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Surveillante de baignade — Ton job d’été #3

Au-delà du cliché d’Alerte à Malibu, il y a les vrai·es surveillant·es de baignade qui ne chôment pas durant les vacances ! Voici comment te dégoter ce job d’été.

Cette semaine c’est Ewina, ex-surveillante de piscine municipale, qui vient vous donner quelques tuyaux.

Surveillant de baignade : ta mission si tu l’acceptes

Tu vas sauver le monde tous les jours, bien sûr !

En fait, non, c’est un gros cliché sur la profession. Être surveillant·e de baignade c’est assurer un boulot de prévention dans 99% des cas. Par exemple, tu vas répéter encore et encore aux enfants de ne pas courir autour de la piscine.

Quand les gens sont en vacances, ils ont un peu tendance à prendre les règles de sécurité à la légère et c’est comme ça que les accidents se produisent. C’est ton boulot de rappeler ce qui est dangereux et ce qui est interdit (surtout aux enfants !).

C’est aussi beaucoup d’observation : il faut être très attentif, c’est pour cela qu’on tourne fréquemment et qu’on change d’emplacement. La vigilance est primordiale. Les interventions (i.e. « aller sauver quelqu’un ») sont extrêmement rares.

Sur tout un été, je ne suis intervenue que deux fois sur des nageurs un peu paniqués … et je n’ai jamais mis un pied dans l’eau ! (Dans ce cas de figure on est généralement plus efficace en tendant une perche à la personne en difficulté plutôt qu’en plongeant héroïquement à son secours.)

Quand une petite fille pleure parce que je lui ai interdit d’aller dans le grand bassin sans un adulte

Surveillant de baignade : ce qui est cool

C’est un boulot valorisant. Je n’aurais pas voulu être vendeuse par exemple parce que je savais que les client·es pouvaient être imbuvables. Un des bons côtés du métier de sauveteur c’est que la profession est respectée.

Comme tout le monde travaille en uniforme (un maillot et un t-shirt, on se comprend) les gens n’ont pas de moyen de savoir si tu es un·e professionnel·le qui travaille toute l’année ou si tu es simplement là en job d’été. Il règne autour des maîtres nageurs une certaine aura.

La prise de responsabilité est aussi une source de motivation évidente. Il y a des vies en jeu : ce n’est pas rien et c’est valorisé sur ton CV a posteriori.

Quand je peux enfin retirer mon uniforme

Surveillant de baignade : ce qui est relou

Je parle pour les postes en piscine : c’est incroyablement bruyant ! Les premiers jours sont difficiles en terme d’adaptation. Tous les maîtres nageurs à l’année que j’ai rencontrés portaient d’ailleurs des boules Quies régulièrement.

Le règlement de ma piscine n’interdisait pas d’écouter de la musique ou de porter des boules Quiès : de toute manière si quelqu’un appelait au secours on ne l’entendrait probablement pas dans le brouhaha. Paradoxalement on reste donc plus attentif en « coupant le son » de temps en temps quand la pause ne suffit plus.

Les journées peuvent également sembler trèèès longues et c’est le piège du métier : il faut éviter toute passivité . Quand il ne se passe pas grand-chose c’est difficile de rester concentré·e mais une situation calme peut basculer à tout instant.

Il faut aussi savoir que le boulot a un aspect « garderie » un peu pénible : en été il y a des parents qui déposent leurs enfants à la piscine à l’heure d’ouverture et ne reviennent les chercher qu’à la fermeture. À toi de te débrouiller…

À la mer, je crois que les surveillants passent un temps fou à s’occuper des enfants qui ne retrouvent plus leurs parents sur la plage (ou à scanner la mer avec appréhension quand un parent vient signaler qu’il a perdu son enfant).

Quand un enfant vraiment pénible finit par se faire gronder par sa mère

Surveillant de baignade : ce à quoi tu ne t’attendais pas

On l’a déjà dit il y a un certain « prestige » de la profession.

Un peu trop parfois, notamment quand les gens ont peur de te déranger pour demander des planches, brassards, ceinture de natation alors qu’on est là pour ça et qu’on préfèrera 1000 fois donner une ceinture à un enfant plutôt que de surveiller ce même enfant sans ceinture.

Il ne faut pas hésiter à nous solliciter même quand on est tout en haut de la chaise !

J’ai vraiment été surprise par le faible nombre d’interventions (mais en y réfléchissant, tu as déjà vu quelqu’un se noyer à la piscine ?).

Il faut vraiment se préparer à ce paradoxe avant de commencer à travailler : il faut rester attentif … pour rien la plupart du temps… mais il faut rester attentif !

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Quand un collègue me pousse à l’eau

BNSSA : quels horaires et quel salaire ?

Côté ambiance, tu travailles dans des petites équipes où tout le monde se connaît très vite. Par contre il est rare que ton employeur ait trop de surveillant·es ce qui implique que quand tu es en pause, personne ne peut prendre sa pause en même temps que toi puisqu’il faut continuer de surveiller.

Moralité : tu déjeunes toujours tout·e seul·e !

Les horaires sont stricts (heure d’ouverture, heure de fermeture, point barre) donc faciles à vivre. Tu sors du boulot à heure fixe sans surprise.

Niveau salaire je gagnais un peu plus qu’un SMIC (9,43€ brut par heure) mais pas beaucoup plus non plus.

BSB, BNSSA, BEESAN : Engagez-vous !

Pour être surveillant-e de baignade il faut avoir le sens des responsabilités ! Le métier est réservé aux personnes ayant suivi une formation adaptée. Il y a trois diplômes nationaux correspondant à trois niveaux de formation croissant :

  • Le BSB (Brevet de Surveillant de Baignade) : son titulaire ne peut exercer que dans le cadre de séjour déclarés (colonies de vacances, centres aérés). Il n’est donc pas suffisant pour être surveillant en piscine municipale ou sur une plage.
  • Le BNSSA (Brevet National de Surveillance et Sauvetage Aquatique) : il forme à la surveillance et au secourisme pour tous les types de baignades aménagées pour le public (piscine, plage, parc aquatique). Vous pouvez surveiller mais pas donner des cours de natation et vous travaillez impérativement sous l’autorité d’un maître-nageur sauveteur titulaire du diplôme de niveau supérieur
  • Le BEESAN (Brevet d’Etat d’Educateur Sportif des Activités de la Natation) : c’est ce diplôme qui forme au métier de maître-nageur sauveteur. Une formation davantage dédiée aux professionnel-le-s donc.

Le BNSSA est payant et valable 5 ans. Il faut compter au moins 250€ pour la formation complète examen inclus. L’examen est composé d’une série d’épreuves (théorique, apnée, premiers secours, sauvetage, natation).

Comme je savais déjà bien nager (des années de natation synchronisée derrière moi) je n’ai pas assisté à toute les séances de préparation au BNSSA. Disons que c’est à vos risques et périls : si vous n’avez pas le niveau requis le jour de l’examen, vous serez recalé-e ! (Le coût de l’examen seul est de 100€ environ.)

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Quand les gens parlent de leur vie sexuelle autour de la piscine

Un dernier conseil ?

Avec le BNSSA, il n’est pas trop difficile de trouver du travail en piscine (publique ou privée). Les campings cherchent également pas mal de surveillants. Ils payent parfois un peu plus mais il faut se méfier : certains vous font cumuler les jobs (vous êtes surveillant dans la journée et animateur en soirée par exemple).

En revanche être surveillant-e en mer est plus difficile, particulièrement sur la côte Atlantique où très peu de filles sont recrutées. À moins d’être en excellente condition physique (faire une intervention jusqu’à la bouée des 300m et en revenir quand il y a des vagues c’est plus physique qu’en piscine !) et d’avoir un piston ça risque d’être compliqué…

Si vous voulez tout de même tenter votre chance sachez que les formations préparant au BNSSA sont dispensées par différents organismes agréés mais que les stations balnéaires ont tendance à recruter des personnes ayant été formées par la SNSM (Société Nationale de Sauvetage en Mer) puisque celles et ceux qui passent par cet organisme sont formé-e-s directement en mer. Bien connaître les côtes où vous allez intervenir (vous êtes native du coin, vous faites partie de l’école de voile…) est un gros plus.

Et pour suivre le quotidien d’un maître-nageur rendez-vous sur le Tumblr countryclublifeguardproblems (en anglais) dont toutes les illus de cet article sont tirées !

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Les Commentaires

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Avatar de Farah_
21 septembre 2016 à 01h09
Farah_
Bonjour,
J'arrive 3 ans après l'article mais je souhaiterais apporter une correction au titre: on ne parle pas ici de surveillant de baignade mais de sauveteur aquatique. La qualification de surveillant de baignade correspond au diplôme de SB qui permet juste aux animateurs d'accompagner les enfants se baigner. Tandis que le sauveteur aquatique a le diplôme du BNSSA, ce qui lui permet de surveiller. C'est de la sémantique mais ça a son importance pour ceux qui pratiquent le métier.
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