J’ai pas toujours été très à l’aise avec mon apparence. Au-delà des complexes, j’ai vraiment mis beaucoup de temps à accepter l’idée que je ressemblais à ça.
J’ai aucune idée de pourquoi, mais c’est comme si je trouvais que le dehors était pas assorti à mon dedans.
C’est complètement con mais je crois que ça a vachement contribué à me faire à ce point complexer pendant des années sur ma gueule. Mais j’ai fini par apprendre à m’habituer. Mieux : j’ai réussi à apprivoiser mon visage.
Et voilà comment j’ai fait (j’me dis, ça peut servir que je te le dise).
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Apprivoiser son visage grâce aux selfies
Y a plein de gens qui trouvent que les selfies c’est nul à chier. Que c’est hyper superficiel et que les personnes qui en font le sont encore plus.
Mais moi ça m’a vachement aidée. J’y peux rien ! Et en lisant et écoutant des témoignages, j’ai réalisé que j’étais loin d’être la preum’s sur l’astuce.
Ça m’a appris à voir quel était mon meilleur profil, ou du moins celui avec lequel j’étais la plus à l’aise, et de constater qu’il suffit parfois de changer la position du menton pour se trouver un peu moins laide, voire plus jolie.
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J’ai vu à quoi je ressemblais, à 4h au moment d’aller me coucher, à 8h en me réveillant, à 13h en rentrant du sport, ou à 14h quand je suis super agressive parce que j’ai faim.
Pour certain•es, ça sert à rien, c’est complètement futile. Je suis pas de cet avis, mais eh, les goûts et les couleurs, qu’est-ce qu’on y peut.
Même si, évidemment, ça fait plaisir de recevoir des compliments et autres likes en postant des selfies sur les réseaux sociaux ou à chaque changement de photo de profil, mais c’est même pas forcément là que le plus gros du travail se fait.
La plupart du temps, je prends des selfies et je les garde pour moi. Souvent même, je les supprime, parce que j’y reviens jamais plus tard alors à quoi bon les garder ?
Je m’observe et je me dis, bah ok. C’est à ça que je ressemble. C’est ni super ni nul, c’est juste comme ça.
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Se filmer pour apprivoiser son visage
Ça, c’est le niveau au-dessus. Mais clairement, depuis que j’ai commencé à faire des vidéos et à jouer dans des trucs en tout genre, ça a tout changé.
Au début, ça a été super douloureux.
Je détestais mes cheveux, mes manières, mes ridules sur le front quand je hausse les sourcils, mes sourcils, ma bouche, mon chuintement sur certains mots, la façon dont j’ai mis mon eye liner ou mon rouge à lèvres, mon fond de teint ou ma bretelle de soutien-gorge apparente.
Et le fait, plusieurs fois par mois, de me voir m’exprimer, rigoler et faire plein de trucs, ça m’a piqué hyper fort. Puis cette sensation s’est estompée, jusqu’à en arriver à un point où, maintenant, je m’en fous.
Je tique toujours un peu quand je suis moins en forme physiquement et que ça se voit, ou que l’éclairage n’est pas bon, mais la vie aussi, c’est ça.
Bah oui, en ce moment, j’ai pas l’air de grand chose.
La faute à une alimentation anarchique, à trop de soirées, à des nuits trop courtes et des journées à écrire, faire du montage ou regarder des films, le tout les yeux rivés sur un écran d’ordinateur.
FORCÉMENT, je suis un peu moins cernée et un peu moins grise les semaines où je suis sereine, où je mange des légumes bio, où je consomme un maximum d’eau et d’infusions et dors 8h par nuit si paisiblement que je souris béatement dans mon sommeil (ça m’est arrivé au moins 4 fois).
Mais c’est chouette de s’habituer à ne pas être toujours au top. À se dire que oui, il y a des jours où j’ai l’air aussi fraîche qu’un bout de saucisson tombé sous le canapé lors d’un apéro un soir de juillet et retrouvé après le nouvel an.
C’est comme ça, c’est juste normal, c’est la vie, sans filtre.
Moi quand je dis oui à la vie sans filtre.
Changer sa façon de se maquiller pour apprivoiser son visage
Autre moyen de finir d’apprivoiser sa face : me forcer à changer ma façon de me maquiller.
Je fais le combo eye liner/fond de teint/mascara/khôl sur la waterline depuis pas loin de dix ans. Tellement longtemps qu’il m’est devenu difficile de me supporter sans. Carrément.
Sauf que dans la vie, à part si on se fout du maquillage permanent (et j’ai aucune envie d’en arriver là), bah y a peu de chances qu’on en ait tout le temps. Et me torturer l’esprit à me trouver si laide quand je n’en portais pas, bah c’était plus possible.
Du coup, pour me réhabituer à ma tête, j’avais soit l’option « arrêter de me maquiller », mais c’était un peu trop hardcore pour moi, soit celle de changer un peu.
D’en mettre parfois moins, parfois pas, parfois différemment, pour ne plus sursauter comme un lapin dans les phares d’une voiture quand je suis pas maquillée comme d’habitude.
Ça doit vraiment paraître super con vu de l’extérieur par des gens qui n’ont pas ce genre de soucis d’acceptation de soi, mais pour moi ça change tout.
Modifier mon apparence pour accepter qu’elle ne soit pas toujours la même, pour un peu mieux gérer les moments où je me trouve cheum comme un cale-porte (en même temps, on a jamais demandé à un cale-porte d’être joli donc bon, pourquoi je devrais m’emmerder ?).
Je fais ça depuis quelques semaines et je sens que petit à petit, ça porte ses fruits.
Probablement que le problème est autre. C’est même sûr, en vrai. Qu’il faudrait savoir moins se mettre la pression, savoir lâcher prise sur son apparence et tout ça.
Mais j’ai envie de dire, une chose à la fois. C’est pas très grave d’y aller par étape quand il s’agit de s’accepter.
Et c’est pas très grave de faire les choses dans un sens plutôt que dans un autre. Parce qu’en termes de confiance en soi comme dans tous les autres domaines, la vie, c’est vraiment chacun sa route.
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