Être adulte, c’est quoi ? Un âge ? Un travail ? Des « étapes » ou « des cases » à cocher sur la checklist de la vie ? Comment devient-on adulte si on ne passe pas d’examen et qu’on ne reçoit pas de diplômes qui certifie notre entrée dans « la vie d’adulte » ?
Si tu te poses toutes ces questions, tu es loin d’être la seule dans cette situation ! Voici comment je perçois la vie d’adulte.
Les fantasmes autour de l’âge adulte
Quand j’étais plus jeune, (pour te situer la chose j’ai 26 ans actuellement) mais donc avant ça, j’avais tout un tas de fantasmes et d’idées pré-conçues sur le fait d’être adulte. Je croyais que ça venait comme ça d’un coup d’un seul et qu’un matin tu sortais du lit et que tu le savais, du genre : « Ah ça y est ! ». J’avais pas conscience que la frontière entre l’enfance et l’âge adulte était si floue.
Par exemple, je saurais pas expliquer pourquoi, mais je ne me sens toujours pas adulte actuellement alors que j’en ai tout les attributs. J’ai un travail, un prêt étudiant sur le dos et de loin on pourrait se dire : « Oh bah tiens, en voilà un beau spécimen d’adulte ».
Quand j’étais ado, je voyais mes parents et j’étais super impressionnée par le fait qu’ils géraient tout d’une main de fer, qu’ils savaient qui ils étaient, en somme. Je me disais qu’à 26 ans, je serais une personne accomplie et pleinement opérationnelle.
En grandissant, j’ai appris à voir leurs faiblesses, ce qui n’est pas une mauvaise chose en soi, mais ça m’a montré que le fait d’être adulte ne veut pas forcément dire qu’on a toutes les réponses, et qu’on se bat parfois avec des choses qu’on montre pas à ses enfants.
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J’écris ça parce que j’ai le sentiment que le fait d’idéaliser la vie d’adulte avant d’y arriver est une sensation partagée… Qui me cause bien des questionnements.
Crise d’adolescence à retardement ou crise des 25 ans ?
Je pense avoir eu un réel déclic après avoir fini mes études : bien que mon sentiment général était un soulagement, j’ai tout de suite été confrontée à une vague d’angoisse face à ce nouvel infini, face à toutes ces possibilités qui s’offraient à moi. La fin des études sonnait le glas de l’adolescence, la fin de la carte 12-25 ans (après, tout dépend de l’âge auquel tu finis tes études), bref j’ai pas trop kiffé ce saut dans le « vide » mental.
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On parle de quaterlife crisis ou crise des 25 ans pour qualifier ces crises d’adolescence tardives, ce moment où l’on est censé mettre dans une case toutes les personnes qui ne s’identifient plus comme des adolescents mais qui ne se reconnaissent pas dans les codes de la vide d’adulte comme on l’entend au sens large.
Mais on s’en fiche des cases, au fond ! L’essentiel, c’est de trouver sa voie, ou en tout cas, de prendre du plaisir à la chercher ! Tout le monde ne se découvre pas une vocation à 15 ans, et il n’est jamais trop tard pour se décider à faire ce que l’on aime.
Je crois que c’est important de souligner que tes choix d’orientation ne t’engagent pas pour la vie, et que l’âge adulte n’est pas la fin d’une époque où tu avais le droit de faire des erreurs : les adultes aussi ont le droit de se tromper, de tâtonner, de tester, et même d’échouer.
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Ces moments où je me suis sentie adulte malgré moi
Il y a ces grands moments où, même si en ton for intérieur, tu ne te sens pas adulte, les circonstances te poussent à faire face à la situation et à agir de façon adéquate.
Je m’explique. En juin dernier, alors que j’étais en train de cuisiner de merveilleuses spaghettis à la bolognaise, ma sœur attablée derrière moi a annoncé être enceinte, et ce dans le plus grand des calmes.
Ma première réaction a été de fondre en larmes (classique), et après avoir réalisé que j’allais devenir tante, j’ai eu une seconde réaction, comme si cette double annonce me mettait une pression sur mon propre rapport à l’âge adulte.
J’ai immédiatement ramené ça à moi, en me demandant : « et moi, quand est-ce que je serai prête à avoir un enfant ? », comme si le fait de me sentir prête à devenir mère allait faire de moi une adulte accomplie — alors que ça ne me rendrait ni plus ni moins adulte ! Aux yeux des autres, à travers les préjugés sur l’âge adulte, peut-être. Mais au fond de moi ?
Si je suis honnête, la réponse est non.
Ce que j’aurais voulu savoir étant ado
Quand j’avais 12-13 ans, je me sentais vraiment pas bien dans ma peau, j’avais l’impression de pas être à ma place. Sans pour autant relayer des poncifs sur l’adolescente-perdue-qui-se-cherche, en vrai, c’était bien ce que je ressentais…
J’aurais bien aimé que ma moi de maintenant me chope, me dise de reposer cette paire de Converse pointues (parce que c’était peut-être pas ma meilleure idée !), et surtout qu’elle me dise de vive voix que je n’ai pas à pleurer le soir seule sur la bande originale de Bodyguard, que tout va bien se passer, que grandir regorge de délicieuse surprises !
J’aurais voulu savoir que grandir n’est pas une course à la réussite, ni contre la montre, d’ailleurs ! Que j’ai le temps d’apprendre, et qu’en fait, on n’arrête jamais d’apprendre des trucs, dans la vie. Et si devenir adulte, c’était un chemin qu’on fait, pas une destination qu’on atteint ?
Les petits kif de l’âge adulte
Bien sûr, être adulte, on associe ça avec « avoir des responsabilités », et quelque part, quitter l’insouciance de l’enfance et de l’adolescence. Mais il n’y a pas que des côtés relou dans ce processus ! Voici une liste non exhaustive des petits kifs de la vie d’adulte, selon la rédaction de madmoiZelle :
- J’adore dire à mes parents : « nan mais c’est bon, je sais »
- Me lever à l’heure que je veux (merci Mymy)
- Ne pas avoir de comptes à rendre en général (merci Lola)
- Décider ce que je vais me faire à manger, et les possibilités sont infinies !
- Avoir des discussions d’adulte avec mes parents (merci encore Mymy)
- Voir mes parents fiers des décisions que j’ai prise seule
- Avoir des déboires avec la Caf MAIS finir par les avoir à l’usure à coups de recommandés
- Organiser des soirées chez moi (soirée raclette par exemple)
- Être en mesure de payer mon abonnement Netflix
- Avoir des collègues si cool qui te donne l’impression de pas vraiment aller au travail
Et encore plein d’autres raisons qui font que l’âge adulte est dix mille fois plus intense, et surprenant que ce que j’avais pu imaginer. J’ai limite hâte d’être vieille parce que si ça monte en puissance comme ça toute la vie, j’ai envie de dire : vivement la retraite !
Les conseils que j’aimerais donner à ma moi de 13 ans
Si j’avais ma moi de 13 ans en face de moi, je lui ferai un gros câlin, je la serrais très fort et je lui dirais que ce qui l’attend est vraiment cool, que l’ado timide qu’elle était finira bientôt par trouver sa place. L’âge adulte, tu y arrives sans trop t’en rendre compte en faite, il n’y aura pas d’annonce officielle, de troubadours qui va t’informer en grandes pompes que ça y est, tu es ADULTE.
Pas de diplômes, mais donc, pas d’examen non plus, et pas d’échec véritable dans ce processus : pour arriver à maturité, tel un fruit gorgé de soleil, l’adulte a besoin de se nourrir de confiance en soi, de bienveillance et d’amour !
Je regarde souvent cette image qui est affichée dans les toilettes de chez mes beaux-parents (true story), parce qu’elle a beaucoup de sens à mes yeux et qu’elle me donne beaucoup de force en tant qu’adulte en devenir.
En gros c’est une citation attribuée au Dalaï Lama (mais alors je ne sais pas s’il a effectivement prononcé ces mots, c’est un peu comme les citations d’Einstein, difficile de savoir si c’est authentique ou « source : Internet »). Quoi qu’il en soit, voilà ce que ça dit citation en substance :
Quand on a demandé au Dalaï Lama ce qui le surprenait le plus chez les humain•es, il répondit : « L’Homme. Parce que l’Homme sacrifie sa santé pour faire de l’argent, puis il sacrifie son argent pour recouvrer la santé, ensuite il est si anxieux vis-à-vis du futur qu’il n’en apprécie plus le présent.
Le résultat : il ne vit ni dans le présent ni dans le futur, il vit comme s’il n’allait jamais mourir, et ensuite meurt comme s’il n’avait jamais vraiment vécu. »
Il m’a presque tiré une larme, ce grand sage philosophe.
J’espère que ce témoignage permettra de t’aider si tu avais des interrogations quant à l’âge adulte. Il n’y a pas de recette miracle pour l’aborder, sinon de se faire confiance, de suivre ses envies et ce qui te plaît. Et de savoir que tu n’es pas seul•e à traverser une période d’incertitude, personnellement, ça m’aurait mis du baume au coeur, à cet âge !
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