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Société

Violences faites aux femmes au travail : une enquête dévoile des chiffres aberrants

Entre 2010 et 2016, le nombre de victimes de violences physiques faites aux femmes au travail a doublé. Mais on constate une baisse significative entre 2015 et 2016.

Les violences faites aux femmes sont une réalité.

Si tu lis madmoiZelle.com depuis quelques temps, tu dois déjà connaître quelques chiffres sur le sujet : 93 000 femmes victimes de viol ou de tentatives de viol en France en 2017, 109 femmes tuées par leur conjoint la même année, 100% des femmes ayant subi du harcèlement dans les transports en communs, de l’injure à l’agression physique…

Une nouvelle enquête étudie l’évolution des violences au travail et notamment celles faites aux femmes. Elle a été menée par l’Observatoire national de la délinquance et de la répression pénale (ONDRP) et publiée ce jeudi 31 mai rapporte France Info.

Avec l’aide de l’Insee et du Service statistique ministériel de la sécurité intérieure, cet institut de recherche a constaté une augmentation des violences faites aux femmes entre 2010 et 2016 avec une forte hausse sur le lieu de travail.

Entre 2010 et 2015 surtout, l’observatoire note une augmentation de 307% des violences faites aux femmes toujours dans le cadre professionnel. C’est énorme.

L’ONDRP se focalise sur deux types de violences : les atteintes physiques et les menaces. Entre 2010 et 2015, le nombre de victimes augmente dans ces deux catégories.

Les menaces, ce sont tout types d’actions, paroles, gestes, qui mettraient en péril l’intégrité morale ou physique de la victime, comme sa réputation, souligne le rapport de l’étude.

L’enquête estime le nombre de victimes de violences physiques au travail à 48 000 en 2016 contre 25 000 six ans auparavant. Le chiffre a quasiment doublé.

Concernant les menaces, les chiffres sont aberrants : en 2016, 313 000 femmes interrogées pour l’enquête ont déclaré en avoir été victimes au boulot, contre 167 000 en 2010.

Je trouve qu’il manque des indications sur le profil-type de l’agresseur, de la victime et également du lieu de travail dans lequel ces violences sont le plus susceptibles d’arriver. L’observatoire ne donne pas plus d’informations sur cette question.

J’ai quand même trouvé une piste de réflexion : en mars dernier, l’ONDRP a dévoilé une autre étude sur les injures sexistes. Elles auraient également augmenté entre 2010 et 2016 et surtout sur le lieu de travail.

Dans ce cas de figure-là, le profil type de la victime d’injures sexistes est une femme d’une quarantaine d’années occupant un poste à responsabilités.

Elle incarne l’image de la mère envahissante aux yeux de l’agresseur, qui est souvent un homme adulte seul, qui agit pendant la journée.

Un forte baisse en 2016 des violences au travail

Il y a une interprétation à faire sur cette enquête, en particulier si on observe les chiffres entre 2015 et 2016.

L’ONDRP constate une nette diminution des violences faites aux femmes qu’elles soient physiques (moins 52%) ou qu’il s’agissent de menaces (moins 24%), entre 2015 et 2016.

À lire aussi : #MeToo, #MoiAussi : autant de femmes victimes de harcèlement sexuel, comment est-ce possible?

En 2016, le nombre de femmes victimes de menaces sur leur lieu de travail est de 238 000, c’est 75 000 victimes de moins par rapport à l’année précédente.

Les femmes auraient plus facilement dénoncé les faits de violences sur leur lieu de travail en 2015.

En conséquence, il est possible que les agresseurs aient changé leur comportement l’année d’après, et auraient été moins nombreux à faire subir des violences physiques et morales dans le cadre du travail.

Ces chiffres restent très élevés, évidemment, et il y a encore une montagne d’améliorations à faire pour que les violences faites aux femmes dans le milieu professionnel disparaissent.

À lire aussi : J’ai subi du harcèlement au travail — Témoignage


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Les Commentaires

6
Avatar de Polaire
4 juin 2018 à 10h06
Polaire
@Exulans Merci pour le lien

Pour le coup, ce graphique ne montre pas une cible plus féminine que masculine, donc ça me fait penser comme d'autre l'ont dit que c'est une violence majoritairement non genrée...
1
Voir les 6 commentaires

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