Une notification de Mediapart qui tombe à 20h59 avec les mots « Blanquer » et « Ibiza » ne pouvait pas annoncer autre chose qu’un scandale.
Le site d’investigation a révélé ce lundi 17 janvier dans la soirée que le ministre de l’Éducation était bien loin des écoles françaises quand il a donné les nouvelles directives pour la rentrée des classes du 3 janvier.
L’annonce du nouveau protocole avait été faite à la veille de la rentrée, dans le cadre d’un entretien exclusif sur le site du Parisien – d’abord payant, avant d’être en accès libre –, et avait déclenché l’inquiétude et la colère non seulement des membres des équipes éducatives déjà épuisés, mais également des parents, « ballottés au gré des protocoles ».
On découvre aujourd’hui que pendant qu’enseignants et parents prenaient leur mal en patience et attendaient d’y voir plus clair sur les conditions de la rentrée des classes, Jean-Michel était donc en vacances à l’étranger. En vacances. À Ibiza. Et que c’est de cette petite île des Baléares qu’il a accordé en visioconférence son entretien exclusif au Parisien le 1er janvier.
Il a bien le droit à des vacances, penseront sûrement certains. « Le ministre travaille, ce n’est pas parce qu’il aurait été au bureau que cela aurait changé les choses », a maintenu son cabinet auprès de Mediapart. « L’important, c’est qu’il était disponible, qu’il ait travaillé sur ce protocole », a insisté auprès de FranceInfo Clément Beaune , le secrétaire d’État chargé des Affaires européennes.
Gérer la crise sanitaire depuis Ibiza : une marque de désinvolture qui passent mal
Certes, mais est-ce vraiment judicieux de partir au soleil à la veille d’une rentrée sous tension en pleine cinquième vague ? Ne se dit-on pas que le symbole pourrait être un peu dur à encaisser ?
Nul doute que beaucoup d’autres destinations auraient fait bien moins réagir. Mais Ibiza ? Alors que le ministre est déjà dans la tourmente ? On se dit qu’une telle erreur aurait sans doute pu être évitée, d’ailleurs le ministre a été déconseillé de partir par une partie de son entourage.
Car, quand bien même Jean-Michel Blanquer était joignable à tout moment, en télétravail, mobilisé, en termes d’images, ces révélations restent désastreuses. Autant poser dans Paris Match alangui sur une plage, face à la mer, un verre de cava à la main. C’est plus franc.
« La symbolique n’est pas heureuse. En termes de com, maintenant, on rame », soupire un stratège du pouvoir. » lit-on dans le Monde. Tu m’étonnes, Elton. Et ramer d’Ibiza jusqu’à Paris, cela fait une sacrée trotte.
Comme à chaque polémique du genre, c’est sur Twitter que beaucoup s’en donnent à cœur joie pour dénoncer la désinvolture d’un ministre qui prend des vacances à Ibiza pendant une crise sanitaire.
Jean-Michel Blanquer sur la sellette
En Espagne pendant quatre jours – du 28 décembre au 2 janvier – alors qu’il devrait être présent aux côtés des enseignants… mais bien présent pour assister à un colloque largement controversé à Sciences Po le 7 janvier.
Jean-Michel Blanquer a effectivement trouvé « le temps d’ouvrir les travaux d’un vrai-faux colloque contre le “wokisme » », rappelle Mediapart. Une drôle de façon de choisir ses priorités.
Et c’est sans compter sur d’autres révélations sur la vie à cent à l’heure de Jean-Michel Blanquer, qui non content d’avoir profité de ses vacances à Ibiza, s’est dit que c’était aussi le bon moment pour se marier. Le Parisien révèle en effet que le ministre a épousé la journaliste Anna Cabana le week-end dernier. Le sens des priorités, on vous dit.
Un ministre déjà très fragilisé, en week-end à Ibiza en pleine pandémie, il n’en fallait pas davantage pour que l’opposition appelle à la démission.
Ce qui apparait comme une preuve du décalage entre l’élite politique et la population ne devrait pas calmer la colère des enseignants, qui prévoyaient avant même ces révélations, de retourner dans la rue ce jeudi pour une nouvelle mobilisation.
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Crédit photo : Amélie Tsaag Valren, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons
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