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4 librairies parisiennes à (re)découvrir

Les librairies, à Paris, on en trouve à chaque coin de rue, mais lesquelles sauront vous dépayser, vous faire rêver ? Voici 4 boutiques pas comme les autres !

Quoi de plus légitime en ce mois de février frileux que de vouloir fuir la rudesse extérieure avec un chocolat et une bonne trilogie bien choisie ? Si tu as déjà lu sept fois Le Seigneur des Anneaux et que ta bibliothèque a besoin de sang neuf, chausse donc tes plus beaux souliers et pars à la découverte de ces contrées que tante Lulu a déniché pour toi.

Les livres, nous aimons ça. Les collectionner, les toucher, les sentir, point besoin de plus pour nous ravir. Cependant, depuis la lecture de cet article, qui a fait se creuser notre ride du lion et saigner notre cœur, l’obligation de renoncer à tout ce qui ressemble à une bibliothèque s’est imposée.

Dès lors, nous avons dû retrouver le chemin de la librairie pour assouvir notre soif de jolis mots. Pourtant, l’envie n’est pas toujours au rendez-vous. Et que celle qui n’a jamais rechigné à l’idée d’aller dénicher le dernier Musso à la petite librairie du coin (spécialisée en philosophie anthropologique : il faudra donc faire face au regard courroucé du libraire) me lance le premier Larousse Illustré.

Si l’odeur du papier fraîchement imprimé et les petits marques-pages cadeaux n’ont rien perdu de leur charme, trouver ce que l’on cherche en boutique est devenu un vrai parcours du combattant. En effet, après librairies austères et autres Gilbert Jeune bondés, c’est à la Fnac qu’on finit généralement par se rendre, fourbue, l’écume aux lèvres et le cœur lourd de frustration.

Dès lors, même si l’on a finalement en votre possession l’ouvrage tant désiré, l’esprit ne sera plus à la fête : c’est à cause d’inconscient-e-s comme nous que des dizaines de librairies ferment chaque année, anéantissant la profession et plongeant des hommes et des femmes passionné-e-s dans la précarité la plus totale !

Pourtant, nul besoin de s’ouvrir les veines tout de suite. Il est grand temps, les ami-e-s, d’unir nos forces. En guise de terreau d’une révolution prochaine, veuillez trouver ci-dessous une liste, fort heureusement non exhaustive, de petits bijoux qui bousculent nos habitudes d’achat et dépoussièrent l’image de la librairie traditionnelle.

Si vous n’y trouverez pas nécessairement ce que vous cherchez au départ, vous repartirez à coup sûr les bras chargés de merveilles, le cœur léger (et la bourse plate mais on ne peut pas tout avoir non plus). Et si Sandra du Crédit Agricole appelle pour signaler une activité inhabituelle sur votre carte de crédit, passez-la moi, je lui expliquerai la situation…

La plus hitchcockienne — Le comptoir des mots (239 rue des Pyrénées, Paris 20ème)

frigoSituée à deux pas de la place Gambetta, cette librairie se remarque d’abord par la foule de cartes postales monopolisant le trottoir. C’est après dix bonnes minutes de contemplation qu’on se dit qu’il serait quand même dommage de ne pas jeter un œil à l’intérieur !

À gauche de l’entrée, un comptoir façon café parisien fait office de caisse. En guise d’accueil, une foule d’ouvrages annotés par un libraire conquis et scrupuleux nous font face. Tous les styles semblent y avoir leur place, du dernier roman à succès au manga en passant par le livre d’art.

L’atmosphère générale, simple et bon-enfant, n’a rien à envier aux associations arty les plus pointues : les peintures murales, le mobilier rétro et le sourire des vendeurs y sont pour beaucoup.

Outre cela, c’est dans son rayon polar que s’épanouissent toute la curiosité et l’audace du comptoir des mots, recoin douillet dans lequel on a envie de se blottir avec un bon pavé, pour n’en ressortir qu’une fois le coupable démasqué. À mon humble avis, ce n’est dans nul autre endroit qu’Agatha Christie et autres Harlan Coben auraient voulu que leurs œuvres soient savourées. Pourquoi donc les décevoir ?

La plus éclectique — I love my blender (36 rue du temple, Paris 4ème)

blender

Située dans la non moins éclectique, rue du Temple en plein cœur de Paris, I love my blender est un petit nuage de candeur dans une grisaille de plus en plus envahissante.

Spécialisée dans la littérature anglophone, cette librairie se distingue tant par la variété des ouvrages qu’elle propose que par l’ambiance générale du lieu : frais, fourni, décalé, poétique. Un peu comme si Marie-Antoinette et Yayoï Kusama avaient décidé, crise oblige, de se mettre en coloc !

La boutique mixe livres, jouets et objets insolites pour former un joyeux mélange que l’on a envie d’emporter tel quel chez soi. À ce stade il est de mon devoir de vous prévenir : si l’on a pas d’idée précise de ce que l’on cherche en y entrant, on y ressort obligatoirement avec de la lecture pour les trois prochaines années, voire avec boules à thé, gommes-champignon ou même avec une superbe lampe-lapin les jours de grande forme.

La plus bobo — Bookshop du Centre Pompidou (19 rue de Beaubourg, Paris 4ème)

carnets

Attenante au musée que l’on ne présente plus, cette vaste librairie recense tout ce qui se fait en matière d’art. Classés par thème, les beaux ouvrages foisonnent : design, architecture, mode, illustration à ne plus savoir qu’en faire !

Force est de constater que la visite de la librairie peut prendre plus de temps que la visite du musée lui-même, tant il y a d’ouvrages à feuilleter. En disant cela, nous ne pouvons éviter d’adresser un merci tout particulier au grand Taschen, grâce à qui, non contents de feuilleter, nous pouvons acquérir par exemple ce coffret en huit volumes sur l’histoire du design sans aller taper dans l’épargne-retraite.

C’est au fur et à mesure de la visite qu’on se découvre une soudaine envie de créer nous aussi. Envie de devenir un de ces artistes branchés tout d’American Apparel vêtu, qui clamerait, carton à dessins sous le bras et Nikon autour du cou, qu’au MoMA l’agencement de l’espace est quand même beaucoup plus feng-shui. Un de ces artistes pour qui un carnet Moleskine n’est pas un achat snob compulsif mais un achat utile.

C’est en général quand on en arrive à ce stade de réflexion qu’on réalise que trois heures se sont déroulées depuis notre arrivée. C’est alors gonflé-e-s d’ambition et de foi en la créativité du genre humain que l’on peut revenir à la réalité.

La plus British — Shakespeare & Co (37 rue de la Bûcherie, Paris 5ème)

shakespearecoparis

Last but not least, est-il encore nécessaire de présenter la cultissime et non moins insolite Shakespeare & Co. ? Passez-en la porte, et vous vous retrouverez outre-Manche en moins de temps qu’il n’en a fallu à Kate pour retrouver sa taille 34 de pré-grossesse.

Un voyage dans le temps (les ouvrages anciens côtoient machines à écrire rétro et fauteuils en velours fatigués) et dans l’espace qui donne envie de lire du Dickens en buvant un thé, en mangeant des scones, le tout en attendant James pour une bonne petite partie de cricket. Oui, rien que ça.

Vous l’aurez compris, même si y sont proposés des ouvrages sur la gastronomie et le chic « à la française », Shakespeare & Co se consacre entièrement aux ouvrages et aux éditeurs anglophones. Littérature, arts, philosophie, jeunesse et ouvrages anciens se disputent les rayons devant des visiteurs médusés, ne sachant plus où donner de la mirette.

Des recoins douillets surchargés d’ouvrages et d’objets d’un autre siècle, voilà qui donne aux citadin-e-s que nous sommes la délicieuse sensation d’être de retour chez Mémé (une Mémé idéale, bien qu’ayant subitement décidé de convier deux cars de touristes à visiter son chez-elle). C’est n’est qu’en mobilisant toutes nos forces que l’on arrive à s’extirper de ce cocon, non sans avoir ramené dans nos valises quelques opuscules, petits morceaux d’Angleterre rien qu’à nous.

N’en déplaise à British Arways, une visite à la Shakespeare & Co est plus rapide qu’un aller-retour outre-Manche, et presque aussi revigorante : on aurait tort de s’en priver !

Cet article vous a plu ? Pourquoi ne pas en faire une rubrique ? Envoyez les librairies les plus cool de vos villes à mymy[at]madmoizelle.com et faites partager vos coups de coeur !

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Les Commentaires

10
Avatar de Mysty
16 février 2014 à 21h02
Mysty
Et puis vive le Merle Moqueur qui est notamment au 104!
0
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