Ce sont de nouveaux critères pour le don du sang qui entreront en vigueur le 16 mars prochain — et surtout, une avancée attendue depuis longtemps.
Selon un arrêté publié ce mardi 11 janvier, les conditions pour donner son sang seront désormais les mêmes pour tous les donneurs et donneuses : cela signifie qu’il n’y aura plus de conditions spécifiques pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH).
Les questions préalables au don ne porteront donc plus sur les pratiques sexuelles, mais s’en tiendront entre autres au nombre de partenaires au cours des quatre derniers mois.
Enfin le même accès au don du sang pour tous
Une annonce qui correspond aux déclarations d’Olivier Véran en octobre 2021 devant l’Assemblée nationale :
« Concernant l’alignement des conditions de don de sang en fonction des pratiques sexuelles, le gouvernement s’est engagé à ce que la mise en œuvre opérationnelle de ce que vous avez voté soit effective dès le début de l’année 2022.
Ça constituera l’aboutissement d’un long travail entre les institutions concernées, les associations de donneurs mais aussi les associations de receveurs, les autorités santaires, et il sera possible en maintenant le plus haut niveau de sécurité transfusionnelle de permettre cette égalité à l’accès au don. »
Depuis 1983, les hommes gays et bisexuels ont été exclus du don du sang. Cette exclusion ne résultait pas d’une volonté de discriminer, mais avait été mise en place en raison du taux de prévalence du VIH important dans la communauté gay et pour réduire les risques de contamination par transfusion.
L’exclusion des HSH avait été levée et remplacée par de nouvelles conditions en 2016 : les aspirants donneurs devaient désormais n’avoir eu aucune relation sexuelle avec un autre homme pendant douze mois pour pouvoir donner leur sang.
Une période d’abstinence réduite par la suite à quatre mois en 2020.
« Si l’égalité d’accès aux dons est garantie, c’est une avancée majeure » a estimé la présidente d’SOS homophobie Lucile Jomat auprès du Monde.
Comme le précise Têtu, la prise de la PrEP sera cependant un motif d’exclusion au don. Ce traitement accessible aux personnes séronégatives qui n’utilisent pas le préservatif de façon systématique afin de ne pas être contaminées par le VIH, peut en effet fausser le résultat d’un dépistage.
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Les Commentaires
Mais en soi, généraliser le fait que toute personne homosexuelle a de nombreux partenaires et ne se protège pas est discriminant, sachant qu'il y a moyen de cibler les risques autrement qu'en excluant un groupe au complet, donc pour moi, c'était discriminant.