En partenariat avec Wayna Pitch (notre Manifeste)
Septembre 2019 marquera ma dixième année à prendre le métro au moins deux fois par jour.
Le métro, un moyen de transport pratique mais éreintant
D’aucuns diront que c’est une chance d’avoir un accès aussi simple aux transports en commun, j’opterai pour un autre discours : le métro, c’est L’ENFER.
Pas plus tard que la semaine dernière, j’ai failli mourir étouffée par des aisselles, le visage plaqué contre la barre centrale, avec un espace vital de 2 centimètres.
En sortant, j’ai glissé sur de l’huile d’olive qui avait fui du conteneur d’une femme à caddie, suis tombée par terre, et un type m’a couru sur le mollet.
Alors je défie quiconque de me dire que : « franchement, les Parisiens exagèrent, c’est pas si pire le métro ».
Heureusement, il existe des moyens de transports qui encouragent les rencontres, comme le train — qui n’a jamais papoté avec le beau brun barbu qui tient le bar mobile SNCF ? — le bateau, ou encore… l’autostop.
Cerise sur le gâteau, on peut y respirer autre chose que des aisselles.
303, un superbe film d’amour
Cette semaine, madmoiZelle est très fière partenaire du délicat et philosophique 303, de Hans Weingartner, dont les héros se rencontrent grâce à la pratique de l’autostop.
303, c’est l’histoire de Jule, une jeune femme qui doit partir de Berlin pour rejoindre le Portugal dans son vieux van 303 qu’elle a hérité de sa famille.
Au détour d’une station-essence, elle fait la connaissance de Jan, qui cherche une bonne âme capable de le prendre en autostop. Jule accepte qu’il soit son camarade de route.
D’abord un peu maladroits dans leur manière de communiquer, les deux voyageurs finissent par se lier d’une amitié forte dont on se doute rapidement qu’elle aboutira à une histoire d’amour.
Les deux passent des heures à conduire d’une ville à l’autre et surtout à discuter.
Car le road-trip est ici prétexte à philosopher.
À l’occasion de la sortie de ce joli film, Louiselle, Queen Camille et moi-même avons eu envie de te raconter nos rencontres impromptues les plus marquantes, pendant nos jeunes années à faire de l’autostop.
Une amitié inattendue en Inde, en autostop
En 2013, lors d’un séjour en Inde qui a un peu bousculé mes habitudes, ma vie et surtout mon estomac, j’ai fait plusieurs belles rencontres dont je ne manquerai pas me souvenir pour toujours.
J’ai notamment croisé le chemin d’un homme qui allait partager ma vie pendant des années (je te raconte ceci dans la critique dédiée à 303), mais ça n’est pas tout.
Une après-midi, dans la ville de Mysore, éreintés et ramollis par la chaleur, mes 3 copains et moi-même avons décidé de rentrer à notre hébergement en stop plutôt qu’en bus.
Chose que je n’avais jamais tenté de ma vie, et pour cause, ma daronne m’avait toujours dit que c’était hyper dangereux.
La fin de notre voyage arrivant, il n’était plus envisageable de prendre un taxi, pour épargner un peu d’argent.
Après plus une bonne demi-heure à tendre le pouce et se prendre des vents, un homme d’une trentaine d’années s’est arrêté, ayant pitié de nos visages rougis et sales.
Nous avons fait une trentaine de minutes de route avec Sarvesh, qui nous a raconté plein d’histoires sur la ville qui l’a vu naître, a baissé les vitres de sa très vieille voiture et mis du reggae à fond.
Tout soulagés que nous étions d’arrêter de cuire au soleil, nous avons considéré Sarvesh comme un messie providentiel, et l’avons remercié en l’invitant dans un bon restaurant à dîner.
Les jours qui suivirent, l’inconnu nous a emmené partout, libéré de ses engagements professionnels, et nous avons ensemble forgé une belle amitié.
Il nous a notamment fait découvrir un endroit sublime et caché en-dehors de Mysore, où une grande cascade s’écoule au milieu d’une sorte de jungle.
Là-bas, j’ai passé quelques heures magnifiques à rire avec mon nouvel ami.
Le lendemain en revanche, je suis tombée très malade, la faute sans doute à un plat pas frais ingéré la veille.
Après que tout le monde s’est inquiété et s’est agité dans le vent, Sarvesh est accouru armé d’une noix de coco, 3 citrons verts et d’anis étoilé.
Il a mélangé le tout et m’a forcée à boire le breuvage. Quinze minutes plus tard j’étais sur pieds, prête à faire 8h de bus pour rejoindre le Kerala !
Cet homme inconnu 3 jours avant, qui avait eu le bon cœur de nous prendre en autostop, m’a sauvée de la plus grosse intoxication alimentaire de ma vie.
Et ça, je ne l’oublierai jamais, tout comme nos heures sous la cascade à boire des bières en refaisant le monde.
Aujourd’hui, je n’ai de souvenir de son visage qu’une photo sur Facebook mais je ne manquerai pas le revoir la prochaine fois que j’irai en Inde.
C’est certain.
La découverte d’une passion, en autostop
J’ai fait du stop en amoureux pendant plusieurs mois en 2015 et l’un de mes premiers trajets m’a marquée.
Je venais de tomber amoureuse d’un garçon avec qui j’avais passé un week-end chez mes amies de Bruxelles. Pour rentrer à Paris, nous avons décidé de stopper ensemble. C’était la première fois d’une longue série.
Et toi douce lectrice, as-tu déjà fait du stop ? Viens me raconter tes plus belles rencontres en commentaires !
Et surtout n’oublie pas d’aller voir 303, le 24 juillet au cinéma.
À lire aussi : Le règne des influenceurs touche-t-il à sa fin ?
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Les Commentaires
Le harcèlement sexuel était (est) devenu monnaie courante sur Uber, ils ont du prendre des mesures. On est en sécurité nulle part, et partout.