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Margaux, 22 ans : « J’ai installé et désinstallé Tinder tellement de fois »

Chaque semaine dans Célib, des personnes en tout genre nous racontent les joies et les questionnements de leur célibat, qu’il soit choisi ou subi. Aujourd’hui, Margaux, 22 ans, nous fait part de ses interrogations vis-à-vis du couple et ses coups de stress avant les rendez-vous.
  • Prénom : Margaux.
  • Âge : 22 ans.
  • Célibataire depuis : toujours.
  • Lieu de vie : une grande ville étudiante.
  • Orientation sexuelle et amoureuse : « J’ai expérimenté seulement avec des mecs, mais je me sens ouverte à plus. »
  • Pronoms : elle/elle

Depuis combien de temps êtes-vous célibataire ?

Depuis toujours ! Je ne me suis jamais mise dans une relation, à moitié par choix et à moitié non. J’ai eu des crushs, notamment sur un ami qui a commencé à m’ignorer après avoir couché avec moi.

Et puis, depuis mes 14 ans plane autour de moi une relation avec un mec très toxique. La moitié du temps, je me dis que c’est un gros con qui ne sait pas ce qu’il veut, l’autre moitié du temps, dès que je vois son sourire, je craque…

Quel est votre rapport au célibat ?

Pendant longtemps, j’ai eu l’impression que si je plaisais à un garçon, il devait d’office me plaire. Je ne me posais pas de question sur ce que je ressentais, parce que je manquais vraiment de confiance en moi. Si un mec venait vers moi et me montrait de l’intérêt, je me disais « Tu es laide, tu es bizarre, tu ne plais à personne donc tu ferais mieux de répondre par la positive ».

C’était évidemment faux, mais il m’a fallu du temps pour que je commence à me demander ce que moi, je voulais, ce qui me plaisait à moi. Maintenant, je le sais mieux, je sais ce que je peux accepter ou pas dans une relation aussi.

Ces derniers temps, j’entretiens un peu une relation d’amour/haine avec mon célibat. Il est parfois douloureux, parfois je m’y accroche comme à une bouée de sauvetage. C’est ma zone de confort, un endroit que je connais et que je découvre un peu plus chaque jour. En parallèle, je me pose des questions. Pourquoi je suis célibataire alors que la plupart des gens de mon entourage sont en couple ou l’ont déjà été, comment je serais si j’étais en couple… Est-ce que je serai jalouse et possessive, par exemple ? Ça me ferait peur, d’être comme ça !

Je me demande souvent si je suis prête pour une relation, aussi. Depuis que je suis ado, je me dis que j’aimerais trop avoir un mec, mais avoir été célibataire aussi longtemps m’a permis d’avoir de vraies attentes par rapport au couple. Je cherche quelque chose qui me conviendra directement, pas un test.

Votre célibat a-t-il une incidence sur votre vie amicale ou familiale ?  

Oui et non. Avant, je subissais pas mal de remarques du style : « Et alors, t’as un copain maintenant ? » de la part de la famille, mais à force, j’ai commencé à répondre « Je suis bien toute seule pour l’instant », « Quand j’en aurais envie ». Je disais ça d’une part pour stopper le sujet net (j’avais la flemme de dire la même chose mille fois, comme si c’était un échec) et d’autre part parce que c’était vrai. Maintenant, j’ai l’impression que ça s’est calmé un peu. 

Avec mes amis, j’ai le statut de « la pote célibataire depuis toujours » et je me suis souvent retrouvée à tenir la chandelle !

Estimez-vous que le célibat affecte votre moral, au quotidien ? 

Oui, surtout en cette période où il fait froid… J’ai envie de câlins, de bisous, de tendresse. Je suis très tactile, et je me sens en manque affectif l’hiver ! Côté libido, ce n’est pas toujours facile non plus. En ce moment, je m’enfouis dans ma couette et je regarde Euphoria ou un film réconfortant.

Pensez-vous qu’être célibataire vous permet des choses que vous ne pourriez pas faire en couple ? 

Clairement oui. Je ne dépends de personne (enfin, de mes parents, mais c’est autre chose) et je grandis selon mes critères. J’ai eu énormément de temps pour évoluer seule, me remettre en question, faire ce qui est bon pour moi… Je suis quasi sûre que je n’aurais pas été la personne que je suis aujourd’hui si j’avais passé ce temps en couple. Les bons jours, je peux trouver 1000 raisons positives d’être célibataire.

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À l’inverse, pensez-vous qu’être célibataire vous empêche de faire des choses que vous pourriez faire si vous étiez en couple ? 

Pour le moment, les choses que j’aimerais faire, c’est partir un weekend et aller dans un airbnb insolite, faire un weekend spa, louer un van, partir à l’aventure à deux… Même s’il y a beaucoup de moments que j’ai très bien vécu seule, j’aimerais bien vivre ce genre d’expérience avec quelqu’un à mes côtés.

Le lieu où vous vivez influence-t-il vos envies ou opportunités de rencontre ?

Je vis dans une ville très étudiante. Cela veut dire plein de jeunes adultes qui veulent expérimenter et tester leurs limites : sortir beaucoup, choper des gens, des histoires de baise, d’amour, de drames… Autour de moi, c’est très anodin, mais ça ne l’est pas du tout pour moi.

Mes potes me disent souvent « Allez, va juste pécho quelqu’un au pif » et je vous jure, j’ai une boule au ventre rien que d’y penser. On m’a souvent dit :« Tu peux embrasser n’importe qui, ça ne veut rien dire » et c’est vrai que ça ne veut rien dire, mais j’ai eu besoin de temps pour assumer que ce n’est pas quelque chose que j’avais envie de faire, et que je n’avais pas à me forcer pour faire comme tout le monde. Pendant un moment, ça a creusé mon manque de confiance en moi, mais aujourd’hui, j’ai compris que c’est ma manière de fonctionner, et elle est aussi valide qu’une autre : j’ai besoin d’avoir une connexion, qu’elle soit amoureuse ou amicale, avant d’envisager des rapprochements physiques.

Cherchez-vous activement à trouver une relation amoureuse ?

J’ai installé et désinstallé Tinder tellement de fois ! Mais je me suis fait une raison, ce n’est pas du tout pour moi. Je ne suis pas fan des messages, avec lesquels les quiproquos d’intonation sont vite arrivés. Je trouve qu’il n’y a aucune étincelle et ça me stresse plus qu’autre chose.

Côté dates et rendez-vous, c’est un peu paradoxal. J’adore flirter (c’est ma partie préférée des rencontres !) mais les rencarts me stressent énormément et me foutent la trouille. Ça manque un peu de spontanéité ! Avec toute l’organisation autour, j’ai tout le temps de me poser des questions, d’imaginer le moment, de me demander si la personne en face a les mêmes intentions que moi… Mon cerveau s’emballe, et j’ai souvent la réaction d’une gosse de 13 ans. J’essaie de gagner un peu d’assurance pour combattre ces pensées un peu intrusives !

Plus je grandis, plus j’ai confiance en moi, mais plus j’ai peur des relations : j’ai été seule tellement longtemps, est-ce que je vais savoir être en couple ? Je suis tellement à l’aise avec ma compagnie que peut-être la présence de quelqu’un sera une intrusion ? Quand les choses dépassent le simple flirt, souvent, je panique.

Quels sont vos projets pour le futur ? Le célibat a-t-il des conséquences sur ces envies et ces projections ? 

Aucune idée ! Je finis mon master cette année et je ne sais pas très bien ce que je vais faire ensuite. Voyager ? Travailler ? Commencer un autre master ? Je n’en sais rien !

Merci à Margaux d’avoir répondu à nos questions !

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Les Commentaires

1
Avatar de alice-louve
17 février 2023 à 21h02
alice-louve
Très intéressants, ces questionnements, merci à la Madz de les avoir partagé ! C'est chouette de lire que d'être célibataire lui permet d'avoir de vraies attentes concernant le couple, ça place la barre haut et tant mieux L'environnement sociétale nous pousse au contraire à baisser nos standards et nous mettre en couple à tout prix donc bravo pour cette prise de recul!
6
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