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Cinéma

« Avril et le monde truqué » & « Tout en haut du monde », deux films d’animation avec des héroïnes au top

Tout en haut du monde et Avril et le monde truqué sont deux films d’animation de très haute qualité, qui mettent en plus en avant de merveilleuses héroïnes !

— Publié le 28 octobre 2015

Vous vous en doutez peut-être à force : je suis fan de cinéma d’animation ! Même si je n’ai pas pu aller au festival d’Annecy 2015, je me suis intéressée de près à sa programmation pour guetter les sorties qui m’intéressaient.

Parmi elles, on trouvait Avril et le monde truqué et Tout en haut du monde que j’ai pu voir dans le cadre de Mon Premier Festival avec ses salles pleines de marmots… lesquels, vu le silence, ont dû être aussi fascinés que moi ! Les films sont prévus respectivement pour le 4 novembre et le 16 décembre et je vous recommande chaudement d’aller les voir.

Pourquoi donc ? Bah je vais vous le dire.

Des scénarios classiques mais intelligents

Ces deux films ne révolutionnent pas la manière dont on construit les histoires mais s’éloignent néanmoins des schémas hollywoodiens et offrent des récits bien rythmés, trépidants et distrayants.

Tout en haut du monde se place au XIXème siècle et suit les pas de la jeune Sacha, aristocrate russe qui cherche à retrouver le bateau de son grand-père, perdu dans une expédition au Pôle Nord. Le film nous offre un récit d’aventure à la Jules Verne valorisant l’effort, la puissance de l’effort collectif, la soif de découvertes et la majesté de la nature ! La force de Tout en haut du monde est notamment de ne pas oublier ses personnages qui, peu approfondis, demeurent tous très bien campés. On ne se focalise pas uniquement sur une héroïne qui ferait ses preuves et prendrait sa revanche sur la vie avec un final grandiloquent.

Le récit s’équilibre entre scènes du quotidien développant des personnages, rebondissements haletants et découvertes oniriques d’une nature sublimée.

Avril et le monde truqué nous place dans une uchronie steampunk où, milieu XXème siècle, on serait restés à l’âge de la vapeur. Le début qui explique le contexte est un peu bavard et franchement dispensable à mon, sens tant l’univers parle de lui-même. L’uchronie est, certes, intelligente et plutôt ludique en la plaçant en écho à notre époque mais le surplus de détails m’a un peu effrayé et nuit à mon sens au démarrage du film, qui se révèle ensuite extrêmement bien rythmé avec des thématiques et questions intelligentes et subtiles autour de la science, l’humanité face à la nature et, encore une fois, le passage à l’âge adulte d’une héroïne.

Pour ne rien gâcher, Avril et le monde truqué met en scène une galerie de personnages extrêmement attachants servis par d’excellents dialogues. Mention spéciale au chat Darwin doublé par Philippe Katerine qui a pas mal de très bonnes répliques !

Une animation originale et de toute beauté

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À une époque où l’image de synthèse est reine dans le cinéma d’animation, voir des « dessins animés » sur grand écran, c’est plutôt rare et c’est un vrai plaisir. D’autant plus que les deux films ont des partis pris graphiques très affirmés et offrent un spectacle unique et mémorable.

Tout en Haut du Monde marque surtout pour son absence de contours et ses couleurs (et éclairages) incroyables qui servent aussi bien l’architecture étudiée de Saint-Pétersbourg que la banquise et ses mille et une nuances de blanc. Avril et le Monde Truqué, quant à lui, fourmille de trouvailles visuelles créatives qui contribuent à donner une réalité à son univers. Les graphismes évoquent évidemment la bande dessinée franco-belge mais le film réussit mieux à mon sens le passage à l’écran de ce type de dessins que des films comme Le Chat du Rabbin ou Aya de Yopougon, directement adaptés d’albums contrairement à Avril qui est une histoire originale.

En effet, là ou ces deux films restent très voire trop proches des BD dont ils sont adaptés, Avril et le monde truqué tire véritablement parti de l’animation et présente des personnages très dynamiques qui rappellent parfois les cartoons de l’âge d’or ! Les gesticulations des policiers lors de la course-poursuite du début du film m’ont pour ma part évoqué « notre Disney national », Paul Grimault, qui aimait aussi mettre en scène les forces de l’ordre et leurs innombrables moustaches.

Des héroïnes qui gèrent la fougère !

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Cerise sur le gâteau pour ces deux films : ils mettent en scène des héroïnes de caractère qui ne se limitent pas à une intrigue amoureuse et à quelques chansons mièvres.

Sacha est une fine géographe qui abandonne le luxe oisif de sa vie d’aristocrate pour une vie de labeur plus excitante. On la voit manipuler des instruments de mesure, des cartes, aider aux manœuvres sur un navire, travailler, s’activer à l’intérieur et à l’extérieur dans un parcours habituellement réservé aux garçons dans les récits d’aventures et ça fait du bien. Si intrigue amoureuse il y a, elle reste secondaire car le but de Sacha est avant tout de sauver le statut de sa famille — un peu comme Mulan.

Quant à Avril, c’est une chimiste hors-pair douée de sang-froid, d’astuce, de caractère et d’une sacrée répartie. Physiquement, contrairement à Sacha qui reste assez proche des canons Disney avec son corps en sablier, ses grands yeux et son petit nez, Avril a un visage renfrogné et expressif et un corps bâti pour l’action. Le seul point que je reprocherai à Avril et le monde truqué ,c’est de faire démarrer la romance avec un baiser volé, justifié par les circonstances mais néanmoins banalisé… ce qui me semble assez dangereux dans un monde où on peine à reconnaître ce geste comme une agression sexuelle. C’est dommage, d’autant plus que la romance est par la suite assez bien gérée entre Avril et Julius, deux adolescents butés rapprochés par les circonstances !

En somme, je recommande indubitablement ces deux films qui montrent une fois de plus que le cinéma d’animation franco-européen a de beaux jours devant lui. Ces productions soignées, originales et bien écrites mettent en plus en scène des personnages féminins très attachants. Alors si ça passe près de chez vous surtout, courez en salles !

À lire aussi : Les petites perles du cinéma d’animation français


Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.

Les Commentaires

8
Avatar de Morisot
4 novembre 2015 à 12h11
Morisot
Ça me fait penser à un autre film d'animation qui sort complètement du lot: Le tableau.

Le style graphique est original, en mêlant dessin et film de la vie réelle. L’héroïne, Lola, est un personnage féminin fort, elle n'est pas ramenée à une histoire amoureuse. Et c'est un bon film pour les enfants!
0
Voir les 8 commentaires

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