Les images de son corps gisant au sol entouré de policiers avaient suscité une vive émotion. Malgré ses séquelles, la militante septuagénaire Geneviève Legay sera présente jeudi 11 janvier pour l’ouverture du procès du commissaire Rabah Souchi, poursuivi pour « complicité de violence par une personne dépositaire de l’autorité publique ».
Ce dernier était le chef opérationnel du dispositif sécuritaire mis en place lors d’une manifestation de gilets jaunes à Nice en mars 2019. Il a donné l’ordre de la charge policière qui a causé plusieurs fractures à Geneviève Legay. Le tribunal correctionnel de Lyon doit déterminer si cette charge était une action volontairement « brutale » ou un usage légitime de la force.
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L’espoir de faire jurisprudence
Interrogée par l’AFP, Geneviève Legay, voit ce procès comme une « nouvelle épreuve ». Elle espère gagner pour que cela fasse « jurisprudence pour toutes les victimes des quartiers populaires qui n’arrivent pas à avoir un procès. Ou quand elles en ont un, qui ne gagnent jamais ». Son cas était devenu emblématique, d’autant plus que quelques heures après les faits, « le procureur de la République avait démenti tout contact entre la victime et les forces de l’ordre. Ce qu’avait également confirmé Emmanuel Macron lors d’un entretien au journal Nice-Matin », rappellent nos confères du Huffpost.
S’il est inédit d’avoir, sur le banc des prévenus, un donneur d’ordre, Rabah Souchi affirme avoir donné des « ordres légitimes dans un cadre légitime ». Mais, comme le retrace Ouest-France, les enquêteurs qui se sont saisis du dossier, ne sont pas du même avis que le commissaire Rabah Souchi :
Dépaysée à Lyon, l’enquête a permis de reconstituer le déroulement des faits. Elle a conclu que la manifestante a été renversée par une charge d’une colonne de la compagnie départementale d’intervention, poussée par le major de cette unité. […] Les juges d’instruction ont estimé que seul le commissaire portait une responsabilité pénale dans cette charge « illégale », « ni nécessaire, ni proportionnée au regard du but à atteindre : disperser une foule calme composée de manifestants pour certains âgés, de journalistes et de simples badauds ».
En 2020, l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) avait elle aussi conclu au caractère « disproportionné » de la charge policière, menée en raison « d’ordres inadaptés ».
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