C’est con, les complexes. On a beau savoir qu’ils nous détruisent plus qu’autre chose, ils sont là, pas prêts de bouger. Sensés ou non, ces failles qui nous rongent de l’intérieur sont combattues avec plus ou moins de réussite par la plupart d’entre nous.
À la rédac, on a beau être dans un esprit prônant l’amour de soi et la déculpabilisation, nous avons toutes un rapport différent à nos corps. En préparant ce sujet, on s’est rendues compte que certains « défauts » (à nos yeux) étaient vus comme de vrais atouts charme par nos collègues !
Du coup on s’est dit que ça serait intéressant de vous parler de nos rapports à nos complexes.
Le poids des complexes
L’idée de cet article a germé alors que j’avouais, pleine de honte, que malgré ma taille 36, je continue à trouver mon ventre trop gros. Pourtant quand je me raisonne, je sais que le problème n’est pas mon corps mais l’image que j’en ai.
À l’arrivée de l’été, les kilos en trop, en pas assez ou tout simplement la forme de notre corps nous reviennent en pleine figure. Témoignage d’une rédactrice.
Il y a quelques années, j’ai pris beaucoup de poids suite à une rupture et aux événements qui en ont découlé parce que je bouffais n’importe quoi, vu que j’étais déprimée. Depuis, je n’arrive plus à m’accepter, même si j’ai perdu du poids depuis… Mais repris à certains moments, etc.
Le pire, c’est que le seul moment où je me sentais vraiment bien dans mon corps c’est quand j’étais en prépa, parce que la cantine était dégueulasse et que du coup je mangeais quasiment pas le midi. Je faisais genre 50 kilos. C’était clairement peu vu ma taille et ma morphologie. Alors j’essaie de me dire que ce n’est pas comme ça qu’il faudrait que je sois.
Après, faire un sport qui fait kiffer aide aussi un peu à s’accepter, et pour moi ça a été la danse : quand tu réussis à faire des trucs cool (ou en tout cas qui te procurent des sensations chouette) avec ton corps, ça aide un peu.
Margaux s’accorde sur cette idée de faire du sport pour aller mieux à s’accepter, même si elle concède qu’elle a encore des efforts à faire.
Je me déteste de me trouver moche, parce que ce qui me déplaît, sur les autres, je trouverais ça joli. Je me déteste de m’être laissée aller, de ne plus avoir de contrôle… du coup je me suis mise au sport et à une vie plus saine mais je sais que je vais devoir arranger un ou deux trucs mentalement avant, parce que j’ai l’impression que je vais jamais me kiffer.
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Je fais des crises d’angoisse le soir en pensant à comment je vais m’habiller pour cacher le poids que j’ai pris parce que de moins en moins de fringues me vont et que j’ai honte de ne pas avoir agi plus tôt.
Le nez dans le plat
Le nez ! Pièce centrale de nos visages. Impossible de le cacher, il est là et mis à part si on l’opère, il restera toujours tel qu’il est. Lucie de la régie commerciale n’y va pas par quatre chemin.
Vous voulez du complexe ? Je vous en donne : j’ai toujours détesté mon nez en trompette qui m’a valu pendant des années le surnom de « Peggy la cochonne ». Je rêve d’un nez aquilin.
Une autre rédactrice déteste aussi son nez… Pour d’autres raisons.
J’aimerais trop avoir un petit nez discret, parce que là je me dis que ça me défigure complètement et qu’on voit que ça (comme le nez au milieu de la figure). À cause de ça j’accepte pas du tout mon visage alors que le reste me dérange pas.
Pendant toute mon adolescence je m’attachais quasiment jamais les cheveux, je supportais pas ça, j’avais l’impression de mettre des panneaux « Regardez mon nez, regardez-le bien ! ». C’est aussi ça qui a motivé mes franges successives. Même maintenant, ça me fait drôle quand je m’attache les cheveux et c’est pour ça que je n’osais pas les couper un peu courts alors que c’est un style qui me plaisait depuis des années.
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Tout, tout, tout, vous saurez tout sur nos complexes
Je complexe à cause de mes poils sombres. Margaux abhorre sa peau très pâle. Lucie a du mal avec ses oreilles légèrement décollées. Ce qui est compliqué, c’est que ces troubles peuvent provenir de n’importe où. Mymy complexe par exemple sur sa poitrine.
J’ai un creux entre les seins que j’ai appris à aimer après avoir complexé dessus pendant des années, mais je n’ai toujours pas appris à kiffer mes boobs. Niveau taille, ça va. Par contre je n’aime pas du tout leur forme, j’aimerais avoir des seins ronds et un peu haut placés (des seins de cinéma quoi) alors que j’ai des seins en poire qui ne me plaisent pas du tout.
Je porte des soutifs push-up la plupart du temps, qui les remontent et les resserrent, j’ai souvent des compliments sur mon décolleté… mais j’ai toujours cette peur quand j’enlève mon soutien-gorge que le garçon se dise « ah ouais l’arnaque mdr ».
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Même mon maillot de bain est pensé pour remonter les seins ! Je ne sors jamais sans soutif et même quand je me repose chez moi en pyjama, si quelqu’un passe je vais en mettre un parce que sinon j’ai l’impression d’avoir les tétons au niveau du nombril (alors que non quand même).
En vrai si ça passe pas, à mes 30 ans (âge choisi un peu au pif) je me ferai opérer pour remonter mes seins et pas me pourrir la vie avec un complexe nul mais j’aimerais faire la paix avec plutôt que de passer sur le billard.
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La morale de cette histoire…
S’il n’y a qu’une chose à retenir c’est que ce n’est pas forcément le physique qui fait le complexe. C’est le regard que l’on dépose dessus. J’ai une peau pleine de cicatrices car je fais énormément d’eczéma… Pourtant, je n’en ai jamais eu honte, bizarrement !
Il n’y a pas un niveau de laideur minimum à atteindre pour avoir le droit de complexer. Bien entendu, se sentir mal, c’est nul… Mais se sentir mal de se sentir mal, c’est pire ! Car tout part du jugement : des autres sur nous, de nous sur notre propre corps.
Ça me fait de belles jambes d’entendre que je n’ai pas à complexer sur mon ventre. Mais ce qui se passe c’est qu’après je n’ose encore moins en parler et je reste seule dans mon coin avec ma peine. La joie (non).
Finalement, c’est peut être ça le fin mot de l’histoire : ne jugez ni le corps des autres… ni ce qui leur déplaît dedans. C’est un complexe.
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