Salut vous ! Vous allez bien ?
Moi en ce moment j’ai la patate et l’envie de déplacer des montagnes pour la rentrée (en vrai je galère quand même à sortir de mon lit, mais ça reste entre nous).
Je vous laisse avec Maite, qui a accepté de témoigner et je l’en remercie.
Maite a une peau qui marque très très vite : rougeurs, gonflements… et cela sur tout son corps. Elle explique que le regard des autres a beaucoup joué sur son appréciation de son corps.
Maite souhaite aller de l’avant. Sa peau aussi mérite de l’amour !
Si tu n’as pas suivi, il s’agit d’une série de témoignages illustrés, mettant en avant des personnes qui ont décidé d’avoir un regard plus positif vis-à-vis de leurs complexes physiques.
Il ne s’agit pas de se sentir bien À TOUT PRIX (ça suffit les injonctions, oh !) ou de dire qu’il y a des complexes plus importants que d’autres, mais d’observer les chemins que prennent différentes personnes pour se sentir plus en paix avec elles-mêmes.
Tous les corps sont différents, ça te dit de les célébrer avec moi chaque semaine ?
Les illustrations sont faites par mes petites mains et à partir de photos envoyées en même temps que le texte. J’en reçois plusieurs et je choisis celle qui m’inspire le plus.
Donc, sans plus attendre, le témoignage de cette semaine.
Ma peau sensible, réactive, ne supporte pas le contact
Mon complexe à moi c’est ma peau…
Mon plus vieux et premier souvenir, c’était au collège, en 6ème.
On allait au sport, et j’étais en cycliste.
Je me suis reçu des éclaboussures d’eau et j’ai commencé à me gratter les cuisses sans pouvoir m’arrêter. Sur mes cuisses qui chauffent, des plaques boursoufflées.
C’est à partir de là que je me suis dit que ma peau était bizarre.
Ado je crois que ça ne m’a pas trop « gâché » la vie, à l’époque j’avais d’autres complexes.
Mais les gens s’en amusaient plutôt, parce qu’on pouvait écrire « putain » avec l’ongle et forcément, c’est fun ! (Tu chauffes pendant les premières minutes et puis une demi-heure plus tard la marque s’en va, si elle s’en va.)
La dermographie illustrée par l’artiste Ariana Page Russell
Je n’ai jamais été bien dans ma peau, ni vraiment intégrée, et à cette période je le prenais comme un « chouette, on s’intéresse à moi ».
Plus tard, passé la vingtaine, je me suis tournée vers les dermatos, les allergologues, parce que mon souci de peau a commencé à vraiment me peser.
Mais avec 36 avis contradictoires, j’ai décidé de laisser tomber, parce que me bourrer d’anti- histaminiques n’était pas non plus ce que je voulais.
Aujourd’hui j’ai trente ans et le rapport à ma peau a changé. Parce qu’elle réagit toujours, mais différemment.
Sur le corps, je peux le cacher alors ça me dérange moins.
Le visage en revanche je ne le vis pas bien.
Lorsque je me touche le visage (et je ne parle pas de coup ni de griffure, juste un léger contact), je rougis et j’enfle.
Lorsque je reçois une griffure, un coup (peu ou très violent), je gonfle, je ressens une sensation de forte chaleur voire de brûlure selon l’impact, et des « preuves à l’appui » quelques secondes après…
Si je baîlle ou que je rigole, une marque rouge gonflée va apparaitre tout autour de ma bouche, genre je sors d’une séance laser… Je pense que celui là est celui qui me fait le plus honte surtout, encore une fois, lorsque je suis en extérieur avec des gens autour, collègues… potes… famille… et inconnus, parce que mettre mes mains sur le visage pour me cacher ne serait pas beaucoup plus discret.
Je sors de la douche, et on pourrait croire que je me suis fait fouetter.
J’ai encore du mal à croiser le regard de quelqu’un lorsque je sens une zone sur mon visage qui réagit, même si ce sont mes collègues que je vois et me voient tous les jours. Je suis fatiguée de me justifier ou de répondre aux remarques, même si elles ne sont pas accablantes.
En revanche sur le corps, même si la sensation de chaleur n’est pas forcément agréable, ça ne me complexe pas.
Lorsque je suis en couple, ce sont les grandes embrassades langoureuses, même pas si grandes… qui se transforment en carnage pour ma peau : frottement de la barbe, salive et pression suffisent à me donner envie de me cacher et partir en courant.
Parce que toute la zone de ma bouche et contour se retrouve « agressée » en très peu de temps (chaleur, brûlure et rougeur franchement pas glamour).
J’en ai les larmes aux yeux, parce que je me rends compte, ou continue de me rendre compte en l’écrivant, que tous ces ressentis ne sont que ce foutu regard des gens.
Parce que lorsque je suis enfermée chez moi à l’abri des regards, je le vis bien. Et que c’est ma peau depuis toujours, qu’elle ne va pas changer, qu’il faut l’accepter, qu’il y a bien pire. Je culpabilise de mal le vivre.
Mais j’ai envie de la laisser tranquille, j’ai envie de l’accepter, comme ces femmes qui s’acceptent telles qu’elles sont avec leurs complexes à elles. Même si aujourd’hui c’est compliqué encore. S’accepter est la plus grande difficulté et je pense que maintenant j’ai suffisamment laissé le regard des gens décider de mes émotions.
Et dans cette dynamique, je me fais tatouer « sois toi » au mois de mai. Je me suis déjà renseignée vis à vis de ma peau réactive et elle est accueillie comme une peau « normale ».
Ce tatouage m’aidera, c ‘est certain, bien ancré sur ma peau, quand je le lirai au quotidien. Ça prendra le temps qu’il faudra mais ma peau je vais t’aimer ♥
Témoigner sur ses complexes, ça fait quoi ?
J’ai également demandé à Maite de faire un retour sur cette expérience : témoigner et voir son visage illustré, ça fait quoi, qu’a-t-elle ressenti ?
Quand j’ai lu ton mail et ouvert le document, j’ai versé ma larme. Ça fait bizarre déjà de se voir soi… Dans une illustration, ça m’a donné une sensation d’importance en quelque sorte. Parce que tu as pris le temps de m’observer et de m’illustrer, dans le détail, et c’est très touchant.
Dans cette illustration je me vois belle.
J’adore tout dans ton oeuvre, les dégradés de couleur, tout en douceur, les détails dans les yeux… J’en oublie la vraie photo et ce qui me dérangeait.
Tu as mis tout en valeur, c’est magique.
Je m’y reconnais vraiment, et je me rends compte qu’en focalisant sur ce qui me complexe, j’en oublie réellement ce que je trouve joli et tu les as mis en valeur, comme si tu avais tout deviné !
J’avais pris l’habitude de regarder dans le miroir ce qui n’allait pas pour tenter toujours d’éviter une rougeur ou plaque, toujours être dans le contrôle… je ne sais pas ce que c’est que de se regarder avec bienveillance.
Mais avec l’illustration je me vois autrement. Il dégage beaucoup d ‘émotions en moi. J’aimerais vraiment l’encadrer ♥
Je savais que c’était beau ce que tu faisais, mais en participant à l’expérience, je me rends encore plus compte de ce que tu fais pour nous tous, en voulant nous aider à nous accepter et nous montrer que d’une autre façon, ici artistique, on peut essayer d’accepter ce qu’on a du mal à aimer.
On se rend compte aussi que la plupart du temps ce qui nous gâche la vie est un « détail » qui plaît sensiblement à quelqu’un d’autre, et que ça fait partie de ce qui nous rend différent et unique. Et ça c’est hyper important non ?
Ce projet est superbe…
Merci beaucoup de m’avoir permis de témoigner, de me rendre si jolie par cette illustration et de me rappeler que le plus important c’est de s’accepter, aussi long soit le parcours.
Merci Léa ♥
Pour suivre Léa Castor, rendez vous sur Instagram et Facebook !
À lire aussi : J’ai testé pour vous… faire partie de la #FitFamily
Pour témoigner sur Madmoizelle, écrivez-nous à :
[email protected]
On a hâte de vous lire !
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
Il n'y a pas encore de commentaire sur cet article.