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Les baisers entre personnes du même genre ne sont pas des blagues (n’en déplaise au PAF)

Mr.Q a constaté que beaucoup d’émissions font s’embrasser deux hommes ou deux femmes en guise de gag. Sous couvert d’humour, il s’agit surtout d’un voyeurisme insultant.

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En ce moment j’ai souvent la télé allumée. L’écran (et le son) m’accompagne pendant de longues journées en solitaire à travailler sur des projets secrets pour sauver le monde.

Je vois défiler toutes les émissions les unes après l’autres, du JT de 13h aux films mal doublés de l’après-midi, en passant par les plus célèbres talk-shows du PAF — je suis sûr que vous voyez très bien de quoi je parle, ça commence parfois par « touche pas » et finit par « à mon poste »…

À lire aussi : Cyril Hanouna, Enora Malagré et les filles faciles

C’est mon petit plaisir pas si coupable pendant lequel je relève souvent la tête pour me délecter des coups de gueules surjoués des chroniqueurs ayant apparemment « mal à leur France ».

Un « gag » récurrent

Je l’admets, dans ce genre de talk-show/divertissement, ça s’amuse, ça fait des boutades pas très recherchées souvent en dessous de la ceinture. Il s’agit avant tout de se divertir en sortant du boulot et de ne pas se prendre le chou. C’est sûr que ça ne vole pas très haut, mais je n’ai aucun problème avec ça ! Ça me fait rire et moi aussi j’ai droit à ma dose de déconnexion du cerveau, où je me laisse bercer par les rires et applaudissements du public.

Cependant, à force, j’ai remarqué qu’une des « blagues » les plus fréquentes est de faire s’embrasser des invités entre eux, pour finir par l’apothéose de la drôlerie : voir deux hommes ou deux femmes se bécoter la bouche. Ce n’est pas seulement valable pour l’émission de Cyril Hanouna, on le retrouve dans énormément de divertissements où des « vedettes » se retrouvent ensemble pour faire les zozos.

Le public scande alors le fameux « Un bisou ! Un bisou ! » en tapant dans ses mains. Pour les garçons, les protagonistes se prêtant au jeu du baiser, font durer le suspense. Moi, téléspectateur, je me surprend à sourire en voyant leurs lèvres s’approcher pendant qu’ils prennent un faux air dégoûté… Finalement c’est un petit smack timide d’à peine une demi-seconde qui aura fait hurler de rire le public et les invités autour de la table. Une demi-seconde pour un quart d’heure de préparation avant, et un quart d’heure de « je me frotte la bouche tellement c’était dégueulasse » après.

Ce genre de séquence revient souvent. Je pense en avoir vu au moins trois en deux semaines. Si on le voit si régulièrement, c’est que ça doit fonctionner. Sans doute que les gens en raffolent, sans doute que c’est amusant de voir deux garçons s’embrasser… D’ailleurs, si c’est drôle, c’est bien parce que ce sont des garçons et que d’habitude, ils s’embrassent pas entre eux les garçons !

Pourquoi ça fait tellement rire ? J’ai pourtant l’impression que des baisers, des vrais, entre personnes de même genre, on en voit de plus en plus dans les fictions. On les trouve beaux et sensuels, ils n’ont pas vocation à faire rire ou à se moquer.

Un voyeurisme inqualifiable

Alors oui, c’est vrai, ces émissions diffusent également ces séquences avec des couples mixtes. Mais le traitement et surtout les réactions ne sont pas du tout les mêmes. Au « Faites-lui un p’tit bisou ! », l’homme y va généralement de bon coeur, quand la femme, un peu plus hésitante, attend sur sa chaise que ça se finisse (déjà ça craint). Au public de montrer son attendrissement à coups de « Aaaaaaaaaah, oooooh , wooouuwouuuuh ! ». C’est souvent assez vite expédié, alors que le bisou gay ou lesbien peut carrément avoir droit à son teaser « après la pub ».

On est en plein dans un voyeurisme que je ne parviens même pas à expliquer tellement j’ai l’impression que les gens sont aujourd’hui habitués à voir des baisers homosexuels « réalistes ». Je n’arrive pas à comprendre cette vanne qui a l’air de prendre des proportions immenses. Vous me direz : c’est gentillet, ça ne mange pas de pain, ça ne fait de mal à personne. Eh bien je ne suis pas d’accord.

Oui, ça m’a fait sourire quelques fois, mais à force de voir ce « gag » se répéter, ça m’a gêné et je me suis posé des questions. De qui se moquent-ils finalement ? D’eux-mêmes ou… des homos ?

On se moque de qui pourrait y trouver un plaisir. On se moque de qui ne trouverait pas ça « dégueulasse ».

touche pas à mon poste hanouna baiser

À lire aussi : La lutte contre l’homophobie ordinaire est toujours un combat en 2015

C’est la même chose avec le travestissement. Mettez un homme cisgenre qui se déguise en femme et vous êtes certain•e•s d’avoir une ambiance de folie sur le plateau. D’ailleurs, il ne se gênera généralement pas pour aller vers une caricature immonde de la fille blonde, sexy, stupide… Encore une fois, c’est supposé être drôle parce qu’on y voit un homme qui se rabaisse et qui perd sa virilité. Il devient femme donc il devient bête.

Parfois on a même le combo « homme travesti qui doit embrasser un autre homme ». On se croirait dans un « cap ou pas cap » de mauvais goût, un jeu de la bouteille diffusé sur tous les postes de télé pour étancher la soif de voyeurisme des spectateurs !

Pour les baisers entre femmes, c’est encore différent. Ils sont plus francs (déjà merci les filles), mais les réactions ne valent pas forcément mieux. Le public crie des « waaaaah », les invités mâles autour de la table ont soudainement « très chaud », et on n’est pas à l’abri d’entendre la musique d’un strip-tease retentir en fond…

On plonge en plein dans le cliché des lesbiennes uniquement là pour émoustiller les messieurs aux alentours. On ne les tourne pas en ridicule comme les garçons, mais elles deviennent encore une fois des objets du fantasme masculin.

À lire aussi : Le sexisme dans la publicité, à nous de l’éradiquer !

Embrassez-vous, mais embrassez-vous bien

C’est terriblement rageant de voir ces stéréotypes (sexistes, homophobes, transphobes) si fréquents sur les écrans. Oui, on peut rire de tout, on le répète bien souvent ces derniers temps… Mais vous en conviendrez, les rires provoqués par ces images sont basés sur de tristes réalités. Il serait chouette qu’un jour, ces gens qui se moquent des minorités en implorant les sacro-saints « on peut rire de tout » ou « la liberté d’expression » commencent à se moquer d’eux-mêmes !

Alors j’aurais une petite requête : quitte à vous embrasser devant je ne sais combien de téléspectateurs, embrassez-vous bien. Ne jouez pas les farouches dégoûtés, on sait que vous avez déjà roulé de grosses pelles à vos potes après un cocktail pas très « virgin ». Ça, je pense que ça ferait vraiment « du bien à ma France ».

À lire aussi : Votre homophobie me rend « malade »


Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.

Les Commentaires

45
Avatar de SoChanie
25 juillet 2017 à 20h07
SoChanie
J'ai moi aussi, un peu de mal à voir de l'homophobie là dedans. Ce genre de scènes se produit avec des personnes de même sexe, c'est vrai, mais pas que. Surtout dans TPMP. Déjà, quand je regardais encore, Cyril embrassait déjà tout le monde. Peut-être plus les hommes pour qu'il y ai moins d'ambiguité, mais mis à par ça, c'était en effet le fait que les personnes y allaient à reculons qu'autre chose qui semblait amuser la galerie.
Et forcément, lorsqu'il s'agit de personnes hétérosexuelles, en particuliers les hommes, ils y vont plus à reculons si le baiser est dirigé vers un autre homme. Donc si je vois un peu le côté "homophobie sociétale", du genre ça sera plus honteux qu'un homme embrasse un autre homme duquel il n'est pas attiré, plutôt que vers une femme pour lequel il n'est pas attiré, il s'efface un peu lorsqu'il s'agit de filles. Qui à l'inverse, semblent moins réticentes à embrasser d'autres femmes que d'autres hommes (question d’ambiguïté aussi peut-être).
En fait, disons que j'y vois plus un côté très machiste (qui rejoins l'homophobie, mais l'homophobie masculine), qui fait qu'on a toujours un homme dragueur, une femme draguée, et alors que la femme peut devenir dragueuse, l'homme ne semblent pas prêt d'inverser sa position.
Bon, j'suis peut-être pas très claire, mais j'aurais essayé
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Pour la sortie de la démo, il serait préférable de la sortir publiquement le 1er octobre en soirée (vers 18h–20h). Cela vous donne le temps de vérifier le build dans la journée et garantit que Steam la prendra bien en compte pour l’avant-première presse du 2 octobre.

J'ai déjà commencé à contacter quelques journalistes sans trop de succès. Je prévois d'envoyer une nouvelle salve avec le communiqué de presse le 1er octobre également afin que  les journalistes aient l’info + le presskit au moment où la démo devient disponible.

Pour les influenceurs, ils n’ont pas accès à la Press Preview officielle, donc je prévois de leur transmettre le lien démo dès le 1er octobre. Cela leur donnera le temps de produire du contenu en avance et de programmer des diffusions juste avant ou pendant le Next Fest.

Enfin, d'après ce que j'ai compris de la documentation officielle Steamworks, il est possible d’envoyer une notification (email + appli mobile) aux joueurs ayant wishlisté le jeu. Le déclenchement est manuel et disponible une seule fois dans les 14 jours suivant la première mise en ligne de la démo.

Si la démo est publiée le 1er octobre, vous devriez avoir jusqu’au 15 octobre environ pour utiliser cette notification. On pourrait donc la programmer stratégiquement au 13 octobre, mais il faudra bien vérifier que le bouton soit disponible dans Steamworks à ce moment-là.
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