Mise à jour du 3 août 2020
Netflix persiste et signe, malgré la grogne de certains cinéastes ou cinéphiles. La fonction de lecture accélérée, testée il y a plusieurs mois (lire ci-dessous), commence à être implémentée.
Pour l’instant réservée à l’appli Netflix sur smartphones Android aux États-Unis, cette option permet de regarder les contenus en vitesse x1,25 ou x1,5. Elle est à activer pour chaque contenu, afin qu’on ne se retrouve pas à regarder une nouvelle série en accéléré sans s’en rendre compte juste parce qu’on a voulu finir rapidement un épisode de Friends trois jours plus tôt.
Comme à l’époque où la fonctionnalité avait été annoncée, des voix se lèvent pour regretter que Netflix permette aux utilisateurs et utilisatrices de « trahir » le regard des artistes. En octobre, déjà, nous interrogions dans cet article la liberté du public à adapter les œuvres à leurs problématiques personnelles, en arguant que mettre à dispo des films sur petit écran, par exemple, c’est déjà « trahir » la vision d’un réalisateur ou d’une réalisatrice…
Si le débat reste ouvert, la fonctionnalité, elle, semble être là pour rester. Bientôt en France, a priori !
Netflix teste la vitesse de lecture accélérée ou ralentie
Le 29 octobre 2019
Il y a quelques jours, Carotte de madmoiZelle te parlait de
la façon bizarre dont elle regarde des séries télé : en faisant des pauses, en remettant des scènes plusieurs fois…
Plus tôt dans l’année, c’était Louise qui t’expliquait regarder ses vidéos YouTube et écouter ses podcasts en accéléré.
Actuellement, il est impossible de ralentir ou d’accélérer un contenu sur Netflix. Mais il ne faut jamais dire jamais !
Le site Android Police a été le premier à sortir l’info, qui a été confirmée par un représentant de la plateforme : Netflix teste une option permettant de changer la vitesse de lecture d’un contenu.
Concrètement, ça veut dire qu’on pourra ralentir ou accélérer l’épisode, le film ou le documentaire qu’on regarde.
Prudence cependant, rien ne dit que cette option sera implantée durablement. Je cite le représentant de Netflix :
« Comme d’habitude avec les tests, cette option ne sera pas forcément intégrée à Netflix de façon permanente. »
Certains semblent bien décidés à ce qu’elle ne le soit pas, en effet.
Les artistes VS la vitesse de lecture modifiée sur Netflix
De nombreux cinéastes ont interpellé Netflix sur les réseaux sociaux pour critiquer cette option. Prenons par exemple Judd Apatow (co-créateur de Love sur Netflix) :
https://twitter.com/JuddApatow/status/1188867694474350592
Non, @netflix, non. Ne me forcez pas à appeler tous les réalisateurs et tous les créateurs de série de la Terre pour lutter contre vous là-dessus. Ne me faites pas perdre du temps.
On gagnerait. Mais ça prendrait du temps.
Ne touchez pas à notre rythme. On vous offre de belles choses. Gardez-les dans l’état où elles sont censées être visionnées.
Brad Bird, une star de Disney/Pixar, renchérit :
Encore une idée incroyablement naze, et une autre plaie dans l’expérience cinématographique déjà bien abîmée.
Pourquoi soutenir et financer la vision des cinéastes d’une part, et vouloir détruire la diffusion de ces films d’autre part ?!
Aaron Paul (Breaking Bad), Peyton Reed (Ant-Man)… la liste des artistes s’insurgeant contre cette innovation de Netflix s’allonge.
Modifier la vitesse, est-ce trahir l’œuvre ?
L’argument de ces acteurs et réalisateurs est simple : nous créons une œuvre d’art. Elle est faite pour être regardée d’une certaine façon. Modifier cela, c’est modifier, et donc trahir, notre art.
Je m’interroge cependant. Déjà, j’imagine que les créations Netflix sont globalement pensées pour être regardées partout. Et puis, quid des autres contenus disponibles sur la plateforme ?
Christopher Nolan n’a pas créé Interstellar pour que ma pote le regarde sur son iPhone dans le TGV. Alfonso Cuarón n’a pas réalisé Gravity en ayant en tête qu’il fallait l’adapter à mon écran d’ordi portable.
Les gens « modifient » déjà l’art qu’ils intègrent : ils mettent sur pause, ils font autre chose en même temps, ils consultent l’œuvre sur des supports minuscules ou de mauvaise qualité…
Certes, le rythme est important dans une œuvre, mais faut-il priver le public du choix de la vitesse de lecture ? Ou ouvrir les options disponibles ?
Je suis curieuse de savoir ce que tu en penses !
À lire aussi : Est-ce mieux de binger ou de regarder un épisode par semaine ?
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Les Commentaires
Source
Perso, je ne sais pas si je m'en servirai sur Netflix, mais je m'en sers énormément sur YouTube. En fait je regarde très rarement des vidéos YouTube sans les accélérer. Parce que sinon je décroche très vite.