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Culture

Lettre d’amour au cinéma des années 80

Kalindi est nostalgique d’une époque dans laquelle elle n’a jamais vécu ! Après avoir bingé les 3 saisons de Stranger Things, elle a eu envie d’écrire une lettre au cinéma de son enfance.

J’ai longuement erré à Hawkins ce week-end.

Sur mon vélo imaginaire, j’ai pédalé entre angoisse et euphorie, sans jamais m’essouffler.

Guidée par d’immenses bras de brumes et par d’éclatants rayons de lumière rouge, j’ai slalomé entre un refrain des Scorpions et un air des Clash.

Stranger Things m’a laissée ébahie. Écrasée même, sous le poids des références à un cinéma qui me manque.

Alors j’ai décidé de prendre la plume pour écrire à une période qui ne m’a jamais vu vivre, tout inexistante que j’étais encore, privée d’une vie à la meilleure des époques.

Une époque dont je fantasme tout jusqu’aux Talkie-Walkies, téléphones avant-gardistes promis à l’obsolescence, surpassés par les Motorolla à clapets, puis les iPhones.

talkie-walkie-stranger-things

Je t’entends d’ici, trentenaire barbu, me dire que je n’ai pas de légitimité à crier mon manque.

Mais sache que moi aussi, j’ai été biberonnée aux couleurs fluos, aux traqueurs de fantômes hilares, et aux extra-terrestres velus.

Moi aussi j’aurais voulu porter du lycra, aller à l’école à vélo sans flipper, vivre dans une banlieue américaine, écouter les Bee Gees et Cindy Lauper.

Mais de toi, trentenaire prétentieux, je n’ai que faire.

Alors je m’adresse directement à vous, personnages de mon enfance, objets de tous mes fantasmes.

Aux Gremlins de 1980

gremlins

À vous, créatures nocturnes sans foi ni lois qui avez enveloppé mes jeunes années d’un voile d’effroi mâtiné d’humour, j’ai envie de dédier ce papier.

À vous, qui vous êtes penchés sur mon lit d’enfant pour me susurrer des histoires rocambolesques.

Vous avez illustré les couvertures plastifiées de mes cahiers d’école et vous êtes incrustés dans mon lit sous forme de peluches moelleuses.

Compagnons de toujours, le monde vous a découvert en 1980 quand Joe Dante vous a consacré un film évènement, gentiment moqué à l’époque, idolâtré aujourd’hui.

De l’ombre ridicule à la lumière glorieuse, vous êtes passés le menton levé, fiers d’être d’abjectes sacripants.

Comme mille chats échaudés vous craignez l’eau froide, mais personne ne vous en jette au visage (que vous avez parfois mignon), car tout le monde vous aime d’un amour infini.

Un amour que vous avez conquis à la sueur de votre créateur, qui vous a même honoré d’un second volet.

À vous, devant qui tous les amoureux du cinéma ploient, les adolescents prépubères comme les cinéphiles pointus, je vous adresse un morceau de mon papier ainsi qu’un sourire ravi.

Vous en ricanerez probablement, mais je n’en ai cure. De vous, je reste fan !

À E.T de 1980

E.T

À toi, qui veux désespérément passer des coups de fils.

Toi, qui as pointé un doigt plein d’espoir vers le ciel, je t’offre un sourire béat d’admiration.

Car tu sais faire s’envoler les vélos vers la lune, et ça mon jeune ami, ça relève du talent.

Mais c’est sûrement parce que tu es né sous la plume agile de Spielberg, qui a la créativité aussi affutée que la barbe tondue.

Le grand Steven bigleux mais visionnaire, qui transforme toutes les aventures en légendes.

Le même Steven qui susurre à l’oreille des ados comme à celles des grands-mères.

Celui qui se fait conteur sans avoir besoin de cheminée.

À toi et à lui j’ai envie d’envoyer des baisers, doux témoignages de ma gratitude éternelle.

À Retour vers le futur de 1985

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À toi qui parles du futur mais qui appartiens désormais au passé, toi qui as peuplé mes plus jeunes années d’une technologie imaginaire, j’adresse un salut de la main.

C’est à toi que ma mère doit adresser ses plaintes. Je l’ai houspillée pour qu’elle m’offre un hoverboard pendant des mois, qui lui ont semblé des siècles.

Toi qui n’existes plus que sur une VHS rayée, que j’ai enfoncé mille fois dans mon magnétoscope.

À toi aussi, Marty McFly, et à tes Nike Cortez pendant qu’on y est.

Bercés par le talent de Robert Zemeckis, qui fait de tout voyage un poème, vous avez eu droit aux éloges et aux visages mouillés.

Parce que devant vous, nous avons été nombreuses à parfois pleurer.

Pleurer de joie en pensant que tout était possible. Les voyages dans le temps, et l’amour adolescent aussi.

À vous que je retrouve chaque année, dans un cinéma ou juste à la télé, j’avoue mon affection immense.

Aux Goonies de 1985

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À vous, grands téméraires devant l’éternel, jeunes gosses de l’Oregon, intimidés par rien si ce n’est par l’ennui, je consacre également un petit bout d’article et un grand bout de coeur.

Vous avez combattu Willy le Borgne quand j’en étais encore à sucer mon majeur (le pouce, c’est trop mainstream, wesh).

Vous avez couru, sauté, escaladé, vous vous êtes jetés à corps perdu dans la grande aventure de Richard Donner.

Et votre succès, vous le devez peut-être aussi à Chris Colombus, qui s’est attelé à la jolie tâche de vous faire vivre sur papier.

Et puis aussi à Steven Spielberg, qui avait écrit vos personnages avant lui. Sur votre berceau se sont penchés tous les dieux puissants du cinéma.

Grâce à vous et un peu à eux, plein de chérubins joufflus ont porté sur l’existence un regard aventureux.

À tous les autres

indiana-jones

Et puis à tous ceux que je n’ai pas le temps de citer.

À vous, moutons électriques du berger Ridley Scott.

À toi, Indiana Jones du New-Jersey, toi qui porte le nom d’une ville dans laquelle tu n’es pas né.

À toi, la Chose horrible portraitisée par John Carpenter.

À toutes ces années que j’aurais aimé fouler, vêtue d’un mini short fluo et des Cortez aux pieds.

À toutes les belles idées, de la musique au ciné.

À tout ce que j’aime encore passionnément.

Au rêve, finalement.

À lire aussi : 10 films d’horreur récents à mater pour Halloween, histoire de changer de Scream


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Les Commentaires

6
Avatar de skippy01
8 juillet 2019 à 11h07
skippy01
Coïncidence: le comédien qui faisait la VF du Doc, dont ses mythiques «Nom de Zeus» et «Encore ? Mais qu'est-ce que c'est que ces histoires de pieds ?» est décédé récemment.

En tout cas, c'est une saga qui n'a pas vielli (même si le 2 ne se passe plus vraiment dans le futur), je l'ai moi-même appréciée en l'ayant découverte sur le tard.
3
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