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Cinéma

Petite typologie cinématographique des films guimauve

Article co-écrit par Faites-les-taire et Kittykiller

Toi, qui compte passer la Saint-Valentin lovée dans les tendres bras de l’être aimé. Toi, qui compte passer la Saint-Valentin seule, ou entre copines. Ou toi encore, qui ne connaît même pas la date de la Saint-Valentin mais qui aime, comme toute bonne fifille, les films à l’eau de rose : c’est par ici que ça se passe. KittyKiller et Faites les taire ont fait en cette sainte semaine Nunuche, un tour d’horizon des films que l’on se souvient avoir regardé après une rupture, pendant une période où le rendement de notre activité productive avoisinait le zéro pointé, dans une pyjama party girly ou pire encore, parce qu’il n’y avait rien d’autre à la télé ce soir-là. Sors les pop-corn (ou la tablette de chocolat, les deux mêmes en même temps, c’est pas raisonnable, on t’aura prévenue), la couette douillette (celle avec l’imprimé cœur de préférence mais l’imprimé Babar convient également) et rejoins le mouv’ ! Mais avant, choisis une catégorie parmi les trois suivantes :

LE TEEN CHICK FLICK (OU FILM NUNUCHE POUR ADOLESCENTES)

Film où des lycéennes blondes de 24 ans critiquent les autres filles sur leurs vêtements de la saison passée tout en se tirant les cheveux dans le dos pour savoir qui volera le coeur du quaterback pour finalement finir avec le geek mignon. Peut s’adapter à la fac ou avec des pompom girls. Récemment, notons l’introduction progressive de la diversité, avec la présence de brunes, d’asiatiques, d’afro-américaines et même – gasp ! – de châtains.

LA COMÉDIE ROMANTIQUE (OU FILM NUNUCHE TOUT COURT)

Film où des trentenaires de 24 ans rêvent du mariage idéal et chantent des chansons dans des lieux publics opportunément peuplés de danseurs de Broadway pendant que l’homme de leur vie court dans la direction opposée en renversant du café sur sa chemise. L’héroïne est jolie mais pas blonde, riche mais pas trop, un peu maladroite, avec un job un peu absurde qui fait fantasmer et paie beaucoup plus que dans la vraie vie (chroniqueuse dans un hebdo, critique culinaire) ; ou alors c’est son alter ego masculin qui prend ce rôle, celui auquel tout spectateur occidental moyen prend plaisir à pouvoir s’identifier (« oh, moi aussi j’ai des cheveux collés aux lèvres quand je cours après le bus ! »).

LE FILM LACRYMOGÈNE (OU FILM NUNUCHE QUI FAIT PLEURER)

Film où l’héroïne qui ne porte pas de chaussures à talons tombe éperdument amoureuse d’un tuberculeux qui doit partir en prison à l’autre bout du monde, en général c’est l’hiver et il pleut. En fait c’est souvent la fille qui est gravement malade et le garçon qui consacre quelques mois de sa vie à la regarder mourir, mais l’inverse existe aussi. La combinaison cancer + mauvais temps se décline à l’infini en une succession de films à fort pouvoir lacrymal classés au box office.

Choisis ton style, camarade, ou bien clique sur la page suivante pour t’abreuver de notre sélection de films teen chick flick !

1 – CLUELESS (Sorti en avril 1995)
Avec Alicia Silverstone, Stacey Dash, Brittany Murphy
Le choix de : KittyKiller

Clueless est un classique du genre, la référence ultime en matière de films pour filles. Le scénariste, qui ne pouvait vraiment pas élaborer un tel scénario tout seul, s’inspire vaguement d’une nouvelle de Jane Austen.

LE SPEECH DE BASE : Cher est blonde, Cher est riche, Cher a un nom de chanteuse has-been en cure de désintox. Tous les matins, Cher se brosse les dents et choisit sa tenue pour aller en cours. Cher et sa meilleure amie Dionne, relookent Brittany Murphy déguisée en junkie nirvanesque, qui devient par un heureux concours de circonstances, la fille la plus cool du lycée. Pendant ce temps, Cher tombe amoureuse d’un homosexuel qui l’emmène faire les magasins et regarde de vieux films romantiques. Bouleversée par cet amour impossible et la baisse soudaine de sa cote de popularité, Cher finit par entamer un « makeover of her soul » et se transforme en Mère Thérésa bling-bling, le temps de tomber amoureuse d’un autre.

(Ci-contre : Clueless, référence en matière de mode à travers les âges.)

LES POINTS FORTS DU FILM :

  • Le film pose les bases d’un genre qui proliférera par la suite, avec le stéréotype de la Valley Girl, belle et richissime adolescente de la côte Ouest très blonde et très rose, et le décor immuable : le lycée, ses casiers, ses profs décalés qui vivent une romance au second plan et ses clans stéréotypés.
  • L’indispensable séance de relooking.
  • Les expressions cultes d’époque : « whatever ! », « as  if ! » et « gag me with a shoe ! » entre autres.
  • Les vêtements d’époque, cf. : les photos !
  • La scène de fête dans une maison gigantesque, où l’on apprend que les ados américains jouent encore au jeu de la carte (version évoluée du jeu de la bouteille).


Clueless ou les prémices du mythe du meilleur ami gay.

2– SHE’S THE MAN (Sorti en avril 2006)
Avec Amanda Bynes, Channing Tatum, Laura Ramsey
Le choix de : KittyKiller

LE SPEECH DE BASE : Après la dissolution de son équipe de soccer, Viola se fait passer pour son frère dans sa nouvelle boarding school. Affublée d’un postiche de Playmobil, elle tombe follement amoureuse de son camarade de chambre, un éphèbe à la côte de popularité indécente, qui la prend d’abord pour un nerd carrément bizarre puis finalement pour confident. Malgré son physique de castrat, elle séduit malencontreusement la fille dont rêve celui qu’elle convoite. Ce triangle amoureux s’inspire vaguement d’une comédie de Shakespeare, pratique très populaire dans les films pour adolescentes (cf. : Clueless). On y retrouve des larmes, un ex détestable, un relooking et un bal de promo.


À gauche : Une belle romance en perspective.
À droite : Le Playmobil porcin à droite, c’est Amanda Bynes.

LES POINTS FORTS DU FILM :

  • La crédibilité du travestissement d’Amanda Bynes, aussi à l’aise dans son double rôle qu’un pingouin peut l’être en Amazonie.
  • La présence inévitable du meilleur ami gay.
  • La scène de catfight entre les filles, encore un grand classique.
  • À la fin, Viola marque un but et on apprend que les filles aussi peuvent jouer à des sports d’équipe, ce qui finalement en fait un film féministe.

3 – MEAN GIRLS (LOLITA MALGRÉ MOI) (Sorti en janvier 2005)
Avec Lindsay Lohan, Rachel McAdams, Tina Fey
Le choix de : KittyKiller

LE SPEECH DE BASE : Lindsay Lohan a des parents explorateurs. Lindsay Lohan débarque aux USA. Lindsay Lohan n’est jamais allée à l’école. Lindsay Lohan est gentille. Lindsay Lohan devient la fille la plus cool du lycée. Lindsay Lohan fait des coups de pute à ses copines. A la fin, Lindsay Lohan gagne le concours de mathématiques.


 À gauche : Rachel McAdams est beaucoup trop belle.
À droite : Jingle Bell, Jingle Bell, Jingle Bell sluts.

C’est probablement le meilleur film que Lindsay Lohan ait jamais tourné (il faut avoir vu les autres pour comprendre cette présomption). Avec seulement deux expressions faciales et sept teintes de gloss différentes, elle nous entraîne dans sa recherche du grand amour, à savoir l’ex intouchable de sa peste de frennemy (concept clé : friend & enemy), reine du lycée, la (sublimissime) (trentenaire) Rachel McAdams. On y retrouve des virées au centre commercial, une prof de maths bonasse plus jeune que ses élèves, une fête dans une immense maison et des scènes dans les toilettes des filles.

LES POINTS FORTS DU FILM :

  • Le film nous apprend une tactique de drague infaillible : le petit génie Lindsay Lohan (gloups) rate volontairement son semestre pour que le garçon de ses rêves, au QI d’hippocampe, lui donne des cours particuliers. A tester sans plus attendre.
  • Le code vestimentaire complexe de la bande à L.Lo : le mercredi c’est rose, pas de cheveux attachés plus d’une fois dans la semaine, les sandales assorties à la tenue mais pas les escarpins
  • Le meilleur ami gay, le retour
  • La chorégraphie sur Jingle Bells au spectacle pour les parents, tout à fait appropriée pour un spectacle où sont censés être tes parents
  • La fin, qui ouvre la voie vers la tolérance : les clans se dissolvent et les trois Polly Pockets se font renverser par un bus.

4 – COMME CENDRILLON (A CINDERELLA STORY) (Produit en 2003)
Avec Hilary Duff, Jennifer Coolidge, Chad Michael Murray
Le choix de : Faites les taire

LE SPEECH DE BASE (qui occupe en fait les trois quarts du film) : Samantha (Hilary Duff) est élevée par son père. Ils jouent au baseball et elle rêve en lisant les contes de fée. Son père se remarie avec une blonde qui, en plus de très mal porter les lunettes de vue rétro/nerd, a eu deux filles, fausses sœurs jumelles. Tremblement de terre au nouveau domicile familial, le père disparaît et Sam est livrée à son horrible belle-mère siliconée qui a décidément un sérieux problème avec le port des lunettes. Sam rêve de Princeton (tu sais, la célèbre université américaine) mais cette marâtre pleine aux as l’oblige à travailler dans un café : elle bosse dur la petite Cendrillon, en plus de ses cours. Et au lycée justement, commence une correspondance entre elle, la pauvre de service dont tout le monde se moque et devinez qui ? Le capitaine de football américain, Austin, qui sort évidement avec la pompom girl en chef (interprété par Chad Michael Murray) ! Le courant passe et arrive le bal masqué oh hé oh hé, ils dansent, ils dansent. Bipent les douze coups de minuit et de ses pantoufles de vairs, les deux resteront aux pieds de Sam, seulement cachée d’un ridicule loup sur les yeux, puisque c’est son portable qu’elle perdra dans sa folle cavalcade.

Avec cet imposant loup (à gauche), le pauvre Austin arrivera-t-il à retrouver Sam, une fois le masque tombé ? Hé bien, je vous le dis cash : non. Ce gros niais cherchera désespérément sa Cendrillon. Noyée au milieu des autres lycéens, il ne la reconnaîtra pas… C’est ballot !

LES POINTS FORTS DU FILM :

  • Un suspense insoutenable tellement que c’est difficile l’amour.
  • Une rébellion de Cendrillon contre sa belle-mère, manifestement inspirée par Che Guevara (si, si, il faut me croire). Note que dans son défi de l’autorité parentale, elle sera épaulée par sa marraine qui en plus de lui fournir une robe de bal, est métisse ! Quelle innovation. Enfin un film ancré dans l’air du XXI ème siècle, un vrai de vrai !
  • Un retournement de situation tout à fait utile à l’histoire, à base de lynchage publique et d’humiliation en tout genre.
  • LA scène « en voiture incontrôlée avec trois dindes ». Petit aperçu des dialogues : « – AAAAAAAH ! – OOOOH ! […] »
  • Le baiser final, sous une pluie battante, tourné façon plus-romantique-tu-meurs (à droite).

1 – MY BEST FRIEND’S WEDDING (LE MARIAGE DE MON MEILLEUR AMI) (Sorti en octobre 1997)
Avec Julia Roberts, Rupert Everett, Dermot Mulroney, Cameron Diaz
Le choix de : KittyKiller

LE SPEECH DE BASE : C’est l’histoire d’un pacte follement romantique stipulant que Julianne et son ex au nom de basketteur professionnel, se marieraient s’ils ne trouvent pas l’amour de leur vie avant leurs 28 ans. Crédule comme toute bonne héroïne de contes de fées, Julianne et sa tignasse châtain savamment décoiffée croient l’affaire dans leur poche à quelques semaines de la date fatidique. A la scène suivante, Julianne tombe de son lit en apprenant que Michael a, de son côté, trouvé une fille jeune, riche et blonde à épouser. La suite de l’histoire consiste en une succession de sabotages foirés contre Caremon Diaz, de tenues de mariage moches et de chansons parfaitement coordonnées. A la fin, Julianne danse avec son meilleur ami gay et reprend du gâteau.

(Ci-contre : Gage de qualité, My best friend’s wedding est désormais vendu par pack de deux en supermarché.)

LES POINTS FORTS DU FILM :

  • Julianne et Mickael sont restés meilleurs amis. Et ça coule de source, tu préviens ton meilleur ami que tu vas te marier seulement 4 jours à l’avance, avec une fille dont tu ne lui as jamais parlé.
  • Bonus de nunucherie pour Julia Roberts : elle pense pouvoir récupérer un type qui s’apprête à épouser une fille plus riche, plus jeune et plus jolie qu’elle. Et en plus, plus gentille, parce que c’est une sacrée emmerdeuse.
  •  La scène où tout le monde se met à chanter du Dionne Warwick assis à table.
  • L’éternel meilleur ami gay (qui fait le film à lui tout seul).

2 – THE HOLIDAY (Sorti en décembre 2006)
Avec Cameron Diaz, Kate Winslet, Jude Law, Jack Black
Le choix de : Faites les taire

LE SPEECH DE BASE (qui s’étend jusqu’à la moitié du film) : Deux blondes, Amanda et Iris, ne se connaissent pas. Et pour cause, l’une est américaine, l’autre anglaise. Outre leur couleur de cheveux, elles ont toutes les deux des vies sentimentales chaotiques. Tellement chaotiques qu’elles éprouvent toutes les deux le besoin pressant d’échanger, non pas leur maman (pardon pour la référence), mais leur maison via un site Internet. Elles se contactent et comme par miracle, elles s’entendent bien : le marché est conclut. Amanda se retrouve donc en pleine campagne so british, dans une maisonnette so british. Et le frère d’Iris débarque. Graham de son petit nom, aussi british que le décor, se ramène sans savoir que sa sœur est partie aux States, où la vie est trop moderne (les volets s’ouvrent automatiquement, vous vous rendez compte !). Iris fait d’ailleurs connaissance avec l’un des collaborateurs d’Amanda, qui lui non plus n’était pas au courant du départ de cette dernière.


 De gauche à droite : Amanda (C. Diaz) et Graham (J. Law) / Iris (K. Winslet) et Miles (J. Black) – Une partie de « Cherchez les 7 différences », ça vous tente ?

LES POINTS FORTS DU FILM :

  • Une belle brochette d’acteurs, pour consacrer l’expression.
  • Même en regardant l’affiche du film, aucune chance de deviner le dénouement. Surtout si, comme moi, vous vous attendiez à une invasion de requins mutants sur les îles Hawaii.
  • De l’action, du dépaysement et de la tension sexuelle palpable entre le duo d’acteurs dont je tairais le nom.
  • Des dialogues pas du tout surréalistes, non jamais, mais qui rappelleront des (mauvais) souvenirs à chacun.

3 – PRETTY WOMAN (Sorti en novembre 1990)
Avec Richard Gere, Julia Roberts, Ralph Bellamy
Le choix de : Faites les taire
Attention, film culte !

LE SPEECH DE BASE : Vivian se prostitue dans les quartiers huppés d’Hollywod et Edward arrive sur son beau cheval blanc et ses millions de dollars. Ils s’installent dans une chambre d’hôtel pour leurs petites affaires le soir. Le jour, quand Edward fait des affaires tout court, Vivian choppe sa carte de crédit et dévalise les boutiques dans une scène restée culte à jamais dans l’histoire du cinéma, grâce à une musique qu’on a tous fredonnée au moins une fois dans sa vie : Pretty woman, walking down the street, Pretty Woman – ou au moins sifflotée, si on maîtrise pas trop l’anglais. Sinon, le challenge (qu’on prononce avec ou sans l’accent : tout dépend de si on fredonne ou si on sifflote, tu suis ?) d’Edward, c’est d’embrasser Vivian qui lui refuse un baiser puisque c’est une prostituée, ce qu’il fallait démontrer. Ils font des galipettes sur le piano et s’embrassent dans les dernières minutes du film alors que Vivian est assise sur une échelle.

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LES POINTS FORTS DU FILM :

  • Pretty Woman est un incontournable du genre qui ose mêler avec légèreté la prostitution et l’amour et tout cela au début des années 90.
  • Une célèbre chanson qui privilégie les riffs de guitare et le petit rythme de batterie aux violons et aux pianos.
  • Julia Roberts et Richard Gere, deux habitués du genre qui savent comment être le plus romantiques possibles. Ils remettront d’ailleurs le couvert en 1999 avec Runaway Bride (Just married ou presque).

4 – NOTTING HILL (COUP DE FOUDRE À NOTTING HILL) (Sorti en août 1999)
Avec Julia Roberts, Hugh Grant
Le choix de : Faites les taire

Continuons dans la lignée des grands classiques de la comédie romantique, avec Hugh Grant qu’on ne pouvait pas ne pas mentionner et Julia Roberts qu’on commence à bien connaître…


À gauche : Le début de la gloire !
À droite : Ah ! Quel couple harmonieux…

LE SPEECH DE BASE : C’est l’histoire d’un liquide orangé renversé sur le t-shirt blanc d’une célèbre actrice. Hugh Grant qui n’est pas finaud, l’invite à se changer chez lui, même si c’est le bazar complet. Julia Roberts opte pour un mini t-shirt noir qui lui découvre le nombril et refuse toutes les propositions que lui fait Hugh Grant, qui a décidément un large choix de boissons dans son frigo. Deux minutes plus tard, ils échangent un baiser passionné et sont interrompus par le colocataire de Hugh Grant. Débute alors une histoire d’amour pas facile tous les jours : sa girlfriend est une vedette avec son lot de problèmes.

LES POINTS FORTS DU FILM :

  • Le colocataire – blond comme on n’en fait plus – qui craint un peu sur les bords.
  • La petite sœur de Hugh Grant, si déjantée qu’on la taxerait de junkie si elle n’était issue d’une famille pleine aux as.
  • Des paillettes, du glamour et une complicité évidente entre les protagonistes. Ou pas…
  • Un bon moyen de perdre deux heures que tu aurais pu consacrer à Des chiffres et des lettres.
  • Une bande son pas du tout ennuyeuse (…).

5 – HOW TO LOSE A GUY IN 10 DAYS (COMMENT SE FAIRE LARGUER EN 10 LEÇONS) (Sorti en juin 2003)
Avec Kate Judson, Matthew McConaughey
Le choix de : KittyKiller

LE SPEECH DE BASE : Andie, chroniqueuse dans un magazine féminin pour la rubrique « How to », rêve, en bonne héroïne de comédie romantique, d’écrire des articles sur les pauvres (eek !) dans un pays au nom imprononçable que l’Américain moyen situerait probablement comme frontalier avec l’Irak et la Pologne. Au lieu de ça, sa rédactrice en chef lui demande d’écrire un article expliquant comment se faire larguer en 10 jours. Le temps de cette mission, elle endosse le rôle d’une fille insupportable en cumulant tous les clichés possibles et imaginables. L’heureux élu pour l’expérimentation s’appelle Ben, est publicitaire et Casanova au rabais, et a fait le pari qu’il arriverait à faire tomber amoureux de lui n’importe quelle fille de son choix en 10 jours – en l’occurrence notre jeune, belle et philanthrope Andie. La jeune femme s’illustre dans une suite de situations qui se veulent cocasses, où elle dépeint les stéréotypes féminins les plus éculés et se comporte comme plus personne n’oserait le faire depuis les années 90.

Au cours de ce trépidant scénario manifestement écrit par des lamantins, Andie entreprend une critique sociale pour le moins caustique de la classe supérieure citadine (avec 15 ans de retard), où les filles sont d’étranges créatures au bord de la crise de nerfs qui parlent à tout le monde comme à des débiles mentaux, câlinent des chiens qui pissent sur la table de billard et comparent leur relation amoureuse à un bonzaï. A la fin, la supercherie est découverte, Andie manque de peu son taxi mais Ben, lui, n’a pas manqué d’acheter la dernière issue de Cosmo Magazine.

 
À gauche : New York, New York.
À droite : Elle Woods, sors de ce corps.

LES POINTS FORTS DU FILM :

  • Ce film est avant tout un film sur les probabilités : la probabilité que deux personnes ayant fait toutes deux au même moment des paris de teneurs opposés et de longueurs égales se rencontrent à l’instant opportun, la probabilité qu’une personne de sexe indéterminable gaffe à l’instant précis où ces deux personnes sont réunies et au moment précis où les sus dits paris s’apprêtent à prendre fin.
  • Ce film résolument féministe nous enseigne une leçon révolutionnaire et pertinente sur l’image de la femme dans la société contemporaine : une pisseuse dépendante et pipelette qui aime les bébés et fond en larmes au moindre incident.
  • Ce flim n’est pas un flim sur le cyclimse.
  • Ce film porte en revanche un regard finement analytique sur l’hypocrisie dans les relations amoureuses et nous délivre une morale inattendue : mentir, c’est pas bien

1 – LOVE STORY (Sorti en mars 1971)
Avec Ali McGraw, Ryan O’Neal
Le choix de : Faites les taire
Attention, film plus que culte !

Est-il bien nécessaire de présenter cette œuvre cinématographique que tout le monde connaît ? Il s’agira pas ici de démontrer en quoi Love Story est un film de nunuches avec des nunuches pour des nunuches, mais plutôt de présenter le précurseur de ce genre de films (souvent sponsorisés par Kleenex et compagnie). Allons-y gaiement, tout de même.

LE SPEECH DE BASE :

« Que peut-on dire d’une fille de vingt-cinq ans qui vient de mourir ?
Qu’elle était belle ? très intelligente ?
Qu’elle adorait Mozart ? et Bach ? les Beatles ? et moi ? »

Telles sont les premières répliques qu’un homme, seul au milieu de nulle part, se murmure sans doute à lui-même. Love Story fait partie de ces films dont on connaît d’emblée le dénouement. Oliver, richissime étudiant en droit, et Jennyfer, issue d’un milieu pauvre et passionnée de musique, se rencontrent, s’aiment fort, se marient, emménagent ensemble. Et ils apprennent que Jennyfer est condamnée. Et Jennyfer meurt. Que dire de plus ?

LES POINTS FORTS DU FILM :

  • Oliver appelle ses potes « les Fauves ». Si toi aussi, tu as des copains qui jouent au poker bière à la main, en enfumant toute la pièce : ressors cette expressions du placard !
  • Les quelques notes au piano reprises par des milliers de boîte à musique, romantiques, sombres et larmoyantes. (NB : Oscar de la meilleur musique en 1971, on ne rigole pas.)
  • Une réflexion même pas moralisatrice sur la grande question de l’argent fait-il le bonheur ?
  • Le thème omniprésent de ce que peuvent être les rapports entre un père millionnaire et son fils unique et rebel.
  • Des scènes muettes dans la neige éloquentes, qui se font symboliquement écho.
  • Un proverbe qui fait office de refrain : « L’amour, c’est n’avoir jamais à dire qu’on est désolé » et chacun en pense ce qu’il veut.

2 – A WALK TO REMEMBER (LE TEMPS D’UN AUTOMNE) (Sorti en novembre 2002)
Avec Shane West, Mandy Moore, Peter Coyote
Le choix de : KittyKiller

LE SPEECH DE BASE : Landon est un petit con qui s’amuse à faire sauter ses camarades du haut d’un pont. Jamie est la fille du pasteur et ne possède qu’un seul pull, moche de surcroît. Leurs chemins se croisent lorsque Landon est contraint de participer à des activités extrascolaires après avoir envoyé le petit nouveau du lycée à l’hôpital (une punition fort sévère). Cette rencontre va évidemment changer sa vie. A force de répétitions acharnées pour la comédie musicale annuelle, Landon tombe peu à peu amoureux de Jamie et déserte la bande des gens cools pour s’adonner à des plaisirs niais sous les étoiles. Mais la belle idylle adolescente est menacée quand Jamie annonce à son cher et tendre qu’elle a la leucémie et que les traitements qu’elle prend ne lui correspondent plus. Landon met alors tout en œuvre pour l’aider à réaliser sa liste de rêves avant qu’il ne soit trop tard.

À gauche : Le pitch ? Cancer et nuit étoilée !
À droite : L’amour en pyjama.

Le film tire sur la corde sensible autour d’un scénario prévisible à partir de la moitié (quand je l’ai vu je ne connaissais pas l’histoire et je ne m’attendais pas à ça du tout), avec beaucoup de violons et d’oursons en guimauve. A la fin, le bad boy sans avenir est devenu médecin respectable, tout ça grâce à l’intervention de la douce et pieuse leucémique.

LES POINTS FORTS DU FILM :

  • La scène de la comédie musicale où Jamie entre en scène sublimée comme une diva. Ça change des chemisiers à fleurs et jupes mi-mollet.
  • Landon offre à Jamie un cardigan rose après que ses copains attardés aient passé la moitié du film à se moquer de son pull. C’est avec ce genre de détails qu’on ferre le spectateur.
  • A la fin, Landon dit regretter que Jamie n’ait pas pu voir de miracle au cours de sa vie ; le père/pasteur lui répond : « Si, c’était toi. » C’est avec ce genre de phrases qu’on déclenche la troisième vague de larmes chez le spectateur.
  • Le pasteur, la fille du pasteur, le bad boy au cœur tendre, la bande de djeunz branchés : tous les stéréotypes de l’Amérique des années 80 sont représentés… 15 ans après.

3 – P.S. : I LOVE YOU (Sorti en février 2008)
Avec Hilary Swank, Gerard Butler, Lisa Kudrow
Le choix de : Faites les taire

LE SPEECH DE BASE (qui lui n’occupe qu’un quart du film) : Le film s’ouvre sur une dispute féroce entre Holly (Hilary Swank, Madame Double Oscar) et Jerry, un couple de trentenaires new-yorkais qui traverse apparemment une grave crise : quel est le meilleur moment pour eux de procréer ? Après une dissertation philosophique sur la vie, vient le moment le plus hot du film – tout est relatif, il faut en convenir – la réconciliation boiteuse sur l’oreiller. Puis se lance le générique, digne d’une série télévisée, aussi inutile et long qu’il est visuellement bien foutu. Et Jerry meurt : on ne sait ni comment, ni pourquoi, et on ne comprend pas non pourquoi le brave garçon est enterré en chanson. À vrai dire, Holly crache le morceau cinq minutes plus tard : « tumeur du cerveau » et on va pouvoir dormir tranquille, à la différence de cette dernière qui elle, a des nuits agitées. Holly est réduite s’encrasser et à se morfondre, seule dans son appartement, condamnée à chanter aussi faux que Bridget Jones, une télécommande en guise de micro. Jusqu’au jour où arrive son anniversaire et que son entourage débarque, en même temps que la première lettre… de Jerry ! Le rusé avait préparé sa mort en écrivant des papiers pour qu’Holly reprenne goût à la vie. Comme c’est mignon.

LES POINTS FORTS DU FILM :

  • Une mère obsédée par les douches et l’hygiène corporelle d’une veuve éplorée.
  • Un acteur qui apprend à jouer de la guitare pour les besoins du film, c’est ce qu’on peut appeler une conscience professionnelle.
  • Une ex-Friends, Lisa Kudrow, qui table sur le même registre que le personnage de Phoebe Buffay, c’est pas comme si on était dans le domaine du déjà vu.
  • Un film qui te demande de rassembler tes neurones : Holly continue de voir Jerry et lui parle, et son nouveau Jules ressemble fortement à Jerry. Attention aux confusions, donc.
  • De mââââgnifiques paysages irlandais

Alors, rassasiée ? Toujours pas ! À ce stade, il te reste deux options.

Consulter des revues de films avec de grandes et belles histoires d’amour. Regarde, on te les a classées par ordre alphabétique dans cette liste non exhaustive où tu pourrais piocher :

  • 15 ans et demi
  • 2 Days in Paris
  • En cloque mode d’emploi
  • Ensemble, c’est tout
  • Et toi t’es sur qui ?
  • Date Movie
  • Girl Next Door
  • Hors de Prix
  • Mr & Mrs Smith
  • Teeth
  • Titanic

Allez, viens donc parler sur le forum de ces films nunuches que tu assumes pleinement d’avoir vu (et peut-être revus, pas de tabous !). À ton tour !


Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.

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