Tu pars en voyage cet été ? Mais as-tu pensé à tout ? Tout•e empressé•e que tu es, tu as peut-être négligé ta santé…
Que tu partes dans l’Eure et Loire avec tonton Jeannot ou au fin fond de l’Amazonie, c’est décidé : toi et ton sac à dos, vous partez en voyage ! À vous la liberté, les grands espaces et la débrouille. Mais sais-tu qu’il existe un dicton dans le monde du voyage ?
« Pour escalader l’Himalaya il y a le chemin facile, le chemin difficile, et le chemin des Français ».
C’est qu’on a un peu tendance à se la jouer aventurier du dimanche sans vérifier nos arrières, au prétexte de vivre un voyage plus « vrai », ce que j’ai expérimenté à mon grand dam. Comme je n’ai pas envie que vous vous retrouviez vous aussi avec 40° de fièvre dans un recoin perdu en Serbie, incapable de prononcer le nom de votre médicament dans la langue locale, je vous propose ces quelques astuces !
La trousse à pharmacie
La trousse à pharmacie a une particularité. Elle a l’air d’un poids inutile… jusqu’au jour où elle devient primordiale. Ce jour, c’est généralement le lendemain du jour où tu l’as jetée, lassé-e de la trimballer. C’est comme ça.
Mais une trousse à pharmacie efficace n’est pas composée au hasard : elle obéit à un certain nombre de règles.
Panique pas House, je t’explique
Tout d’abord elle doit impérativement se trouver dans ton bagage à main : que tu voyages en avion, en bus ou en voiture, elle ne doit jamais se trouver dans le coffre ou la soute. Cette recommandation est encore plus incontournable si tu suis un traitement.
Beaucoup d’entre nous sont au moins concerné•e•s par… la pilule ! Son oubli risque de gâcher ton voyage de bien des manières : règles anarchiques, risque de grossesse… Il est donc plus que nécessaire d’en conserver plusieurs plaquettes : une dans ton bagage à main, une dans ton sac de voyage en soute/dans le coffre, une autre dans un sac à main ou à l’hôtel… N’oublie pas qu’à l’étranger, il peut être très difficile de retrouver en pharmacie ta propre pilule.
Si tu utilises un patch contraceptif, pense à la chaleur et à la mer qui peuvent le détacher : prévois une boîte supplémentaire au cas où.
Très utile également si tu prends un traitement régulier : note les noms des molécules de ces médicaments ! En effet, les marques sont spécifiques à un pays ou en tout cas à une zone géographique : en Inde, pas la peine de demander du Doliprane, du Dafalgan ou de l’Efferalgan. Sans compter les problèmes de prononciation. Nous avons de la chance : le nom de la molécule, en général indiqué en italique sous la marque du médicament, est universel. Le Doliprane, le Dafalgan ou l’Efferlgan, ça reste du paracétamol.
Demande à ton pharmacien d’écrire sur les boîtes de tes médicaments leurs usages les plus courants et leur posologie de façon bien lisible, ce sera plus clair.
Enfin, ne pas négliger le petit matériel de base : pansements (normaux ET pour les ampoules), répulsif à moustique, pince à épiler en cas d’écharde, désinfectant, sans oublier les deux indispensables de l’été : crème solaire, indice 30 c’est mieux, et si tu aimes les pénis, les irremplaçables préservatifs !
Si tu pars très loin et dans une zone dépourvue de pharmacies, par exemple en stage pour une ONG, consulte absolument ton médecin : il sera à même de te prescrire un certain nombre de médicaments adaptés en cas de petits problèmes sur place. Ton pharmacien peut également t’aider pour les médicaments non soumis à prescription.
C’est également ton médecin qui sera à même de te recommander, si besoin, le traitement anti-paludique adapté à ta destination. Les anti-moustiques eux aussi sont à adapter, mais le mieux c’est encore de les acheter sur place pour être sûr-e qu’ils soient efficace là où tu es. En attendant, il ne tient qu’à toi d’appliquer la première règle de prévention en cas d’invasion de moustiques, que ce soit en plein marécage tropical ou dans le Sud de la France : emporter une bonne moustiquaire !
L’institut Pasteur : au palais de la vaccination
Avant de partir, et surtout si tu comptes t’en aller pour longtemps, il faudra peut-être remettre à jour tes vaccins. Fouille dans le grenier pour retrouver ton carnet de santé et file chez ton généraliste pour les vaccins les plus courants. Pour les destinations plus exotiques, il peut être utile de prendre contact avec l’institut Pasteur qui est entre autres spécialisé dans le soin à destination des voyageurs.
Pour y avoir été plusieurs fois, voici comment ça se passe !
Le centre reçoit sans rendez-vous. Tu te rends donc 209-211 rue de Vaugirard dans le XVème à Paris. Tu fais la queue, longtemps, car tout le monde veut partir en même temps. On te donne enfin un petit dossier à remplir où tu renseignes ta destination, tes conditions de vie sur place et la durée de ton voyage. Tu patiente encore un peu avant d’être reçu•e par un médecin spécialisé qui va déterminer avec toi tes besoins en terme de vaccination et te donner les conseils élémentaires en matière d’hygiène adapté à ton voyage.
Il peut réaliser la vaccination le jour même ou te demander de revenir en cas de rappel. À titre d’exemple, pour la rage, j’ai dû revenir deux fois. Cela dit, c’est une maladie mortelle qui n’a pas vraiment de traitement, alors mieux vaut prévenir que guérir, même si ça implique de faire un peu la queue !
Les prix, qui n’ont rien de prohibitif compte tenu des avantages, sont affichés clairement dans la salle d’attente collective : pas de mauvaise surprise ! De plus, certains vaccins ne sont disponibles qu’à cet endroit : un tri est alors effectué selon les besoins de chacun des voyageurs afin de gérer les stocks.
Si tu ne peux pas aller à Paris, il y a aussi des antennes en province ! Tu peux également leur téléphoner : ils sauront t’aiguiller vers les professionnels compétents de ta région.
Les règles d’hygiène élémentaires
Ne me regardez pas comme ça, puisque je vous dis que je me suis lavé les mains en sortant des toilettes…
Ces règles d’hygiène, surtout en milieu tropical, sont extrêmement importantes si tu ne veux pas te retrouver courbée sur la lunette des toilettes pendant les deux tiers de ton aventure.
Elles sont rappelées par l’Institut Pasteur lui même :
- Consommer uniquement de l’eau embouteillée, désinfectée par capsule, filtre ou bouillie au moins 5 minutes
- Ne pas consommer de crudité ni d’aliments crus, froids : il faut impérativement peler les fruits
Mais il ne faut pas faire attention qu’à ce que l’on mange ! Un certain nombre de conseils ont également trait au savoir-vivre du voyageur :
- Se laver régulièrement les mains avec du savon, l’eau n’étant pas suffisante
- Ne pas marcher pieds nus, surtout sur les plages
- Ne pas s’allonger à même le sable
- Ne pas se baigner dans les eaux stagnantes
- Ne pas toucher d’animaux sauvages
Que faire en cas de gros bobos ?
Ce n’est pas une fois la jambe dans le plâtre que vous pourrez penser à assurer vos arrières ! La prévention des « gros bobos » en voyage se fait en amont.
- En Europe
JD et Turk ont leur carte européenne d’assurance maladie : c’est la fête !
Pense à demander la « carte européenne d’assurance maladie » : elle est gratuite, valable un an, personnelle et disponible en quelques semaines à la CPAM. Pour aller plus vite, demande-la avant le rush des vacances d’été ! Une fois la carte en poche, tu n’auras pas à avancer de sous pour couvrir tes frais médicaux, ou tu seras remboursé•e plus rapidement.
- Ailleurs dans le monde
C’est plus problématique. Le site de l’Assurance maladie souligne que certains pays ont signé une convention de sécurité sociale avec la France : vous pourrez alors bénéficier d’un remboursement sur place aux tarifs en vigueur dans le pays.
Mais si votre destination n’a pas signé de convention, alors non seulement il faudra attendre d’être rentré en France, mais tes remboursements seront limités… aux tarifs français ! Et ça peut faire une sacrée différence… D’où l’intérêt, en cas de séjour prolongé, de se renseigner sur une assistance voyage ou autre type d’assurance couvrant les frais d’hospitalisation à l’étranger.
Notons que dans certains cas, cette assurance vous l’avez déjà… grâce à votre carte bancaire ! Bon, ok. Faut que ce soit une carte Gold. Mais bon, on peut rêver.
Dans tous les cas, on conserve TOUS les papiers donnés par l’hôpital ! C’est un ordre.
Le rapatriement et le consulat qui prévient votre famille ne sont à envisager qu’en cas de très très grosse galère, et comme je n’ai pas envie de vous attirer la poisse, je m’arrête là. Voyagez bien, et… prenez soin de vous !
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Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
Parce que nous on s'est retrouvée à devoir dénicher des médocs pour une cystite carabinée au fin fonds de l'Indonésie, et ça n'a pas été de la tarte!
D'un autre côté: mimer les symptômes de la cystite à 4 mecs ne parlant pas un mot d'anglais (ou de français) dans un placard surchauffé faisant office de pharmacie au milieu de nulle part: CHECK!!