Souviens-toi, c’était à l’automne 1999 : alors que tu écoutais sagement ton professeur de technologie vous parler, à toi et tes camarades de 5ème B, des précautions à prendre pour utiliser un fer à souder afin de mettre au point ta propre alarme à tiroir, tu mâchais ton chewing-gum férocement sans t’en rendre compte. Quand, soudain, le drame : M. Dessaint-Taiquenique posa le regard sur toi et se rendit compte que ta mâchoire bougeait un peu trop fort et un peu trop vite. Il t’aboya alors dessus en t’ordonnant avec virulence d’aller jeter ta gomme à mâcher dans la poubelle, à côté de son bureau. Ce que tu fis sans broncher, les épaules basses et les joues brûlantes.
Si nous avions douze ans aujourd’hui, nous saurions quoi répondre à M. Dessaint-Taiquenique et autres pourfendeurs du chewing-gum. Nous pourrions leur dire quelque chose de revendicatif, de fort, de rebelle et de percutant, du style : « Monsieur. Si je me permets de ruminer devant vous, c’est justement pour améliorer mes capacités de concentration et pour optimiser mon intellect. Cordialement. Bisous ». BIM, dans les dents. Car grâce à une étude menée par le Professeur Serge Onyper, nous savons désormais que mâcher du chewing-gum a des bienfaits intellectuels.
La gomme à mâcher serait-elle notre héroïne du quotidien ou notre ange gardien ? Rends-toi compte : on connaissait déjà les vertus rafraîchissantes pour l’haleine du chewing-gum (surtout après avoir mangé des sardines à l’aïoli ou un sandwich au Vieux-Lille). On connaissait déjà l’astuce de la mastication au décollage et à l’atterrissage d’un avion, pour empêcher ses oreilles de se boucher. Et voilà qu’aujourd’hui, on nous apprend que le chewing-gum rendrait plus intelligent. D’ici à ce qu’on nous annonce que mâcher une dragée au menthol nous rendrait invisible à notre bon vouloir, il n’y a qu’un pas.
Comme nous le rapporte Futura Sciences, l’équipe menée par Serge Onyper a procédé à une expérience sur 224 étudiants à qui ils ont fait passer une série d’exercices écrits. Les cobayes ont été divisés en trois groupes :
- le premier groupe a mâché du chewing-gum avant le test, pendant 5 minutes
- le deuxième a mâché du chewing-gum pendant l’examen
- le troisième a été privé de Malabar
Les chercheurs ont ainsi pu démontrer que le groupe qui avait mâché du chewing-gum avant les épreuves avait été le plus performant, en particulier dans les exercices liés à la mémorisation. Futura-sciences rapporte que le professeur en psychologie estime que « la mastication produirait un afflux de sang vers le cerveau, améliorant ainsi pendant cette courte période de temps, les capacités de mémorisation ». Oui, « courte période de temps », tu as bien lu : les bienfaits intellectuels ne durent qu’entre 15 et 20 minutes.
Tu sais donc ce qu’il te reste à faire avant tes derniers partiels du premier semestre. Personnellement, j’ai mis l’équivalent de 5 paquets de Freedent dans ma bouche. J’arrive plus trop à respirer, mais je me dis que je serai terriblement pertinente d’ici quelques minutes. Je sens déjà mes neurones s’activer furieusement. A moins que ce ne soit ma mâchoire qui me brûle jusqu’aux tempes, je sais pas trop.
En tout cas, je sais pas toi, mais cette histoire de chewing-gum qui rendrait un peu plus intelligent m’évoque (vaguement) ceci :
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