Lors d’une élection, on vote blanc lorsque l’on décide de ne donner notre voix à aucun des candidats en lice. C’est une manière de montrer que l’on ne se sent ni représenté par les candidats, ni en phase avec leurs idées.
Pourtant, dans les faits, voter blanc revient à un vote dit « nul ». Le vote nul, c’est quand les électeurs mettent plusieurs bulletins dans leur enveloppe, ou quand ils déchirent ou écrivent sur leur bulletin, ou qu’ils glissent dans l’enveloppe quelque chose qui n’a rien à voir (comme la liste de courses de Mamie, un mouchoir sale ou une vignette Panini, par exemple).
C’est justement l’amalgame entre le vote blanc et le vote nul que dénoncent Bruno Gaccio (ancien big boss des Guignols de l’Info) et l’avocate Marie Naudet dans Blanc, c’est pas nul (éd. Descartes & Cie) qui est paru le 22 septembre dernier. Dans cet ouvrage, les deux co-auteurs racontent l’histoire du vote blanc de son apparition à nos jours, et expliquent pourquoi ils souhaitent le voir reconnu.
Globalement salué par la critique, cet essai coûte la modique somme de 6€, pèse 108 grammes et est disponible dans toutes les bonnes librairies (et peut-être même les autres, aussi). Une lecture abordable et citoyenne à sept mois des élections présidentielles (plus d’infos ici).
Au Pérou, par exemple, si les votes blancs ou nuls représentent au moins 2/3 du suffrage, les élections sont annulées. Si c’est ce que souhaiteraient certains afficionados en France, d’autres, comme Bruno Gaccio et Marie Naudet, sont plus modérés et rouvrent le débat : l’intérêt, pour eux, est de permettre à l’électeur de pouvoir signifier qu’il n’est pas d’accord avec le choix de vote qu’on lui propose. Des propositions de loi ont été déposées, mais elles n’ont jamais abouti car les politiques ne les voteraient pas – on imagine en effet mal une institution mettre en place un système qui pourrait lui nuire.
Selon ces gens qui ont des avis modérés, l’objectif serait de compter à part les pourcentages de gens qui ont voté blanc, et non qu’ils soient considérés comme un vote exprimé car cela rendrait les élections trop compliquées. Exemple en chiffres grâce à Bruno Gaccio :
« S’il y a 20 bulletins blancs et que les 100 bulletins sont exprimés, il faudrait 51 voix sur 80 et c’est beaucoup plus difficile à obtenir que 41 voix sur 80 »
D’où la frilosité des politiques à passer ces propositions de loi. U nau ouataille mine ?
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