On le redit, la psychiatrie est le parent pauvre de l’hôpital public, et du côté de la pédopsychiatrie, c’est pire encore. Claire Hédon, l’actuelle Défenseure des droits, appelle la Première ministre Élisabeth Borne à instaurer au plus vite un plan d’urgence pour la santé mentale des jeunes, via un communiqué publié ce jeudi 2 juin 2022.
L’autorité administrative indépendante estime qu’il est impératif de se concentrer sur le bien-être mentale des jeunes face à la « gravité de la situation », en rappelant que les moyens actuels déployés sont « largement insuffisants ».
Les prises en charge des jeunes en santé mentale sont parfois inadaptées
En novembre dernier, dans son rapport annuel sur les droits de l’enfant, la Défenseure des droits avait déjà apostrophé l’état sur la santé mentale des jeunes mise à mal par la pandémie de Covid-19, avec notamment une augmentation des troubles dépressifs, ainsi que sur le peu de moyens débloqués dans les prises en charge psychiatrique pour y répondre :
« Santé publique France lui a malheureusement donné raison en publiant des chiffres alarmants sur une augmentation des passages aux urgences pour gestes suicidaires, idées suicidaires et troubles de l’humeur chez les 15 à 24 ans. Pourtant, certaines structures continuent de fermer des lits en pédopsychiatrie par manque de personnels et de moyens. »
À noter que 11% des jeunes de 15 ans et plus, ont souffert d’un syndrome dépressif en 2020, d’après une étude réalisée par la direction de la recherche, des études, de l’évolution et des statistiques. La Défenseure des droits assure dans son communiqué que « le pic d’hospitalisation des adolescents de 2021 ne redescend pas », soulignant que la situation de nombreux mineurs demeure « dramatique tant les prises en charge sont parfois inadaptées. » Il y a donc urgence à « sortir des approches fragmentaires et strictement sanitaires. »
Dans son rapport de novembre 2021, la Défenseure des droits avait présenté 29 recommandations pour tenter de remédier à ces manquements dans la prise en charge de la santé mentale des jeunes. Parmi ses propositions, elle recommandait d’améliorer les dispositifs d’accueil du jeune enfant, de développer le « soutien à la parentalité » et ouvrir des « maisons d’adolescents » dans chaque département. 84 maisons des adolescents seraient actuellement en service d’après les ministères de la Santé et de la cohésion sociale.
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Les Commentaires
Aussi quand on connait les pouvoirs réels de la DDD après c'est un combat difficile... cela fait des années que ce rôle se fait allègrement piétiner par les pouvoirs en place. (Il suffit de voir le rapport du précédant DDD concernant l'état des prisons en France et le système carcéral dans son ensemble, rien n'a été fait ou presque.)
Complètement d'accord avec @hellopapiméquépasa on utilise beaucoup le covid comme excuse "fourre-tout" alors que le covid était juste un révélateur de problèmes qui existaient déjà.