« La question la plus hilarante à laquelle il me soit donné de ne pas répondre quand j’avoue que je suis mannequin c’est : « Et à part ça, tu fais aussi quelque chose à côté ? », ou encore « Mais tu es mannequin-mannequin ou tu travailles aussi ? », la question type posée systématiquement à tous les mannequins pas célébrissimes, suivie d’un « Pour quiii ? ».
À vrai dire, je ne connais pas de « mannequin-mannequin » lymphatique, ou qui ait le loisir de cumuler d’autres activités. Le luxe du mannequin est sans aucun doute son style de vie, mais ça n’est pas juste être belle à attendre que les jobs tombent. Si vous trouvez que c’est un luxe de ne pas travailler tous les jours aux heures de bureau et au même endroit, considérez que la stabilité de ce même bureau et la garantie de travail le lendemain en sont d’autres. »
Certaines personnes pensent que le mannequinat est un rêve à atteindre, une sorte d’objectif de vie. D’autres le prennent plutôt comme une occasion, une parenthèse agréable qui arrive, s’ouvre et sur laquelle il faut surfer le temps que ça dure.
J’ai choisi, personnellement, de prendre le deuxième volet. Tout simplement parce que je n’ai jamais imaginé être mannequin, ça n’a jamais été un rêve de gamine. Je voulais être vétérinaire, monitrice d’équitation et JRI (journaliste reporter d’images), et maintenant j’en suis là : mannequin et attachée de presse ! Ce genre d’occasion, quand elle se présente, peut être saisie. C’est beau de vivre un risque. C’est ce qui m’est arrivé, ainsi qu’à Lysa Aëngel.
Ce livre m’a été offert il y a 5 ans ; je commençais le mannequinat, et j’étais encore très loin de savoir ce qui m’attendait. Je faisais des photos, j’avais une agence mais pas encore de premier vrai contrat. J’allais faire mon grand saut.
Lysa raconte, dans son livre My Beautiful Egotrip, ce que je narre dans les lignes de mon blog
. Sauf que Lysa a une autre version que la mienne. Elle a été amenée à défiler et à faire de grandes campagnes, elle avait un profil plus « mode » que le mien. Mon champ de travail à moi est celui des publicités, des catalogues et de la cosmétique. On a chacune notre domaine et notre manière de raconter nos coulisses.
J’ai envie de vous inviter à lire ce livre si vous souhaitez entrer dans l’aventure du mannequinat, ou si vous avez déjà pu y mettre un pied grâce à quelqu’un et que vous vous y sentez bien (ce point est important : on ne fait pas quelque chose que l’on a pas envie de faire, le pire, c’est de se sentir forcé). On a besoin de connaître des choses essentielles avant de partir comme un boulet de canon. On a besoin d’être prévenu-e-s, surtout. De savoir à qui on va avoir affaire et comment contourner certaines mauvaises opportunités (tout n’est pas bon à prendre, croyez-moi).
Attention, je préfère prévenir : ce bouquin n’est pas « facile ». Il ne vous fera peut-être pas rêver, il est parfois dur et choquant, vous allez peut-être déchanter après l’avoir lu. La mode, ce n’est pas une robe en strass Versace et un parcours itinérant à la The Simple Life ! Être mannequin ce n’est pas qu’être chouchoutée par des maquilleurs, porter des talons aiguilles indécents sans avoir mal aux pieds, manger des sushis matin midi et soir puis sortir accompagné-e de personnes magnifiques, elles aussi en robe en strass, boire beaucoup de champagne gratuit et ne jamais avoir de cernes.
J’ai reçu des mails de personnes qui pensaient que ça se passait comme ça. C’est triste, mais ce n’est pas le cas. J’aurais bien aimé ! Mais la vie est ainsi faite : après une cuite, j’ai des cernes, et après 5 jours de sushis, je grossis. Comme tout le monde !
Dormir au boulot, même en étant mannequin, est déconseillé.
Mais si tout ça ne vous fait pas peur et que vous aimez foncer dans le tas, alors je vous invite vivement à lire My Beautiful Egotrip. Il m’a beaucoup fait réfléchir !
Il m’arrive de reposer mes yeux dessus de temps à autres, quand j’ai besoin de parler à une copine mannequin mais qu’aucune n’est disponible, pas même sur Skype. J’ai envie d’échanger avec les filles mais comme on ne travaille pas toutes dans le même domaine, c’est assez compliqué de se retrouver autour d’un café. Lysa a été un peu mon soutien imaginaire pendant toutes ces années et aujourd’hui je vous partage cette amitié, en espérant que ce sera utile pour certaines d’entre vous !
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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