On dira tout ce qu’on veut de Libé (« c’était mieux avant », « c’est de plus en plus social-démocrate-lèches-bottes », « Sartre se retournerait dans sa tombe » etc), s’il y a bien une chose que le journal réussit toujours, c’est sa Une et sa titraille.
Dans le numéro d’aujourd’hui, une Une à la fois très sobre et très éloquente : la nuque de Berlusconi. Le titre « Ciao ! » l’accompagne modestement.
Que comprendre ? Silvio Berlusconi tire sa révérence, et c’est tant mieux. Prêt à partir, il nous tourne déjà le dos.
Double volonté éditoriale : cet angle de vue permet également de mettre l’accent sur les implants capillaires du Cavaliere, pastiche des illusions qu’il a toujours voulu offrir à son peuple. Ridicule de sa figure publique, envers du décor, coulisses de la « scène principale » (son visage tel qu’il veut bien nous le montrer dans ses déclarations officielles), tout est là.
Berlusconi part, et c’est au moment où il part que l’on se rend compte le plus de ce qu’il est : un comédien, tenté par la perruque.
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