Du 14 au 25 mai a lieu la 72 ème édition du Festival de Cannes
Bientôt la parité au Festival de Cannes ?
Parmi les 21 films en compétition officielle pour la Palme d’or, 4 ont été réalisés par des femmes.
Le collectif 50/50, créé suite au mouvement #Metoo et dont l’objectif est d’atteindre la parité dans le cinéma français veille au grain.
C’est sur l’impulsion de cette association que 82 femmes avaient gravi ensemble les marches de Cannes pour protester contre les injustices de cette industrie l’année dernière.
Face à l’infériorité numérique des femmes en compétition officielle, les membres de 50/50 ont mené leur enquête et ont confirmé la justification de la direction du Festival : s’il y a si peu de femmes en compétition officielle, c’est qu’il n’y a que peu de films réalisés par des femmes qui ont été proposés.
Le chemin semble encore long jusqu’à la parité, mais il ne faut pas désespérer : cette année 15 films de la sélection officielle ont été réalisés par des femmes !
C’est 2 de plus que l’année dernière, et mieux que toutes les années précédentes.
Au cas où tu ne les connaîtrais pas encore, voici les 4 réalisatrices en compétition officielle.
Jessica Hausner, habituée de Cannes
L’autrichienne n’en est pas à son premier passage sur la croisette !
C’est en 2001, à Cannes, qu’elle avait présenté son premier long-métrage Lovely Rita. Avant ça, son court-métrage Inter-view avait déjà marqué le Festival en recevant la Mention spéciale de la Cinéfondation en 1999.
Depuis, deux autres de ses films ont fait leur passage dans la sélection Un certain regard : Hotel en 2004 et Amour fou en 2014.
En 2009, elle présentait Lourdes avec Léa Seydoux et Sylvie Testud au Mostra de Venise et remportait le Prix Fipresci, décerné par la critique internationale.
Cette année elle fait ses grands débuts dans la compétition officielle avec son premier long-métrage en anglais Little Joe.
Dans ce film de science-fiction qui se passe dans un futur proche, une scientifique découvre les effets secondaires inattendus d’une plante thérapeutique, manipulée génétiquement, qui rend heureux quiconque en prend correctement soin.
Justine Triet de retour sur la croisette
La réalisatrice française Justine Triet n’est pas non plus inconnue de la Côte d’Azur. En 2016, son film Victoria, avec Virginie Efira dans le rôle principal, faisait l’ouverture de la Semaine de la critique à Cannes.
Cette année son troisième long-métrage Sibyl se présente en compétition officielle. L’occasion de retrouver son actrice phare Virginie Efira et de compléter le casting avec Adèle Exarchopoulos, Gaspard Ulliel, Niels Schneider et l’allemande Sandra Hüller.
Sibyl
raconte l’histoire d’une psychanalyste du même nom qui souhaite revenir à son amour premier : l’écriture. Alors qu’elle prend de la distance avec ses patients pour se consacrer à son prochain roman une jeune actrice en plein désarroi vient lui demander son aide. Sibyl, fascinée, mélange alors vie privée et vie professionnelle.
Avant Victoria, Justine Triet s’est fait connaître avec sa surprenante comédie La Bataille de Solferino, tournée le jour du second tour de l’élection présidentielle de 2012.
Mati Diop, ses premiers pas à Cannes
Atlantique marque les débuts de l’actrice et réalisatrice franco-sénégalaise Mati Diop au Festival de Cannes. Ce premier long-métrage est en fait la prolongation de son court-métrage Atlantiques, qui avait fait parler de lui au Festival Cinéma du Réel en 2010.
Dans sa version longue Atlantique raconte le parcours d’ouvriers de Dakar souhaitant quitter le pays. Sur allociné, le synopsis est le suivant :
Dans une banlieue populaire de Dakar, les ouvriers du chantier d’une tour futuriste, sans salaire depuis des mois, décident de quitter le pays par l’océan pour un avenir meilleur. Parmi eux se trouve Souleiman, l’amant d’Ada, promise à un autre. Quelques jours après le départ des garçons, un incendie dévaste la fête de mariage de la jeune femme et de mystérieuses fièvres s’emparent des filles du quartier. Ada est loin de se douter que Souleiman est revenu…
Nièce de Djibril Diop Mambéty, qui a reçu le Prix de la critique à Cannes en 1973 et était surnommé le « Godard de Dakar », tu auras peut-être déjà vu Mati Diop dans 35 rhums de Claire Denis, film dans lequel elle faisait ses débuts en tant que comédienne.
Céline Sciamma, première fois en compétition officielle
Engagée au sein du collectif 50/50, la réalisatrice, scénariste et actrice française a déjà du bagage sur la route du cinéma français.
Derrière la caméra pour Tomboy et Bande de filles, deux films qui ont été nominés à de multiples reprises et ont chacun reçu un prix, elle a également travaillé sur Ma vie de Courgette.
En 2007, Céline Sciamma avait fait un passage très remarqué à Cannes avec son premier film Naissance des pieuvres qui avait reçu cinq nominations dont trois dans la catégorie Un certain Regard.
Le long métrage avait également laissé son empreinte aux Oscars 2008. Céline Sciamma avait été nominée pour le César de la Meilleure première oeuvre aux côtés de Bénédicte Couvreur et Jérôme Dopffer, tandis qu’Adèle Haenel et Louise Blachère étaient en compétition pour le César du Meilleur jeune espoir féminin.
La réalisatrice française retrouve d’ailleurs Adèle Haenel dans Portrait de la jeune fille en feu, drame historique se déroulant en Bretagne à la fin du XVIIIe siècle qui lui a permis d’être pour la première fois en compétition officielle à Cannes.
Adèle Haenel, une actrice prisée à Cannes
En plus de jouer dans Portrait de la jeune fille en feu, Adèle Haenel sera également présente dans Le Daim de Quentin Dupieux (Quinzaine des Réalisateurs) et Les héros ne meurent jamais d’Aude-Léa Rapin (Semaine de la Critique).
L’actrice, qui a déjà remporté le César de la Meilleure actrice pour sa prestation dans Les Combattants et le César de la Meilleure actrice dans un second rôle dans Suzanne, pourrait bien voir l’un de ses films primés à Cannes cette année !
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