Le samedi 24 mars, des centaines de milliers de personnes sont sorties dans les rues pour dénoncer la politique de libre-circulation des armes à feu aux États-Unis.
Suite à la fusillade dans un lycée à Parkland en Floride faisant 17 morts et survenue le 14 février dernier, des élèves ayant survécu ont appelé aux citoyens américains à se rassembler pour la March For Our Lives (la marche pour nos vies).
Cette immense marche s’est déclinée au-delà de la frontière américaine, et au total 800 villes du monde entier, de Londres à Sydney jusque Toronto, ont répondu à l’appel.
https://twitter.com/latoshamaria/status/977631213165965312
https://twitter.com/metrotoronto/status/977925478731436033
C’est une marche historique.
D’abord parce qu’elle a été impulsée par des adolescents, pas encore majeurs, mais aussi parce qu’elle remet en cause la libre circulation des armes à feu.
C’est la première fois dans l’histoire des États-Unis qu’une telle mobilisation est faite pour une restriction plus sévère envers les armes à feu, notamment les fusils et les armes automatiques, faciles d’accès dans certains États.
Le rassemblement #MarchForOurLives à Washington D.C.
Le cœur du mouvement se trouvait dans la capitale américaine samedi 24 mars. Juste à côté de la Maison Blanche, une foule immense s’est rassemblée avant de commencer la marche.
Les organisateurs officiels de March For Our Lives comptabilisent 850 000 manifestants uniquement à Washington, contre 200 000 selon un l’institut privé Digital Design & Imaging Service Inc, qui s’est basé sur des photos aériennes pour calculer le nombre de personnes présentes.
La police n’a pas donné d’estimations de son côté.
Cela reste quand même des chiffres impressionnants, qui rappellent la mobilisation historique de la Women’s March en janvier 2017. Les photos parlent d’elles-mêmes !
Le discours d’Emma Gonzalez
Elle incarne la colère et la mobilisation de la jeunesse américaine. Emma Gonzalez, une des portes-paroles les plus fortes du mouvement #NeverAgain, a délivré un discours long et poignant.
Elle rend surtout hommage à ses camarades et aux membres du personnel de son lycée morts dans l’attaque du 14 février. Elle a déclaré :
« En 6 minutes et à peu près 20 secondes, 17 de nos ami·es nous ont été enlevé·es, 15 ont été blessé·es et toute la communauté du lycée Majory Stoneman Douglas est marquée à jamais. »
Elle marque ensuite un silence, aussi long que le temps qu’a duré la fusillade.
C’est fort, et j’en ai eu des milliers de frissons.
Les vétérans et des profs rejoignent la #MarchForOurLives
Si les ados sont les leaders du mouvement et de la marche,
beaucoup d’adultes ont participé à la manifestation.
Les profs n’ont pas à tirer.
Je veux me sentir en sécurité.
Parmi eux, des professeurs et des enseignants, qui refusent clairement de porter des armes comme l’a suggéré Donald Trump, quelques jours après la fusillade à Parkland. D’autres appellent à plus de restriction et revendiquent des écoles plus en sécurité.
Les journées des profs sont déjà assez « chargées ».
Des vétérans ont aussi fait le déplacement pour appeler à moins de violences faites par armes à feu. Certains se sont battus au Vietnam, d’autres lors de la Guerre de Corée.
Sur les réseaux sociaux, des photos des anciens soldats qui marchent aux côtés de jeunes anti-armes circulent beaucoup et insufflent beaucoup d’espoir et prouvent que les luttes peuvent unir différentes générations.
Des pancartes et un seul message à la #MarchForOurLives
Une manifestation de cette ampleur donnait l’occasion de brandir des pancartes pour faire passer le message.
Beaucoup ont utilisé l’humour et l’ironie, mais j’ai aussi repéré des panneaux aux accroches qui font aussi mal qu’un coup de poing dans le ventre.
https://twitter.com/rachelrose094/status/977605051110735872?ref_src=twsrc%5Etfw&ref_url=https%3A%2F%2Fwww.pedestrian.tv%2Fnews%2Fsigns-march-for-our-lives%2F&tfw_creator=pedestriandaily&tfw_site=pedestriandaily
« Quand je disais que je préférais mourir plutôt que d’aller en cours de maths, c’était une façon de parler, bande de connards. »
https://twitter.com/TeaLeoni/status/977591977301725184
« Les flingues ont plus de droits que mon vagin. »
« Des livres, pas des balles »
« Les lois du 18e siècle ne peuvent pas réguler les armes du 21e siècle. »
Suis-je le/la prochain·e ?
L’arrière-petite-fille de martin Luther King rêve à la #MarchForOurLives
La jeune Yolanda Renee a 9 ans et a pris la parole pour le mouvement #MarchForOurLives en reprenant la célèbre phrase de son grand-père : « I have a dream (j’ai fait un rêve) », qu’il a clamée dans son discours en 1963, à Washington D.C..
Yolanda Reene a déclaré :
« J’ai rêvé que trop c’est trop ! Et qu’on devrait vivre dans un monde sans armes. Point final. »
Je pourrais aussi mentionner beaucoup d’autres moments pendant la marche : le concert d’Ariana Grande, chanteuse et figure engagée auprès de la jeunesse, ou cette lycéenne qui a souhaité un joyeux anniversaire à sont ami mort dans la fusillade et qui aurait dû fêter ses 18 ans, le 24 mars…
https://twitter.com/evilemilie/status/977653217025806338
Tu peux trouver plein d’autres contenus avec le #MarchForOurLives sur les réseaux sociaux.
As-tu suivi la marche, samedi 24 mars ? Qu’en as-tu pensé ? Quels sont les moments qui t’ont le plus marqué·e ?
À lire aussi : Non, Emma Gonzalez n’a pas déchiré la Constitution américaine
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