J’ai découvert Parvana, Une enfance en Afghanistan, adapté du roman de Deborah Ellis, il y a quelques jours.
Je n’avais ni lu le synopsis, ni vu la moindre image, pour accueillir le récit en étant vierge de tout a priori.
La petite salle de cinéma de la rue Marbeuf était pleine à craquée de journalistes, certains étaient même assis sur des strapontins.
Je sentais que cette projection serait importante, que son sujet était grave.
La séance a commencé, j’ai pris une claque.
Parvana, un sujet douloureux
Sous le régime taliban, en Afghanistan, Parvana vit avec sa soeur, son petit frère, et ses parents. Son père, écrivain et professeur, aime lui raconter des histoires.
Parfois, elle l’accompagne au marché, et l’aide à vendre quelques vieilles affaires, pour faire vivre la famille.
Mais un jour, ce grand conteur se fait arrêter. Instruire des femmes, ça ne se fait pas.
La vie de Parvana bascule.
À Kaboul, les femmes ne peuvent pas sortir seules, sans un homme pour les accompagner. Il faut pourtant bien qu’elles se nourrissent, ces femmes qui attendent le retour du père.
Alors Parvana se travestit en garçon. Elle découvre le plaisir de se balader seule dans les rues, et de ne pas se faire houspiller par les hommes.
Elle n’a désormais qu’un objectif : faire sortir son père de prison.
En risquant à tout moment d’être découverte, elle brave tous les interdits.
Pleine d’imagination, elle se sert des contes de son père pour s’évader, et affronter l’oppression.
En à peine 1h30, la réalisatrice Nora Twomey aborde avec poésie la dure réalité d’un monde brutal et pose des questions primordiales :
Quelle est la réalité des femmes qui se retrouvent seules en Afghanistan ?
Ou encore :
Vaut-il mieux se laisser mourir de faim ou affronter la violence des hommes en sortant seules ?
Le film propose une réponse à ces interrogations.
Parvana, un joli casting vocal
Dans la version française, c’est Golshifteh Farahani qui prête sa voix à la jeune Parvana.
L’actrice franco-iranienne met souvent son talent au service de films engagés, à visée sociale, comme le très douloureux Syngué Sabour, que je te conseille.
Pour la version originale, ce sont les actrices et acteur Saara Chaudry, Soma Bhatia, Ali Kazmi qui donnent de leur voix pour faire interagir les personnages animés.
Tout dans Parvana, de son animation à son écriture en passant par son message, fait du second film de la cinéaste (déjà derrière Brendan et le secret de Kells) une fiction indispensable.
Celle-ci ne sort que le 27 juin 2018, mais je considérais important de t’en parler le plus tôt possible, pour que tu sois au courant de son existence.
N’hésite pas à foncer le découvrir en salles cet été.
Pour ma part, il s’agit d’un vrai coup de cœur. Et ils sont rares...
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