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Féminisme

Entre larmes et espoir, Maïwenn évoque #MeToo et prône la solidarité féminine

Maïwenn a réagi pour la première fois à la déferlante #MeToo et aux autres actualités féministes de ces dernières semaines. Dans un moment touchant, elle lit un texte, et malgré quelques larmes, finit avec le sourire !

L’affaire Weinstein a donné naissance à la déferlante #MeToo (#MoiAussi), qui a eu des échos en France comme par exemple #BalanceTonPorc.

Tout autour du monde, l’onde de choc a généré des prises de conscience, des discussions, des débats parfois très animés autour de questions essentielles : l’égalité, le harcèlement, les violences sexuelles…

À lire aussi : Contre les violences sexuelles, la pétition #1FemmeSur2 interpelle Emmanuel Macron

Le sujet est devenu incontournable. De très nombreuses personnalités y ont réagi. Le monde de l’audiovisuel, où le scandale est né, a été remué en profondeur.

À présent, c’est Maïwenn, face à Léa Salamé, qui s’exprime sur le sujet. Avec sincérité, émotion, et justesse.

Maïwenn réagit à #MeToo (et fond en larmes)

Actrice et réalisatrice, Maïwenn était l’invitée de Stupéfiant, une émission de France 2. Léa Salamé explique qu’elle l’a sollicitée à plusieurs reprises au sujet de #MeToo, mais qu’il a fallu du temps pour que l’artiste décide de réagir.

C’est en lisant un texte que Maïwenn prend la parole, et délivre son message, brièvement interrompu par quelques larmes.

La culture du viol, un sujet d’actualité

Dans ce texte, Maïwenn ne réagit pas qu’à #MeToo : elle évoque également d’autres débats ayant agité l’actualité.

« Je réclame qu’on ne juge pas une femme si elle a eu besoin d’écrire un livre sur son histoire de harcèlement sexuel. Je réclame le droit qu’on ne juge pas une femme qui pense qu’on doit se débrouiller seule après un viol. »

Ces mots font écho à la séquences d’On n’est pas couchés opposant Sandrine Rousseau, qui a écrit un livre, Parler, au sujet des violences sexuelles, et Christine Angot, elle aussi victime. C’était un moment dur, chargé d’émotions brutes.

À l’époque, déjà, j’écrivais :

« La discussion entre victimes est importante, essentielle même. Mais cette séquence m’a heurtée.

Nous sommes à une heure de grande écoute. Deux victimes de violences sexuelles parlent. Et le sujet, c’est « comment être une « bonne » victime ? » […]

Pendant ce temps, on ne parle jamais, ou presque, des agresseurs. »

À lire aussi : Sandrine Rousseau : « Les hommes sont légitimes à parler des violences faites aux femmes »

Maïwenn évoque aussi clairement la fameuse tribune sur la « liberté d’importuner » publiée dans Le Monde

, co-signée entre autres par Catherine Deneuve, qui a provoqué un tollé médiatique.

« Je réclame le droit d’être draguée avec maladresse, insistance et d’appeler cela « importuner » si je le veux. […]

Ne jugeons pas une femme qui aime la violence pendant qu’elle fait l’amour, ne jugeons pas une femme qui ne se remet pas d’une main aux fesses.

Ne jugeons pas des femmes intellectuelles qui prennent la parole et bousculent nos mœurs. »

À lire aussi : Les 7 meilleures réponses à la tribune sur « la liberté d’importuner » parue dans Le Monde

La solidarité, élément-clef de l’égalité

Au-delà des exemples spécifiques auxquels Maïwenn fait référence, ce qu’on trouve au cœur de son texte, répété comme un mantra, est résumé en ces quelques lignes

« Par pitié, arrêtons de nous juger les unes les autres. Quelque chose d’historique est en train de se jouer, en ce moment, alors soyons unies. »

Pour arriver à l’égalité, il faut une unité, une solidarité — une sororité, même.

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Face à la séquence Rousseau/Angot, puis à la tribune publiée dans Le Monde, je déplorais que les déchirements entre féministes fassent la Une des médias, alors que les initiatives positives sont plus rarement mises en lumière…

Je regrettais que certaines, prétendant défendre l’égalité, n’hésitent pas à user d’insultes (parfois sexistes) envers une autre, à la mépriser pour sa divergence d’opinion — pourtant essentielle à un mouvement, le féminisme, qui a toujours été pluriel.

Et plurielles, nous le sommes aussi, nous, les féministes, les personnes défendant l’égalité.

Maïwenn espère qu’on arrêtera de se juger les unes les autres. Je ne peux imaginer la complexité de son parcours, elle qui est l’une des rares femmes dans le milieu très masculin de la réalisation, elle qui a commencé très jeune…

Elle a déjà divisé l’opinion en évoquant cette dominance masculine, d’ailleurs.

Maïwenn est aussi à l’origine d’un des films français qui m’a le plus bouleversée : Mon Roi, qui traite superbement de la relation toxique et de ses conséquences sur une femme, sa psyché, son corps, sa personne toute entière.

En bref, Maïwenn est une personne. Donc complexe, donc plurielle, donc nuancée. Et je vais la prendre au mot, tiens.

« Soyons unies. On va y arriver. »

Chiche ?

À lire aussi : Pourquoi suis-je plus sévère avec mes alliées qu’envers mes adversaires ?


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Les Commentaires

16
Avatar de skippy01
30 janvier 2018 à 17h01
skippy01
Mouais, la bienveillance a des limites et implique un minimum de réciprocité, qui en l'occurrence fait cruellement défaut en ce qui concerne les femmes précitées, vu qu'elles ne se sont pas contentées d'exprimer leur point de vue, elles ont également minimisé le traumatisme des victimes tout en discréditant leur parole, voire en se faisant les avocates de leurs agresseurs.
2
Voir les 16 commentaires

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