des représentant·es du personnel, pour avoir plus d’infos.

Tu as d’autres conseils à donner à quelqu’un qui voudrait quitter son job actuel ? Tu es toi-même en pleine réflexion ? Viens en parler dans les commentaires !


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