Sache qu’avant de travailler durant l’été, j’ai moi aussi connu cette douce période de liberté : rien d’autre à faire de juin à septembre que de binger toutes les séries de la planète et passer mes après-midi étendue dans l’herbe.
Et puis en 2018, entre deux étés de dur labeur, j’ai eu le droit à une petite pause vacances.
Cette fois-ci, bien décidée à ne pas compter les nuages durant tout le mois d’août, j’ai glissé mon meilleur ami sous un bras, et la voiture de mon père sous l’autre (j’ai de grands bras, y’a quoi ?).
On est partis se faire un road trip d’une semaine dans le Sud. C’est ainsi qu’est né : le Rocamabitches tour !
Un road trip pas très organisé
Pas totalement irresponsables, Maxime (mon BFF) et moi avons élaboré un trajet en 8 étapes. Au départ de Lyon nous avons donc prévu de passer par :
- Le Puy-en-Velay
- Saint-Énimie
- Millau
- Nîmes
- Lespignan
- Carcassonne
- Toulouse
- Et Rocamadour, ville à la dénomination chantante qui nous a inspiré le nom de notre road trip.
Un peu innocents quand même, on s’est dit que puisque la voiture était grande et qu’on était des pauvres petits étudiants fauchés, le coffre ferait office de dortoir 5 étoiles…
Sereins les gamins.
Armés en tout et pour tout d’une glacière et d’un sac-à-dos chacun, nous avons débuté notre périple cheveux au vent et Lady Gaga à fond dans les enceintes de la voiture.
Road trip jour 1 : on dort dans la voiture
Après une journée de voiture comprenant un stop au Puy-en-Velay pour payer nos hommages à la Cathédrale et profiter de sa fraîcheur, nous sommes arrivés à notre destination pour la nuit : Saint-Énimie.
Je ne sais pas si ce nom te parle, mais de notre côté on s’y rendait à l’aveugle.
Saint-Énimie c’est un adorable village tout en pierres, en petites ruelles et en reliefs, aux pieds duquel coule le Tarn. On a été conquis par son charme immédiatement, passant la soirée à gambader entre ses allées et à barboter dans la rivière.
Et puis la nuit a commencé à tomber et on s’est dit qu’il était peut-être temps de transformer la voiture en petit cocon pour passer la nuit, en love-mobile (platonique) !
C’est pas peu fiers qu’on a chopé la seule place cachée par la végétation et à peu près à plat du parking, et qu’on a redécoré les vitres de taies d’oreiller vides et de serviettes pour bloquer la lumière.
On avait tout prévu, des pinces à linge pour faire tenir le bouzin à l’huile essentielle de citronnelle pour éloigner les moustiques ! Tout… sauf la chaleur à l’intérieur de la voiture et l’odeur puissante du répulsif.
Nous avons donc passé la nuit à suffoquer de chaleur, les fenêtres et portières entre-ouverte mais pas trop… combo parfait pour accueillir les moustiques mais ne pas se débarrasser de la température.
Ça se voit qu’on se ferait bouffer en moins de deux si on était lâchés dans la nature ?
Sans surprise, nous nous sommes réveillés le lendemain le visage huileux, les jambes parcourues de piqûres et avec la promesse de trouver un AirBnb pour notre prochaine nuit !
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Road trip jour 2 : « Je savais pas que le pain de mie ça fondait »
L’avantage avec ce réveil fort matinal, c’est que nous avons pu profiter de la fraîcheur des premières heures du jour et surtout d’une route dégagée.
Pas mal quand la route en question ne permet à deux voitures de se croiser que par miracle.
De Sainte-Énimie, nous avons roulé jusqu’à Millau, nous en mettant plein les yeux (et les oreilles, merci Lady Gaga) avec des paysages d’une sérénité incroyable.
À Millau on s’est bien évidemment rendus au Viaduc. Nous, et 150 touristes.
Après une longue randonnée de mille ans 25 minutes nous avons pu observer dans toute sa splendeur ce petit bijou architectural. Dommage qu’il y ait tant de voitures et de camions dessus.
De retour à la voiture nous avons découvert avec effroi et stupeur qu’un paquet de pain de mie abandonné au soleil dans une voiture, eh bien… ça fond.
Autant pour notre pique-nique.
Je te rassure tout de suite, on s’est fait plais’ sur la bouffe en arrivant à Nîmes.
Road trip jour 3 : « c’est dangereux de rester dans une piscine quand il y a de l’orage ? »
Pour notre troisième jour de road trip, nous avons surtout pris le temps de visiter Nîmes, recréant une scène de Gladiator dans l’arène et manquant d’étouffer dans une salle moisie et mal ventilée de la Maison Carrée.
En début d’après-midi on reprend la love-mobile direction Lespignan, où Maxime nous a réservé un petit AirBnb chez Paul et sa femme, Muriel.
Les retraités forment le couple le plus mignon de la terre, Paul est aux petits soins avec nous, ils ont UN CHIEN, et pour ne rien gâcher la maison est magnifique, avec une piscine et une vue incroyable.
Forcément on passe la majeure partie de la soirée dans le jardin pour un shooting photo improvisé (et improbable), et dans l’eau.
Même quand un orage éclate au loin, on reste à barboter dans la piscine. On finit la soirée en regardant cet incroyable spectacle sons et lumière depuis la terrasse.
Ça fait du bien les vacances quand même.
Road trip jour 4 : Toulouse, je tombe sous le charme
Tu te souviens quand je t’ai dit que Paul était aux petits soins avec nous ? Eh bien j’ai pas menti.
Quand on émerge le lendemain matin, notre hôte a déjà préparé un petit déjeuner à base de pain frais et de confitures en tous genres.
Après toutes les attentions de ce monsieur et les conversations qu’on a eu avec lui, on est presque tristes de repartir si tôt. Il nous a laissé un très bon souvenir… et d’après son commentaire sur AirBnb, c’est réciproque !
Par contre, déso Paul, mais Maxime et moi ne formons pas un couple.
En chemin pour Toulouse, la meilleure moitié de mon binôme 100% platonique et moi-même nous arrêtons à Carcassonne, le temps de visiter la cité…
Et d’acheter la meilleure carte postale au monde.
« Donc comme vous pouvez le voir les enfants, le clapet nous permet de dater cette relique à -7 av. SJ (Steve Jobs). »
Et comme le kitsch ne connaît pas de frontière, nous concluons cette journée à Toulouse, dans une grande roue dont la propriétaire a décidé de
partager son amour pour Christophe Maé en passant l’intégralité de ses albums à fond dans les enceintes.
Allez, on est beaux joueurs, on s’époumone nous aussi sur Tombé sous le charme. Toulouse le mérite bien !
Road trip jour 5 : « spoon-moi, je veux pas mourir de froid »
Objectif du jour : Rocamadour.
Le saint graal, la ville de tous nos espoirs, celle qui a donné son nom à notre road trip. Et celle qui va marquer notre deuxième (et dernière) nuit dans la voiture.
Car oui, après 3 nuits passées dans le confort d’un vrai lit, nos corps ont oublié l’enfer de Saint-Énimie.
Notre goût pour l’aventure retrouvé, nous garons la love-mobile dans le parking sauvage en contrebas de la cité perchée sur la falaise et passons l’après-midi et la soirée dans le charmant village qu’est Rocamadour.
En fin de journée, après s’est fait péter le bide avec des spécialités locales et de saison (j’ai pris un canard confit, je m’en souviens très bien), on est retournés s’affaler dans le coffre de la voiture, prêts à passer une nuit douce et reposante.
…
Oui, bon. Tu t’en doutes ça s’est pas passé comme prévu.
Après avoir failli mourir de chaud à Saint-Énimie, on a failli mourir de froid à Rocamadour. Honnêtement je me souviens pas avoir eu aussi froid DE MA VIE. Même pas au ski.
En bons boloss, on n’avait bien évidemment pas prévu de couvertures. À quoi bon, c’était LE CŒUR DE L’ÉTÉ !!
On a donc passé la majeure partie de la nuit à se spooner pour survivre et à se couvrir comme on le pouvait avec les taies d’oreiller censées nous abriter de la lumière.
Je crois qu’on a même lancé le moteur pour avoir un peu de chauffage à un moment…
Je tiens à dire que si on a pas dormi, on est pas morts non plus. Et c’est déjà une belle réussite.
Road trip jour 6 : « quand je suis contente je vomis »
Forcément, on était sur le pied de guerre dès les premiers rayons de soleil le lendemain matin.
Sans vraiment se concerter (parler requérant une énergie qu’on avait plus), on a pris la route pour le Gouffre de Padirac, dernière étape sur notre chemin avant de rentrer à Lyon.
Toujours en pyjama, et sans que Lady Gage ne puisse nous remonter le moral.
Fun fact à savoir sur moi : quand je ne dors pas assez, je vomis.
Et ça n’a pas loupé.
J’ai tout juste eu le temps de descendre de la voiture au Gouffre de Padirac avant de rendre le délicieux canard confit de la veille.
Et puisqu’il y a des jours où vraiment ça ne veut pas, toutes les visites du gouffre étaient complètes jusqu’au milieu d’après-midi.
Conscients que parfois il ne vaut mieux pas forcer, Maxime et moi sommes repartis tout penauds en direction de Lyon.
Épique-logue d’un road trip plein de découvertes
Tu pourrais croire que cette histoire se finit avec autant de panache qu’un pétard mouillé, et sur une grosse déception.
La vérité c’est que même si j’ai râlé comme un putois enragé dans les moments de galère, j’ai adoré ce road trip façon Jean-Michel à peu près !
On aurait pu mieux prévoir certains trucs, c’est vrai. Mais si on l’avait fait on aurait peut-être jamais rencontré Paul, ou eu des souvenirs aussi fort de notre premier road trip à deux !
J’ai été séduite par la beauté simple des villes et des paysages, j’ai apprécié le repos et les découvertes, j’ai profité de notre fin de trajet, bercée par le groupe Haim, et surtout j’ai adoré partager tous ces moments, des plus beaux aux plus galère, avec mon meilleur ami.
Et toi lectrice, tu as des histoires de road trip improbables ? Viens me raconter tout ça dans les commentaires !
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