C’est sous les applaudissements que l’Assemblée nationale a adopté cet après-midi la proposition de loi visant à allonger le délai de recours à l’IVG avec 135 voix pour et 47 contre.
C’est la députée Albane Gaillot qui a porté cette proposition depuis août 2020 et qui l’a vue adoptée par les parlementaires non sans une certaine émotion :
« L’avortement n’est pas un échec, une erreur de parcours ou un drame, c’est une solution pour les femmes qui ne souhaitent pas poursuivre leur grossesse », a-t-elle affirmé avec force devant l’hémicycle.
Elle a aussi rappelé que pour certaines femmes, ce droit était « formel et non réel » et a cité plusieurs témoignages de femmes qui se sont retrouvées face à l’impossibilité d’avorter en France.
Que contient la loi allongeant le délai d’accès à l’IVG ?
Cette loi « marquera plusieurs avancées » : en effet, la proposition ne contient pas que l’allongement du délai d’accès à l’IVG, comme nous l’avait expliqué Albane Gaillot. Elle vient aussi ouvrir la possibilité pour les sages-femmes de pratiquer les IVG instrumentales et supprime aussi le délai de réflexion de deux jours pour confirmer une demande d’IVG en cas d’entretien psychosocial préalable.
La loi vise également la création d’un répertoire des professionnels pratiquant l’IVG.
Soutenue par le ministre de la Santé Olivier Véran, la loi a été désapprouvée par le Président de la République, qui a fait connaître sa préoccupation face au traumatisme supposé d’une IVG.
Les féministes, elles, saluent unanimement cette avancée supplémentaire pour les droits sexuels et reproductifs et la liberté de disposer de son corps.
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Les Commentaires
Alors il faut d'abord que je précise que c'est une situation rencontrée aux UK, et liée à certaines cultures, donc peut-être que ça serait moins le cas en France parce qu'elles sont moins représentées, mais j'ai suivi quelques jours une échographiste (? sonographer) avec 15 ans de carrière et qui a bossé dans pas mal d'endroits différents qui m'a expliqué qu'il y a plusieurs hôpitaux autour de Londres qui ont une politique officielle de ne JAMAIS annoncer le sexe avant 20 semaines. La raison pour cela, est qu'il y a un nombre significatif de femmes dans la culture desquelles avoir une fille est moins valorisé qui venaient à 16 ou 17 semaines en disant avoir eu un saignement ou autre signe qui pourrait faire penser à une fausse couche, au scan, le fœtus pète la forme et y a aucune trace de saignement, et les parents en profitent pour demander le sexe. Il y a quelques années, le sexe était donné, et les hôpitaux ont remarqué qu'il y avait beaucoup de grossesses qui s'arrêtaient là quand le fœtus était de sexe féminin. Et c'était en effet parce que les parents décidaient d'aller avorter quand ils apprenaient que c'est une fille (et pour le coup, généralement pas aux UK vu qu'il faut faire approuver l'avortement par deux médecins, mais ils retournaient dans leur pays d'origine où l'avortement est possible seulement jusqu'à 20 semaines).
Alors bien entendu je ne sais pas combien de personnes ça représente par an, mais c'était suffisamment pour que les hôpitaux concernés s'en rendent compte juste à partir des personnes dont ils assuraient le suivi de grossesse. Mon échographiste avait bossé dans ces hôpitaux et m'a dit que depuis, elle ne donne le sexe à personne et le laisse être annoncé au scan des 20 semaines (elle bosse dans une unité pour le début de grossesse où ils voient les gens seulement jusqu'à 18).