Faire sa lessive et être députée, « incompatible » pour un candidat UDI battu ?

La bonne nouvelle que je retiens de ces élections législatives, c’est que l’Assemblée Nationale se féminise ! Le taux de députées est passé de 26,9% à 38,8%.

Pour autant, certains ne voient pas toujours cela d’un bon œil… ou en tout cas nourrissent une certaine rancœur, qui peut-être vient brouiller leurs esprits ?

« La femme » et sa lessive, inséparables ?

À moins que ce ne soit le sexisme qui ait fait sortir de la bouche de François Rochebloine, ex-député et candidat battu dans la 3ème circonscription de la Loire par la candidate En Marche Valéria Faure-Muntian, cette déclaration qui ne brille pas par sa pertinence :

« Le problème, c’est sa compétence. J’ai eu l’occasion de débattre à quatre reprises avec elle. Ce n’est pas la compétence qui a gagné — désolé de le dire comme ça — même si elle a l’air très agréable.

J’étais disponible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 et 365 jours par an au détriment de ma vie familiale.

Je ne pense pas qu’elle aura le temps de faire sa lessive et d’emmener ses enfants à l’école, comme elle m’a dit qu’elle était une personne normale, moi aussi je l’étais et j’avais une chance d’avoir une épouse qui m’a bien accompagné… »

Haaa, c’est donc ça, vous le sentez le relent fabiusien dans la voix, le petit « Mais qui va s’occuper des enfants ? » en sous-texte ? Perso, il agresse mes tympans.

Alors oui, il a tenu à s’expliquer face au Lab d’Europe 1 :

« C’est elle qui l’a écrit, c’est pas moi : « Je suis une personne normale, je fais mes lessives et j’emmène mes enfants à l’école ». Mais pour être député, je considère qu’il faut l’être à temps plein. 

C’est pas une moquerie, j’ai du respect pour la femme en général, elle est l’égale de l’homme. La femme a toute sa place dans la vie politique. »

Et M. Rochebloine a bien fait de préciser. Car ce n’est effectivement pas ce qu’on avait retenu de ses précédents propos tenus sur France Bleu-Saint Étienne Loire en effet, qui à mon avis n’ont plus leur place dans la bouche d’un député en 2017.

Si j’avais envie d’extrapoler, je pourrais même dire que ça a participé à sa défaite !

Un coup de balai sur le perron de l’Assemblée

Est-ce une histoire de karma ? En tout cas, si on en croit l’exemple de Jean-Frédéric Poisson, ça pourrait.

Remise en contexte : député dans la 10ème circonscription des Yvelines qui se représentait, il avait d’abord été candidat à la primaire de la droite, portant — entre autres — des idées anti-avortement et anti-mariage pour tous.

Il avait par exemple déclaré il y a quelques mois, comme rapporté de nouveau par Le Lab d’Europe 1, qu’il se réjouissait (à propos de son travail de député) « de voir certaines de [ses] collègues élégantes, bien mises comme on dit ». Il avait complété :

« Euh comment dire, ça fait partie aussi du régal, si je peux dire, ou des circonstances favorables de l’exercice de notre mandat. »

Eh bien Jean-Frédéric Poisson a été battu, et devinez par qui ? Aurore Bergé, avec qui on avait déjà parlé féminisme !

Franchement, si c’est pour voir ce genre d’énergumènes être sortis de l’Assemblée Nationale par des jeunes femmes qui en veulent, je veux bien des élections plus régulièrement.

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