Les rumeurs allaient bon train sur le nom de celle qui allait succéder à Jean Castex pour le second mandat d’Emmanuel Macron. Car oui, le président semblait y tenir pour son second mandat, en tout cas, un peu plus qu’en 2017, où malgré un semblant de volonté, on s’était tout de même retrouvé avec Édouard Philippe.
Plusieurs noms circulaient depuis ce week-end : l’ancienne ministre PS Ségolène Royal ? Ou bien la proche de Nicolas Sarkozy Catherine Vautrin ? L’actuelle directrice générale de l’Unesco Audrey Azoulay ? C’est finalement celui d’Elisabeth Borne qui vient d’être officiellement annoncé ce lundi 16 mai.
Une première depuis Élisabeth Cresson en 1991
Ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion depuis 2020, après avoir été aux Transports, puis à la Transition écologique, elle devra nommer prochainement son gouvernement.
Soyons lucides : ce n’est pas parce qu’une femme accède à Matignon qu’elle sera la garantie d’un engagement féministe dans ce nouveau quinquennat.
Notons une chose toutefois : une femme Première ministre, cela n’était pas arrivé depuis 1991. Trente ans ! À l’époque, Édith Cresson, nommée par François Mitterrand avait fait les frais de nombreuses remarques sexistes, ce qui lui vaut aujourd’hui se souhaite « bon courage » à celle qui prendra les rênes du gouvernement.
« Ce n’est pas le pays qui est machiste : c’est sa classe politique », a-t-elle affirmé lors d’une interview au JDD.
Elle ne tarit pas d’anecdotes machistes sur son année passée au poste de Première ministre : « On me prêtait des propos que je n’avais jamais tenus, on me lançait des critiques permanentes, on faisait des commentaires sur ma tenue vestimentaire », se souvient-elle.
« On a même écrit un jour que mes bas étaient filés alors que j’ai une cicatrice sur la jambe due à un accident! On ne se permettrait jamais la même chose, les mêmes commentaires, sur la tenue des hommes politiques. Alors que quand on parle des femmes, on parle sans se gêner de leurs vêtements ou de leur physique. »
Les choses ont-elle réellement changé ? Pas encore en profondeur, si l’on en croit l’analyse de la journaliste politique Léa Chamboncel, que Madmoizelle a reçu pour évoquer son livre Plus de femmes en politique ! aux éditions Belfond.
Lors de son élection en 2017, Emmanuel Macron avait affirmé qu’il n’était absolument pas fermé à l’idée de nommer une femme à Matignon : « Après, je ne vais pas choisir un Premier ministre parce que c’est une femme. Je choisirai le Premier ministre le plus compétent ».
Sauf que ça ne s’était jamais fait durant ce premier mandat.
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Crédit photo : EU2017EE Estonian Presidency, CC BY 2.0, via Wikimedia Commons
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