La semaine dernière, je te racontais la première partie de mon périple au Pérou et en Bolivie. Aujourd’hui, c’est l’heure de retrouver un nouvel article sur la suite et fin de mon voyage, plutôt mouvementé sur certains aspects !
Un peu de temps à La Paz, capitale de la Bolivie
La semaine dernière, je vous quittais en vous parlant de notre départ pour La Paz. Voyage éclair puisque l’on n’a fait que transiter dans la capitale bolivienne, avant de prendre un car pour la ville d’Uyuni et son désert de sel.
Après quelques soucis à la frontière péruvienne (une panne d’électricité — pas hyper facile de scanner les passeports comme ça, vous en conviendrez), on arrive à bon port, soit en Bolivie et surtout à La Paz, sa capitale aux 1000 côtes. JPP des rues qui montent alors qu’on est à 3 500 mètres d’altitude, si vous voulez mon sentiment là dessus. Bref.
Une fois que l’on a quitté la gare routière, on se dirige vers un restaurant qui a l’air pas mal (conseillé par Le Routard, lui aussi) et on déjeune avant de se décider à aller voir un peu ce qu’il se fait de joli dans les magasins de souvenirs d’ici, en attendant l’amie bolivienne de Cécile, qui va nous faire visiter un peu la ville.
On profite évidemment des prix très avantageux — puisque ceux-ci sont déjà deux fois moins élevés qu’au Pérou, eux-même à multiplier par quatre pour trouver leur équivalence en euros — pour remplir un peu plus nos valises.
Enfin, l’adorable Délia (amie de Cécile) arrive à notre point de rendez-vous — le Cafe del Mundo, en plein centre de La Paz, une très bonne adresse. Elle et sa maman décident de nous montrer (rapidement) ce qu’il y a à voir dans la capitale, y compris des endroits dans lesquels nous n’aurions pas pensé à aller de nous même.
Après une visite très sympathique et pas mal de photos, on se dirige vers la gare routière de La Paz, pour partir à la conquête d’Uyuni et de son désert de sel. On réserve un bus semi-cama en se disant que ce n’est que pour une nuit.
Mais la pire qu’on va passer en deux semaines, quand même.
Uyuni et le désert de sel
Nous sommes donc arrivées à Uyuni, dans notre car absolument merveilleux doté d’une fenêtre pétée, alors que l’on se dirigeait vers la région la plus froide de Bolivie, à base de -10°C à notre descente du car. Ambiance.
Pour la petite anecdote, une fois le bus arrêté, j’ai essayé de passer ma manche sur la vitre pour voir si nous étions bien arrivées à destination, mais je n’ai pas pu voir ce qu’il se tramait dehors, vu que le givre était à l’INTÉRIEUR du véhicule. Excellent moment.
Bref, pendant que j’essaye d’émerger et de rassembler nos affaires restées à notre place, Cécile a récupéré nos sacs à dos de 1000 kilos et a trouvé une dame charmante, parmi tous les professionnels du tourisme qui te harcèlent pour que tu choisisses leur organisme, pour nous parler des excursions à travers le désert de sel.
Nous la suivons dans son bureau bien chauffé et elle nous propose deux excursions à travers le Salar : nous choisissons la plus complète, afin de remplir notre journée au maximum et d’en prendre plein les mirettes.
Après un petit déjeuner copieux et bien mérité chez une amie restauratrice de notre organisatrice de voyage, nous partons pour la journée en 4×4 avec une famille bolivienne en vacances et deux jeunes femmes brésiliennes pour découvrir tous ensemble le mystérieux désert de sel.
Assez irréel comme endroit.
Il est très important de bien choisir son agence de voyage car il est primordial de tomber sur quelqu’un qui connaît les lieux comme sa poche, vu qu’il n’y a aucune indication et qu’il est très facile de se perdre. Il est donc totalement exclu de partir seul•e en excursion, bande de zinzins.
De plus, tu peux choisir de faire cette visite en une journée, mais aussi en deux, trois ou quatre jours ! À toi de choisir ta formule préférée selon ce que tu as envie de voir, mais je ne te cache pas que la visite de ce lieu si unique se fait énormément en voiture. Si rester beaucoup de temps sur la route te dérange, je te conseille de la faire en maximum deux jours.
En une seule journée, nous, nous voyons l’essentiel : le cimetière ferroviaire, qui inspirerait n’importe quel fan de dystopie, évidemment les plus jolis endroits du Salar — y compris pour y admirer le coucher de soleil, un déjeuner dans l’hôtel de sel, le volcan du Sud Lipez et l’île aux cactus.
Le premier arrêt de toutes les excursions, c’est donc le cimetière ferroviaire. C’est dommage d’ailleurs, car si l’immensité du désert nous donne l’impression d’être seules aux mondes, cet endroit en particulier nous rappelle qu’au final, nous sommes des milliers de touristes au même endroit. C’est donc difficile de pouvoir prendre une photo sans avoir du monde derrière.
Le Salar d’Uyuni est simplement l’endroit le plus irréel que j’ai vu au monde. C’est à la fois futuriste et figé dans le passé, poétique et angoissant, beau et bizarre, l’endroit le plus plat du monde, oui, mais cerclé de montagnes jeunes.
Je ne sais même pas comment décrire l’endroit, c’est le genre de lieu qu’il faut voir pour le croire. Et même une fois vu, il reste un mystère entier : on a l’impression d’être sur la lune et complètement hors du temps.
Au milieu du désert de sel se dressent des îles, une avec un volcan encore en activité (le Sud Lipez) où traînent des flamants roses et des lamas sauvages, et une île remplie de cactus. À d’autres endroits se trouvent des sources chaudes dans lesquelles il est possible de se baigner, mais nous n’y sommes pas allées car, à l’époque où nous y étions (août), elles étaient gelées.
Le coucher de soleil sur le Salar est assez exceptionnel.
Après une journée riche en découvertes et pleine de poésie, notre guide nous redirige vers Uyuni puisque notre car nous attend ce soir pour retourner à La Paz, afin de rejoindre ensuite Copacabana, la « grande » ville bolivienne au bord du lac Titicaca.
L’arrivée au lac Titicaca et l’Isla del Sol
Une nouvelle nuit dans le car (notre passion — non) et c’est à l’aube que l’on arrive à la gare routière de La Paz, avec bien une heure et demie d’avance, parce qu’en Bolivie aussi, les gens roulent comme des tarés.
On réussit à trouver sans trop de difficultés un car nous emmenant à Copacabana (mais pas la plage de Rio mdr), pour que nous puissions profiter de deux jours de repos bien mérités sur l’Isla del Sol.
Une fois à Copacabana, on s’arrête dans une charmante adresse, le Café Bistrot, qui propose des sandwichs, des thés et des burgers (et plein de trucs végés !) à tomber par terre, avant d’aller prendre notre bateau-navette direction l’Isla del Sol donc, une petite île au milieu du lac Titicaca connue pour être à la fois paisible et très jolie.
On débarque quelques heures plus tard sur notre havre de paix, sur lequel on va pouvoir se reposer pendant deux jours, après tant d’aventures et de nuits sur les routes. Cécile et moi trouvons une chambre chez l’habitant, dans une famille charmante où il semblerait que c’est le fils de 11 ans qui gère plus l’affaire que sa maman.
On n’a pas l’eau chaude mais on a déjà presque l’eau courante, ce qui est un gros avantage, compte tenu du fait que l’île ne dispose pas des commodités nécessaires et que ses habitants sont régulièrement obligés de faire des allers-retours au lac pour se réapprovisionner.
Bref, sur l’Isla del Sol, on profite, on se repose, on lit beaucoup, on se balade, on admire les paysages, l’artisanat local, les lamas et les ânes qui peuplent l’île, on parle, on refait le monde… Bref, la belle vie qui nous coupe un peu du reste de l’univers, vu qu’on n’a ni wifi ni réseau.
Deux jours plus tard, nous devons retourner à Cuzco, au Pérou, et pour ce faire, c’est bien évidemment en repassant par la case voyage de nuit en car. Cécile et moi décidons de prendre le premier bateau-navette de 10h30 pour rejoindre Copacabana et y passer la journée.
Une des vue sur les Andes qu’offre le sud de l’Isla del Sol.
Quelques aventures sur le lac Titicaca
Une toute petite embarcation est affrétée pour une trentaine de touristes, en plus des sacs à dos d’en moyenne 5 à 10 kilos chacun. C’est donc très proches de l’eau que l’on quitte l’Isla del Sol et je me dis silencieusement que ça pue franchement du cul.
Et j’avais bien raison, puisqu’une petite demi-heure après notre départ, ce qui devait arriver arriva : le bateau a commencé à prendre l’eau par l’avant. On coule, en gros. On coule en plein milieu du lac Titicaca. Fort bien.
Nos compagnons d’infortune (que des touristes, dont beaucoup de français) oscillent entre hilarité et regards paniqués, on rapatrie tous les sacs à dos stockés à l’avant vers la poupe du bateau pour équilibrer les poids, une mamma bolivienne écope tant bien que mal l’eau qui s’infiltre en nous sommant de ne pas nous inquiéter.
Sur le coup, personnellement, j’ai un peu peur. Non pas pour ma sécurité car je sais que je suis bonne nageuse et que la terre n’est pas si loin que ça, mais simplement pour nos affaires. Eh oui, forte en natation ou pas, un sac à dos qui pèse 10 kilos, tu le laisses couler pour ne pas sombrer avec. Je me voyais donc déjà avec mon appareil photo plein de souvenirs foutus, mon téléphone inutilisable, mon passeport illisible et plus qu’une seule tenue pour le reste du séjour.
Fort heureusement, notre bateau a réussi à rejoindre un tout petit port en catastrophe, avec le bateau légèrement penché vers l’avant. On nous a proposé deux solutions : soit on attend un bus qui va nous ramener à Copacabana, mais pour lequel il faut mettre la main à la poche (comme pour tout dans ce pays), soit il faut prendre un nouveau bateau qui va venir nous chercher.
Comme nous n’avons pas envie de payer une fois de plus (et qu’on avait déjà raqué pour le bateau-qui-prend-l’eau), on décide de prendre de nouveau le chemin sur le lac, mais sur une embarcation bien plus grande cette fois-ci.
Très joli, surtout quand on manque d’y sombrer en plein milieu.
Enfin débarquées à Copacabana, on passe une journée tranquille. Et quand vient l’heure de se rendre à l’agence de bus dans laquelle nous avons réservé notre transport de ce soir, qui nous fera rejoindre Cuzco, la dame s’occupant de la boutique nous apprend qu’il y a un petit souci avec notre car : il y a des grèves et des manifestations de mineurs juste au dessus de Copacabana. Et celles-ci bloquent les routes.
Notre car est donc coincé à la frontière péruvienne et, pour le rejoindre, deux solutions s’offrent à nous : soit on marche deux heures le long de la route pour nous y rendre, soit on prend un autre bateau pour y aller par le lac, bien plus rapide et moins fatigant.
À peine échaudées par notre aventure du matin et surtout par flemme de marcher, on opte pour la traversée du lac Titicaca. Mais évidemment, Cécile et moi n’étions pas au bout de nos surprises, puisqu’en premier lieu, nous sommes parties sur les coups de 18h05 et que le soleil se couchait à 18h30, et nous avions environ 45 min de traversée. Je vous laisse faire le calcul.
Les réjouissances ont commencé dès le début, puisqu’au bout de 5 minutes de traversée, le moteur du bateau n’a plus d’essence. Qu’à cela ne tienne, il y en a un deuxième, mais évidemment, notre conducteur a failli s’emplafonner dans un bateau en face en le redémarrant. Fou rire nerveux et running gag.
Après quelques minutes de traversée dans le froid (nous étions arrivées dans les dernières, donc placées sur le toit du bateau — au moins on sera les dernières à nager si on coule), on se rend compte qu’il commence à faire de plus en plus nuit et que, pour en rajouter une couche, on se dirige lentement mais sûrement vers l’orage qui gronde au loin.
On s’est alors retrouvées perdues au milieu du lac Titicaca, dans un bateau rempli de touristes, sans lumière à part celle des violents éclairs que nous octroie l’orage, ce qui est très sympa de sa part.
Pourquoi perdues ? Tout simplement parce que ces joyeux drilles de conducteurs ne savaient pas où aller et que, comme il n’y avait pas de spot sur leur embarcation, et bien il était très difficile de trouver son chemin.
Cécile, à ce moment là, a eu énormément de sang-froid, notamment pour essayer de me rassurer, alors que j’étais personnellement totalement angoissée à m’imaginer devoir passer la nuit sur ce bateau de merde en attendant que le soleil se lève et qu’on puisse retrouver notre chemin, à me dire que rester sur un point d’eau alors qu’un orage violent est en train de gronder, c’est pas une solution hyper sécurisée… Bref, je panique ma race.
Finalement, nous avons amarré en catastrophe et tant bien que mal dans des marécages, à l’aide des lampes torches des passagers, et nous avons dû marcher un bon quart d’heure avant de rejoindre la frontière, tous effrayés par ce qu’il venait de nous arriver, à la lumière de nos téléphones. Voilà voilà.
Mais maintenant, on en rigole — ce qui est le plus important au final — mais c’est vrai que sur le coup, je chiais un peu dans mon froc.
Retour au Pérou et fin du voyage
Mais ne vous en faites pas, après quelques petits temps de latence à la frontière (comme d’hab’ hein) et un dernier voyage en bus, nous sommes donc de retour dans la capitale historique du Pérou, Cuzco, le temps d’une journée et surtout d’une soirée.
C’est au Loki que l’on s’arrête, une auberge de jeunesse connue pour ses folles soirées et sa population cosmopolite. Après une petite journée de balade dans l’ancienne ville des incas, Cécile, son amie Lauren qui nous a rejoint et moi-même entamons les prémices d’une nuit qui va s’avérer plutôt (très) cool.
Soit dit en passant, c’est au cours de notre repos de l’après-midi que Cécile me montre un article du Monde parlant de la grève des mineurs qui nous a causé tant de soucis. Il s’avère que les manifestants en question ont torturé et tué un ministre bolivien, venu en pourparlers pour que les routes soient débloquées. On a bien fait de prendre le bateau, finalement.
Pour en revenir au Loki, l’ambiance est géniale, les gens accueillants et les barmen•maids fêtard•es, bref, c’est un excellent cocktail (mdr tu l’as ?) pour passer une très bonne soirée.
Comme ça.
On rencontre du monde et on parle dans différentes langues, la mienne ne tarde pas à s’entremêler avec celle d’un très bel Argentin… Mais ça s’arrêtera là car j’ai clairement l’impression de rouler une pelle à une limace, ce qui me coupe toute envie de donner suite, si vous voyez ce que je veux dire.
Bref, après cette soirée mouvementée, Cécile et moi laissons Lauren à Cuzco (pour qu’elle aussi fasse son propre périple) et nous rejoignons Lima, pour mes derniers jours sur le territoire péruvien.
Ces trois derniers jours ne furent pas très palpitants, puisqu’à part visiter un peu la capitale péruvienne — où il n’y a pas grand chose à voir — et acheter nos derniers souvenirs (vraiment, j’ai gâté la presque totalité de mon entourage), on ne fait pas des visites incroyables.
À part quelques bâtiments (délabrés), la ville de Lima n’est pas très belle.
Ce qui est sûr, et même si Lima ne vaut pas trop le détour, c’est que le Pérou et la Bolivie sont deux pays merveilleux. Et bien que ce ne soit pas une destination à laquelle j’aurais pensée en premier lieu si je n’avais pas eu quelqu’un à rejoindre là-bas, elle vaut franchement le détour.
Si vous êtes en quête d’aventure, de paysages et de lieux à couper le souffle, allez-y, parce que si c’était à refaire, je le referais à peu près 12 000 fois.
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