Live now
Live now
Masquer
course d'athlétisme
Féminisme

63% des Français les moins sportifs sont des femmes, et c’est un enjeu féministe

En 2020, les deux tiers des personnes n’ayant aucune activité sportive étaient des femmes, d’après une étude de l’INJEP. Un chiffre qui n’a rien d’anodin.

Dans un rapport publié ce jour, et intitulé Les freins à la pratique des Français peu ou non sportifs : des situations hétérogènes, l’Institut National de la Jeunesse et de l’Education Populaire fait le constat suivant :

« En 2020, un quart des personnes âgées de 15 ans et plus résidant en France ont peu ou pas pratiqué d’activité physique ou sportive au cours des douze derniers mois (hors période de confinement liée à la crise sanitaire).

Ces personnes [sont] des femmes pour près des deux-tiers. »

« Souvent, les femmes arrêtent le sport quand elles commencent à avoir une vie de famille.

Elles n’ont plus le temps, plus les moyens, elles gèrent déjà trop de choses… »

DjihÈne ABDELLILAH

De l’accessibilité du sport

L’INJEP a interrogé 12 000 personnes pour obtenir ces résultats. Et ce qu’ils communiquent, c’est que bien que le tissu associatif hexagonal fasse de la France un pays où le sport est largement pratiqué, celui-ci reste inaccessible à certaines catégories de la population.

En effet, ce que cette étude appelle « sport » est compris dans une considération large — qui inclus par exemple les promenades, une activité physique gratuite et avec peu d’impact.

Mais parmi ces personnes majoritairement féminines qui déclarent ne pas avoir de pratique sportive, dont la plupart sont âgées de 50 ans et plus, et sont moins diplômées que la moyenne nationale, le plus grand frein à l’activité physique est l’état de santé, souvent associé à la pratique d’un métier physique.

Nombre de celles qui expliquent leur inactivité sportive par leurs problèmes de santé déclarent aussi exercer ou avoir exercé un métier difficile physiquement.

francais-moins-sportifs-femmes
Jeffrey F Lin / Unsplash

Le sport et les inégalités de genre

Un autre chiffre interpelle, à la lecture de cette étude : 21% des sondés qui déclarent ne pas faire de sport l’expliquent par des contraintes scolaires, familiales ou professionnelles. L’étude détaille :

« Ce groupe rassemble majoritairement des personnes de 30 à 49 ans (52%), actives (83%) […] exerçant plus souvent une profession de cadre ou d’employé (42%) que dans les autres familles.

En cohérence avec les contraintes citées, ce groupe est caractérisé par une surreprésentation de personnes en couple (74%) et avec un ou plusieurs enfants (64%) »

Un chiffre qui n’est pas sans rappeler l’analyse de Djihène Abdellilah, pionnière des sports de combats en france, prof à la Sorbonne et championne du monde de grappling à l’occasion d’une interview pour Madmoizelle : face la pratique du sport à l’âge adulte, les hommes et les femmes ne sont pas égaux.

« Même si les femmes sont nombreuses à faire du sport à l’enfance et à l’adolescence, quand elles prennent des rôles que la société leur impose, elles perdent la possibilité d’avoir une pratique sportive.

Souvent, si elles arrêtent le sport, c’est parce qu’elles commencent à avoir une vie de famille. Elles n’ont plus le temps, plus les moyens, elles gèrent déjà trop de choses… »

Djihène Abdellilah à Madmoizelle

Un changement d’habitude qui n’est pas dû à un choix personnel, mais plutôt à un surmenage lié aux soin des autres. C’est donc aussi la santé des femmes qui pèse, dans la balance des inégalités face aux pratiques sportives.

Mais les choses semblent être en train d’évoluer : dans une autre publication, l’INJEP précise que malgré des statistiques souvent contradictoires, il semblerait bien que la pratique sportive féminine soit en augmentation en France. L’enquête indique :

« Le baromètre national des pratiques sportives nous donne un indicateur fiable […].On note que les femmes pratiquent une activité sportive un peu moins souvent que les hommes, mais l’écart se réduit. »

À lire aussi : Les Hijabeuses luttent contre « l’exception culturelle française » qui interdit le voile aux footballeuses

Crédit photo : Anastasia Shuraeva / Pexels


Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos podcasts. Toutes nos séries, à écouter d’urgence ici.

Les Commentaires

6
Avatar de hellopapimequepasa
1 décembre 2021 à 16h12
hellopapimequepasa
y a aussi le manque de représentation du sport féminin...genre la gr est hyper pratiquer chez les petite filles et pourtant très peu de livre traite du sujet,peu d'article de presse ect..
1
Voir les 6 commentaires

Plus de contenus Féminisme

Source : Brooke Lark / Unsplash
Travail

Faire face aux harceleurs de ma boite : mon histoire

14
Source : Sasha Freemind / Unsplash
Féminisme

« Je n’habite plus mon corps depuis que tu m’as forcée » : lettre à mon violeur

1
Source : Canva
Actualités mondiales

Aux États-Unis, la Cour suprême annule l’interdiction de la pilule abortive

Source : Wikimedia Commons
Féminisme

Lady Gaga « enceinte » ? Taylor Swift a quelque chose à dire à propos de ces rumeurs « invasives » et « irresponsables »

Source : Canva
Déclic

Elia, 26 ans : « J’ai fait une croix sur beaucoup de milieux dont je sais qu’ils sont remplis de personnes oppressives »

nadine-shaabana-DRzYMtae-vA-unsplash
Culture

Violences sexuelles : comment la littérature Young Adult prolonge le combat de #MeToo

femmes-boivent-café // Source : URL
Société

Pourquoi le phénomène de la « Girl’s girl » est tout aussi problématique que la «Pick Me» ?

9
Source : Canva
Féminisme

Lily, 21 ans et son éveil féministe : « Je n’ai plus de jugement face à la personne sexiste que j’étais »

Source : Canva
Féminisme

Comment l’autodéfense féministe a changé ma vie

1
Source : Midjourney
Déclic

Célia, 24 ans : « J’ai compris l’importance du féminisme en jouant au Trivial Pursuit »

La société s'écrit au féminin